L’ÉGLISE, SŒUR DE JÉSUS
« Tu me ravis le cœur, ma sœur, ma fiancée, tu me ravis le cœur
par l'un de tes regards, par l'un des colliers de ton cou. »
(Cantique des cantiques 4.9)
Ce sont les paroles de Salomon. La beauté de Sulamith l'attire. Une autre traduction dit: « Tu m'as mis hors de moi »; ou encore: « Tu m'as fait perdre la tête ».
Notez ici la mention de « colliers » ! Il s'agit de parure extérieure. C'est tout à fait l'esprit du monde. C'est ce qui le frappe et l'attire. Rappelez-vous les paroles de Salomon, au chapitre premier, verset onze: « Nous te ferons des colliers d'or, avec des points d'argent ». Selon son appréciation, ce qui fait le ravissement de la jeune fille, c'est ce qu'il donne, lui, le roi Salomon. Mais il aura beau faire des efforts pour la séduire par tous les moyens, la Sulamithe reste de marbre, insensible à sa « belle musique ».
Par contre, notre verset exprime vraiment ce que Jésus éprouve devant son Église, belle et fidèle: un amour fervent, de vraies affections, attirées par l'œuvre de Dieu en nous.
Ma sœur
« Tu me ravis le cœur, ma sœur... »
C'est une nouvelle réalité pour la bien-aimée. Dans le verset précédent, pour la première fois, elle était appelée « fiancée ». Dans le verset qui suit, pour la première fois, elle est appelée « sœur ». D'autres paroles avaient résonné à ses oreilles: « mon amie », « ma belle », « ma colombe ».
« Ma sœur » ! Quelle étrange parole ! Sachons que nous n'avons rien de commun avec le monde, même s'il désire nous corrompre par des propos enjôleurs. L'Église ne sera jamais la sœur du monde. Jacques dit: « Ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu » (Jacques 4.4). Jésus dit: « Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Matthieu 6.24). Devant l'hostilité du monde, Jésus rassure les siens: « Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait » (Jean 15.19).
Par contre, quelle dimension spirituelle dans ces paroles du Cantique des cantiques, lorsque nous considérons la nature de notre relation avec Christ ! Bien-aimés croyants, vous ne pouvez pas être unis à Jésus-Christ si vous n'êtes pas, moralement et spirituellement, de sa parenté.
Jésus est notre frère
« Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut. Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d'un seul. C'est pourquoi il n'a pas honte de les appeler frères... » (Hébreux 2.10-11).
Cette glorieuse réalité avait été annoncée des siècles auparavant. David, décrivant l'œuvre du Messie, prophétise en ces termes. « Je publierai ton nom parmi mes frères, je te célébrerai au milieu de l'assemblée » (Psaumes 22.23). Nous n'étions pas les frères de Jésus quand il était dans la gloire, et que nous étions encore dans la fange de nos péchés. Il est devenu notre frère, ayant paru comme « fils de l'homme », dans son incarnation. « Il dit: J'annoncerai ton nom à mes frères, je te célébrerai au milieu de l'assemblée » ; et encore: « Me voici, moi et les enfants que Dieu m'a donnés. Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui-même... » (Hébreux 2.12-14)
Jésus a été notre frère dans la tentation. « Car, ayant été tenté lui-même dans ce qu'il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés. » (Hébreux 2.18) Il a été notre frère, partageant pleinement notre nature humaine, car « Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente lui-même personne. » (Jacques 1.13)
Christ a été notre frère en toutes choses, excepté le péché. « Il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu'il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple. » (Hébreux 2.17) « Lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi... » (Galates 4.4) Bien que n'ayant jamais péché, notre Sauveur a été notre frère en recevant le salaire de toutes nos iniquités: la mort ! « Par la mort, il anéantit celui qui a la puissance de la mort, c'est-à-dire, le diable. » (Hébreux 2.14)
Ainsi, il a été « fils de l'homme » dans son incarnation, depuis sa naissance jusqu'à sa mort sur la croix. Mais il a été déclaré « Fils de Dieu » par sa résurrection, ainsi que le proclame l'Écriture: « L'Évangile de Dieu...qui concerne son Fils, né de la postérité de David, selon la chair, et déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l'Esprit de sainteté, par sa résurrection d'entre les morts. » (Romains 1.3-4)
Sommes-nous ses frères sur le plan spirituel ?
