JÉSUS SAUVE
« Il vous est né, dans la ville de David, un Sauveur ! »
Luc 2.11
Tel fut le saisissant message qui retentit dans le calme de la nuit, à travers les plaines de Bethléem, à six milles environ de Jérusalem.
L’obscurité, comme un manteau, avait déjà recouvert le pays, et, dans les champs, les bergers, toujours en éveil, montaient la garde autour de leurs troupeaux. Nous avons tout lieu de croire que ces bergers avaient soigneusement étudié l’Ancien Testament. Ils avaient passé maintes heures à méditer tranquillement sur ses vérités et ses promesses et, si un sujet demandait plus d’attention qu’un autre, c’était la venue de ce Sauveur depuis longtemps promis. Cette nuit-là, ils étaient occupés, à leur habitude, des devoirs attachés à leur métier, quand, subitement, une lueur éblouissante éclate dans les cieux et la gloire de Dieu resplendit tout alentour. D’un tel prodige, ils tirent immédiatement la conclusion que quelque chose d’extraordinaire va se produire. Alors, clairement, distinctement, la voix d’un messager céleste se fait entendre et les paroles qu’il prononce font frémir les âmes :
« Je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie ; c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez : vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche. » (Luc 2.10-12)
Tout leur être vibrait d’émotion. Ils avaient déjà entendu prêcher des envoyés humains ; mais sans doute encore aucun qui vînt du ciel. Son message délivré, la voix de l’ange s’est tue, quand subitement une armée céleste fait éclater son chant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre et bienveillance envers les hommes. » (Luc 2.14)
Une musique, comme ils n’en avaient jamais entendu, passe sur la plaine et son volume s’enfle et s’enfle encore jusqu’à ce que le chœur soit complet. La crainte qui s’était emparée des humbles bergers, quand la gloire divine avait tout d’abord jailli à travers le ciel, n’a été que de courte durée, et ils se réjouissent maintenant, en se préparant à aller visiter le berceau du Sauveur.
A chaque Noël, nos pensées, aussi, retournent en ce même lieu, et, quoique vingt siècles aient passé, notre émotion est portée à son comble quand nous contemplons le petit enfant dans la crèche. Plus qu’aucune autre naissance, celle de Christ, le Sauveur, eut le plus grand retentissement et ce retentissement dure encore dans le monde entier. C’est alors que le Créateur envahit la nature humaine. L’incarnation avait fait l’objet de prophéties, avait été préfigurée par des types, mais voici que le pas est positivement franchi : Celui qui était dans la gloire, entouré par les myriades des anges, existe maintenant sous la forme humaine. La Parole a été faite chair et habite parmi nous. Il s’est humilié lui-même, il s’est fait homme. On peut très bien se figurer avec quelle joie, dans leurs esprits, les bergers revinrent de Bethléem. S’en retourner en glorifiant et louant Dieu était bien naturel : n’avaient-ils pas vu et entendu les choses telles qu’elles leur avaient été annoncées ?
George JEFFREYS
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