LE SECRET DE LA VICTOIRE
La circoncision
Lecture biblique : Josué 5.1-8
Le chapitre 1 du livre de Josué nous a enseigné les principes moraux et spirituels pour prendre possession de Canaan.
Au chapitre 2, lorsqu’il s’agit des lieux célestes, Dieu sort des limites d’Israël, et nous montre le principe de la foi pour y entrer.
Les chapitres 3 et 4 nous dévoilent le secret pour y entrer.
Dans le chapitre 5, nous allons découvrir un autre secret, celui de la victoire.
« Lorsque tous les rois des Amoréens à l’occident du Jourdain et tous les rois des Cananéens près de la mer apprirent que l’Éternel avait mis à sec les eaux du Jourdain devant les enfants d’Israël jusqu’à ce que nous eussions passé, ils perdirent courage et furent consternés à l’aspect des enfants d’Israël. » (Josué 5.1)
Compte-tenu de la leçon que Dieu veut nous apprendre, ce chapitre ne peut commencer autrement que par la mention des ennemis. Malgré leur nombre et leur rang, la puissance que tous ces rois tiennent de Satan a déjà été brisée au Jourdain.
Il est question là, symboliquement, de la mort de nos ennemis, dans la personne de leur prince. La parole de Dieu déclare : « Ainsi donc, puisque les enfants [les enfants de Dieu] participent au sang et à la chair, il [Christ] y a également participé lui-même, afin que, par la mort, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire, le diable. » (Hébreux 2.14)
Malgré cela, les ennemis sont trop forts pour le pauvre peuple d’Israël. Mais l’Éternel va mettre son peuple en état de remporter la victoire sur eux tous. Comment ? Il va dépouiller son peuple de toutes les armes et de toutes les ressources que les enfants d’Israël pourraient trouver en eux-mêmes.
Dieu nous donne ici une grande leçon : la chair ne peut entrer dans le combat ; Dieu va la juger et la mettre de côté. C’est ce que signifie, en type, la circoncision. « En ce temps-là, l’Éternel dit à Josué : Fais-toi des couteaux de pierre, et circoncis de nouveau les enfants d’Israël, une seconde fois. Josué se fit des couteaux de pierre, et il circoncit les enfants d’Israël sur la colline d’Araloth...Et Josué les circoncit, car ils étaient incirconcis, parce qu’on ne les avait point circoncis pendant la route. » (Josué 5.2-3, 7)
Que signifie la circoncision, pour nous, enfants de Dieu, peuple de la nouvelle Alliance ? Nous avons la réponse dans l’épître de Paul aux Colossiens (2.9-15) :
Verset 9 : « En lui [Christ] habite corporellement toute la plénitude de la divinité. » Tout est en Christ, rien ne lui manque.
Verset 10 : « Vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute domination et de toute autorité. » Nous avons tout dans la personne de Jésus ; donc rien ne nous manque. Une autre version a traduit le verset de cette manière : « Vous êtes accomplis en lui. » Nous ne pouvons donc pas aller chercher quelque chose hors de Jésus, pour que cela nous soit ajouté. « Car en lui vous avez été comblés de toutes les richesses qui concernent la parole et la connaissance, le témoignage de Christ ayant été solidement établi parmi vous. » (1 Corinthiens 1.5-6)
Vient alors la circoncision, que Paul enseigne avec force (Colossiens 2.11) : « Et c’est en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision que la main n’a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair. » Que veut dire l’apôtre ? D’une part, il n’y a rien à ajouter à ceux qui sont en Christ, comme nous l’avons dit, puisque rien ne leur manque ; et d’autre part, il n’y a rien à leur retrancher : ils ont été dépouillés du corps de la chair. C’est ce que l’Écriture appelle « la circoncision de Christ ».
La parole de Dieu ajoute, verset 12 : « Ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts. » La fin du vieil homme (notre ancienne nature) a lieu pour nous dans la mort de Christ, et elle devient personnelle pour nous, par la foi.