Seule l'Église fidèle est la « sœur » de Jésus. Se révélant à Marie de Magdala, après sa résurrection, il lui dit: « Ne me touche pas; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » (Jean 20.17)
Dieu est le créateur de tous les êtres humains. Bien qu'existant de toute éternité, Jésus a connu, dans son incarnation, un « commencement » sur notre terre, en tant que « fils de l'homme ». En cela, il est notre frère.
Dieu est le Père de tous ses enfants, de tous ceux qui se sont réconciliés avec lui par Christ, qui ont été lavés de leurs péchés par la foi en l'œuvre expiatoire de Jésus sur la croix. Dieu est leur Père, et Jésus est leur frère en tant que Fils de Dieu.
Ami lecteur, Dieu est-il votre Dieu ? Est-il votre Père ? Bien-aimés frères et sœurs, vous savez que le chemin pour parvenir à cette relation, c'est d'appartenir à la postérité d'Abraham, le peuple de la foi. « Car assurément, ce n'est pas à des anges qu'il [Jésus] vient en aide, mais c'est à la postérité d'Abraham. » (Hébreux 2.16)
Par notre foi dans sa mort expiatoire, Jésus devient notre notre frère et notre Sauveur.
Par notre foi dans sa résurrection, Jésus devient notre frère et notre justification. « Jésus notre Seigneur...a été livré pour nos offenses, et est ressuscité pour notre justification. » (Romains 4.25)
Par notre marche dans l'Esprit, Jésus devient notre frère et notre sanctification. « Si vous vivez selon la chair, vous mourrez; mais si par l'Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez, car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Et vous n'avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d'adoption, par lequel nous crions: Abba ! Père ! L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. » (Romains 8.13-16)
Par notre vie d'obéissance, Jésus devient notre frère et celui qui établit une communion étroite avec nous. Il dit: « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? Puis, étendant la main sur ses disciples, il dit: Voici ma mère et mes frères. Car, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère. » (Matthieu 12.48-50)
Par notre foi dans son ascension, Jésus devient notre frère et notre espérance. Il déclare: « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n'était pas, je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer une place. » (Jean 14.2)
Par notre foi dans son retour, Jésus devient notre frère et notre délivrance. Il affirme encore: « Et, lorsque je m'en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi...Vous avez entendu que je vous ai dit: Je m'en vais, et je reviens vers vous. Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père... » (Jean 14.3,28)
Nous serrons sur notre cœur, comme un trésor inestimable, les paroles de l'apôtre Paul: « Ceux qu'il [Dieu] a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. Et ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés. » (Romains 8.29-30)
Conclusion
Une telle vie, une telle appartenance à la famille divine, nous rend accessibles à la pensée de Dieu.
« Tu me ravis le cœur par l'un de tes regards ». Un regard vers Jésus, un regard d'amour et de communion, est notre réponse à tout nouvel appel de sa part, et fait le ravissement de notre bien-aimé Seigneur.
Notre verset se termine par ces mots: « l'un des colliers de ton cou ». Disons-le encore, le monde a ses parures, le chrétien a les siennes. Le sage, divinement inspiré, a écrit: « Écoute, mon fils, l'instruction de ton père, et ne rejette pas l'enseignement de ta mère; car c'est une couronne de grâce pour ta tête, et une parure pour ton cou. » (Proverbes 1.8-9) ; et encore: « Mon fils, que ces enseignements ne s'éloignent pas de tes yeux, garde la sagesse et la réflexion; elles seront la vie de ton âme, et l'ornement de ton cou. » (Proverbes 3.21-22) Instruction spirituelle, enseignement divin, sagesse d'en-haut, réflexion, voilà la parure spirituelle du croyant. « Il est écrit dans les prophètes: ils seront tous enseignés de Dieu. Ainsi quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement vient à moi », dit Jésus (Jean 6.45).
Comme Ève correspondait parfaitement à Adam, il en est ainsi de l'Église à l'égard de Christ. Elle est « chair de sa chair et os de ses os ». Elle est son épouse, mais il peut aussi l'appeler « ma sœur ».
Paul BALLIERE
www.batissezvotrevie.fr
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