L’ÉVANGILE ET LE JUDAÏSME
(2° partie)
Juifs et païens réunis en Christ
Dans Jean 11.50, Caïphe, le souverain sacrificateur, prophétise en disant « qu’il était dans l’intérêt de tous qu’un seul homme [Jésus] meure pour le peuple et que la nation entière ne périsse pas », et que ce n’était pas pour la nation seulement mais aussi « afin de réunir en un seul corps les enfants de Dieu [Juifs et païens] dispersés. » (Jean 11.52)
Paul le confirme dans sa lettre aux Éphésiens (3.6) : « Ce mystère c’est que les païens sont cohéritiers, forment un seul corps et participent à la même promesse en Jésus-Christ par l’Évangile.»
Dans la même Épître aux Éphésiens (2.14-18), il rappelle que « Christ est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un et qu’il a renversé le mur de séparation ayant anéanti par sa chair la loi et les ordonnances afin de créer en lui-même avec les deux [Juifs et païens] un seul homme nouveau, en établissant la paix, et de les réconcilier, l’un et l’autre en un seul corps, avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l’inimitié. Il est venu annoncer la paix à ceux qui étaient loin et à ceux qui étaient près ; car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit. »
Paul se réjouit de la conversion des païens mais désire aussi celle de son peuple, au point d’être prêt à se sacrifier lui-même pour le salut de ses frères selon la chair. Romains 9.2-3 : « J’éprouve une grande tristesse, et j’ai dans le cœur un chagrin continuel. Car je voudrais moi-même être anathème et séparé de Christ pour mes frères selon la chair et qui sont Israélites. »
La prière de Paul exprime toute la compassion qu’il a pour son peuple : « Frères, le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu pour eux, c’est qu’ils soient sauvés. » (Romains 10.1) Ce qui signifie bien qu’en restant dans leur position, ils sont perdus.
Dieu a-t-il rejeté son peuple? Non ! Il en a seulement exclu les Israélites incrédules. Mais si ceux-ci reviennent à lui dans la foi, ils seront réintégrés et greffés de nouveau (Romains 11.1-2).
Dans Romains 11.30-32, Paul écrit : « De même que vous avez autrefois désobéi à Dieu et que par leur désobéissance vous avez maintenant obtenu miséricorde, de même ils ont maintenant désobéi, afin que, par la miséricorde qui vous a été faite, ils obtiennent miséricorde. Car Dieu a renfermé tous les hommes [Juifs et païens] dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous ».
La grâce est pour tous les hommes sans exception, Juifs et non Juifs ; il n’y a pas de différence ou de prérogative concernant le salut, même si l’élection demeure en ce qui concerne Israël. Romains 11.28 : « En ce qui concerne l’élection, ils sont aimés à cause de leurs pères ».
Pourquoi certains voudraient-ils se mettre sous le joug du Judaïsme et de la loi,
alors que nous en avons été affranchis en Christ ?
« Christ est la fin de la loi ». Cette affirmation de Paul dans Romains 10.4 rejoint ce qu’il dit dans Romains 3.20 : « Nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi, puisque c’est par la loi que vient la connaissance du péché ». Au chapitre 3 verset 22, Paul dit : « Justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient [Juifs et païens] ». Il dit aussi : « Que nul ne soit justifié par la loi cela est évident, puisqu’il est dit : Le juste vivra par la foi. Or la loi ne procède pas de la foi… » (Galates 3.11)
Au verset 23, Paul rappelle aux Galates : « Avant que la foi vienne, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée... » Au verset 28 : « Il n’y a plus ni Juifs ni Grecs…car tous vous êtes un en Jésus-Christ ». Au verset 27 : « Vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ ». En Romains 3.28-30, il écrit : « Car nous pensons que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi. Ou bien Dieu est-il seulement le Dieu des Juifs ? Ne l’est-il pas aussi des païens ? Oui, il l’est aussi des païens, puisqu’il y a un seul Dieu qui justifiera par la foi les circoncis, et par la foi les incirconcis ».
Paul a repris Pierre pour son attitude équivoque et hypocrite. Il s’opposa à lui en lui reprochant de vouloir « forcer les païens à judaïser ». (Galates 2.14)
Paul, qui était Juif de naissance, affirme : « Sachant que ce n’est pas par les œuvres de la loi que nous sommes justifiés, mais par la foi en Jésus-Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus-Christ, afin d’être justifiés par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi, parce que personne ne sera justifié par les œuvres de la loi. » (Galates 2.15-16)
Jacques nous rappelle que « quiconque observe toute la loi mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous » (2.10).
Dans Galates 2.21, Paul nous rappelle : « Je ne rejette pas la grâce de Dieu, car si la justice s’obtient par la loi, Christ est mort en vain ». « Tous ceux qui s’attachent aux œuvres de la loi sont sous la malédiction…Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous… » (Galates 3.10-13)
On ne peut, sous prétexte d’aimer Israël, s’éloigner de ce qu’enseigne la Parole de Dieu, se laisser séduire et entraîner vers la loi au détriment de la grâce et de l’œuvre accomplie par Christ. Christ nous affranchit de l’esclavage de la loi. Paul adresse un reproche aux Galates : « O Galates dépourvus de sens ! qui vous a fascinés [Grec : évaskenen : envoûté]… ?... Après avoir commencé par l’Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair ? » (Galates 3.1-3)
Peut-on revenir aux pratiques du judaïsme que les apôtres condamnent ?