Nous retrouvons donc dans ce texte de l’épître aux Colossiens, les deux vérités représentées symboliquement par le passage du Jourdain : notre mort et notre résurrection en Christ et avec Christ.
Deux grandes vérités sont donc solidement établies ici :
1. Nous sommes accomplis devant Dieu, en Christ.
2. Nous sommes parfaitement délivrés de tout ce que nous sommes en nous-mêmes, naturellement.
Dans sa lettre aux Philippiens (3.2-3), Paul souligne le contraste entre la circoncision faite de main d’homme, et la vraie circoncision de Christ, la circoncision spirituelle :
Verset 3a : « Prenez garde aux chiens [terme de mépris à l’égard de ceux dont le caractère et la conduite ne sont pas purs], prenez garde aux mauvais ouvriers, prenez garde aux faux circoncis. Car les circoncis, c’est nous... » Le texte grec dit : « Nous sommes la circoncision ». Quel visage, quel témoignage de la vie nouvelle ! Nous sommes la circoncision !
Verset 3b : « ...qui rendons à Dieu notre culte par l’Esprit de Dieu... » Le texte grec dit : « Nous rendons un culte par l’Esprit de Dieu. » Jamais la circoncision charnelle, sous la loi de Moïse, n’avait été capable de faire cela. Il était nécessaire et indispensable d’en avoir fini avec la chair pour rendre un culte par l’Esprit de Dieu.
Verset 3c : « ...qui nous glorifions en Jésus-Christ ». Nous touchons là un point très important : la chair, même religieuse, ne se glorifie qu’en elle-même. C’est ce que Paul expose en Colossiens 2.20-23 : « Si vous êtes morts avec Christ aux rudiments du monde, pourquoi, comme si vous viviez dans le monde, vous impose-t-on ces préceptes : Ne prends pas ! ne goûte pas ! Ne touche pas ! Préceptes qui tous deviennent pernicieux par l’abus, et qui ne sont fondés que sur les ordonnances et les doctrines des hommes ? Ils ont, à la vérité, une apparence de sagesse, en ce qu’ils indiquent un culte volontaire, de l’humilité, et le mépris du corps, mais ils sont sans aucun mérite et contribuent à la satisfaction de la chair. »
Verset 3d : « ...et qui ne mettons point notre confiance en la chair. » Voilà la vraie circoncision !
Nous sommes en face d’une vérité de la plus haute importance pour notre vie spirituelle. Car lorsqu’il s’agit du combat, comme pour le peuple d’Israël, il faut que les marques de la mort de la chair soient sur nous, en nous.
Remarquons qu’il ne s’agit pas pour nous d’essayer d’en finir avec nous-mêmes, ni de chercher à nous dépouiller nous-mêmes de notre vieille nature. Cette œuvre a été accomplie par Jésus-Christ à la croix. C’est donc un fait qui devient une réalité pratique pour le chrétien qui le reçoit par la foi.
Lisons dans Esaïe 6.1-5 : « L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes ; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler. Ils criaient l’un à l’autre, et disaient : Saint, saint, saint est l’Éternel des armées ! toute la terre est pleine de sa gloire ! Les portes furent ébranlées dans leurs fondements par la voix qui retentissait, et la maison se remplit de fumée. Alors je dis : Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Éternel des armées. Mais l’un des séraphins vola vers moi, tenant à la main une pierre ardente, qu’il avait prise sur l’autel avec des pincettes. Il en toucha ma bouche, et dit : Ceci a touché tes lèvres ; ton iniquité est enlevée, et ton péché est expié. »
Même si le feu du jugement divin avait épuisé sur la victime expiatoire tout son pouvoir, et qu’il ne restait plus alors que la puissance purificatrice, le prophète, lui, avait besoin d’être mis en contact direct avec la purification. N’est-ce pas le symbole de l’expérience de notre propre conscience, mise en contact direct avec l’œuvre de Christ à la croix, et avec le jugement divin sur notre propre péché ?
Paul BALLIERE
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