Un chrétien peut-il se faire circoncire ?
Il nous suffit de lire les enseignements et les mises en garde de Paul et des apôtres pour comprendre le danger et la ruse que représentent certains enseignements d’aujourd’hui.
Comme du temps de Paul, certains veulent ramener les chrétiens au judaïsme. « Voici, moi Paul, je vous dis que si vous vous faites circoncire, Christ ne vous servira de rien. Et je proteste encore une fois à tout homme qui se fait circoncire, qu’il est tenu de pratiquer la loi tout entière. Et l’apôtre ajoute : « Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi ; vous êtes déchus de la grâce. » (Galates 5.2-4)
Faisant face aux Juifs et aux pharisiens qui avaient cru et qui, cependant, voulaient obliger les païens à se faire circoncire, les apôtres et les anciens se sont réunis et ont pris la décision de ne pas obliger les non Juifs à judaïser. « Maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu, en mettant sur le cou des disciples [non Juifs] un joug que ni nos pères ni nous n’avons pu porter ? Mais c’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés de la même manière qu’eux. » Actes 15.10-11)
Paul met en garde les fidèles sur les risques de dérapages de ceux qui voulaient mélanger la liberté en Christ et le joug des traditions et des fêtes juives : « Que personne ne vous juge au sujet du manger et du boire, ou au sujet d’une fête, d’une nouvelle lune, ou des sabbats. C’était l’ombre des choses à venir, mais le corps [la réalité] est en Christ. » (Colossiens 2.16-17)
Concernant le repos, l’auteur de l’épître aux Hébreux parle d’un autre jour : « Dieu fixe un nouveau jour - aujourd’hui » (4.7).
Le repos que Dieu nous offre en Christ n’est pas un jour de sabbat [le 7ème jour], mais un repos dans lequel nous entrons. En Hébreux 4.3, nous avons cette promesse : « Pour nous qui avons cru nous entrons dans le repos ».
Pourquoi certains chrétiens pratiquent-ils les fêtes et les traditions juives : Bar-mitsva, Mézouzah, Hanouka, fête des cabanes etc., comme s’ils étaient eux-mêmes des Juifs ?
Un chrétien né de nouveau, ayant reçu Christ dans sa vie, ayant reçu le Saint- Esprit, peut-il revenir en arrière et se mettre sous la loi et considérer le sabbat comme une exigence du Nouveau Testament ? D’autres vont-ils jusqu'à refuser de partager la Sainte Cène telle qu’elle est pratiquée dans nos Églises, préférant partager le repas du Seigneur en famille, ou une fois l’an à Pâque ?
Après la prédication de Pierre, « ceux qui acceptèrent sa parole [les Juifs] furent baptisés…ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières. » (Actes 2.41-42) Cinquante jours étaient passés et Pâques était déjà loin. Paul n’a pas attendu la Pâque ni le jour du sabbat à Troas, pour rompre le pain. « Le premier jour de la semaine [dimanche], nous étions réunis pour rompre le pain… » (Actes 20.7)
Comme le font certains chrétiens aujourd’hui, vouloir judaïser (se conformer aux prescriptions de la loi et des traditions juives) est contraire à l’Évangile et à l’enseignement des apôtres.
Certains chrétiens vont jusqu’à fouiller leur passé et leur arbre généalogique pour se trouver des origines juives et justifier leur attitude de « judaïsant ».
Prenons garde ! Devant l’engouement de certains pour Israël, on assiste à des dérapages et à des égarements qui nous éloignent du fondement de la foi et de l’œuvre de Christ.
Paul dit : « Quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème [maudit] ! » (Galates 1.8)
J’affirme, avec l’enseignement de Jésus, des apôtres et de tout le Nouveau Testament que, pour être sauvé, un Juif n’a pas d’autre moyen que de reconnaître et d’accepter Jésus-Christ, le Messie, comme son Sauveur. Et vouloir « judaïser » un Juif ou un non Juif converti à Jésus-Christ n’est pas conforme aux enseignements bibliques. « Il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous [Juifs et non Juifs] .» (1 Timothée 2.5-6)
De nombreux Juifs dans le monde ont reconnu en Jésus « le Messie », annoncé par les prophètes et ils sont affranchis de la loi. Ils sont chrétiens, conformément aux Écritures.
En tant que chrétiens, nous ne sommes pas appelés à être des « Messianico-judaïsants », des pseudo-chrétiens qui veulent « jouer aux Juifs » ; mais nous sommes appelés à nous conformer aux Écritures et à vivre selon les enseignements qu’elles nous donnent, dans la grâce et la foi qui est en Jésus-Christ.
René ZANELLATO
www.batissezvotrevie.fr
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Rene (samedi, 22 février 2020 12:12)
Un juif qui reconnait Jésus comme le Messie peut, s’il le souhaite, continuer à pratiquer une certaine forme et coutumes du Judaïsme car il est Juif, à condition bien sur qu’il n’en fasse pas la condition de son salut. Mais il peut garder et pratiquer une forme de Judaïsme comme le faisaient les premiers Juifs convertis à Jésus, Actes 3 v 1 et 21 v 21 a 26, et Paul lui-même se rendant au Temple pour accomplir un vœux ; mais un non Juif n’a pas a pratiquer le Judaïsme