« Tout l’Ancien Testament est rempli de Jésus-Christ ; et le seul secret de le comprendre, c’est d’y savoir chercher celui que les prophètes annonçaient à la terre, et qui d’âge en âge fut pour toute âme d’homme le chemin, la vérité et la vie éternelle. » (Louis Gaussen, sermon sur Nombres 21.7-13)
LA PREMIÈRE PROMESSE D’UN RÉDEMPTEUR
« Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa
postérité : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon…
Adam donna à sa femme le nom d’Eve : car elle a été la mère de
tous les vivants. L’Éternel fit à Adam et à sa femme des habits de
peau, et il les en revêtit. » (Genèse 3.15, 20, 21)
Les chapitres 1 et 2 de la Genèse rapportent la manière dont Dieu amena le monde à l’existence et créa l’homme à sa propre image (Genèse 1.26-28 ; Ecclésiaste 7.29). Après sa création, Adam reçut de Dieu la loi concernant l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Genèse 2.15-17). Nous ne savons pas combien de temps Adam demeura dans l’obéissance, mais le chapitre 3 offre le récit de sa désobéissance et de sa chute.
v.1 : On connaît très peu de choses au sujet du serpent que Satan utilisa pour tenter Eve. Certains disent qu’au contraire des autres animaux il était davantage dénudé, comme l’était l’être humain, n’ayant pas de pelage. D’autres disent qu’il possédait plus de beauté, de sagesse et de ruse (Matthieu 10.16 ; 2 Corinthiens 11.3). D’autres encore posent la question : « Pourquoi Eve entra-t-elle en conversation avec un animal ? » Même s’il existe de nombreuses questions sans réponses, on peut établir plusieurs choses avec clarté.
1. Satan (Lucifer, le diable) était un ange élevé, possédant puissance, majesté et gloire avant sa chute (Esaïe 14.11-12 ; Luc 10.17-18). C’est lui qui s’approcha d’Eve et lui parla sous cette forme particulière appelée « le serpent ». Satan est le cerveau derrière toute cette tentation.
2. Selon l’évidence, Eve était seule, car aucune mention d’Adam ne paraît à cette occasion. Selon toute probabilité, elle se tenait près de l’arbre, ou même elle le regardait.
3. La question que Satan adressa à Eve peut avoir suggéré ceci : « Vous êtes des créatures supérieures ; vous devez dominer la terre entière, mais vous n’êtes pas entièrement libres ou pleinement heureux. En effet, Dieu vous refuse quelque chose et ne vous permet pas d’en prendre possession. Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? »
vv.2, 3 : Eve répondit : « Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin, mais non l’arbre de la connaissance du bien et du mal. » Elle avait connaissance du commandement et le répéta à Satan, tout en y ajoutant : « Vous n’y toucherez point » (Genèse 1.29-30 ; 2.16-17).
v.4 : « Vous ne mourrez point. » Il s’agit d’une négation directe de la Parole de Dieu. C’est le chemin que Satan a toujours suivi, tant aujourd’hui que de tout temps : renier la Parole de Dieu.
v.5 : Il appuie son péché de plusieurs arguments :
1. « Ce n’est qu’une menace par laquelle Dieu veut vous garder sous son joug. Il ne la mettra pas à exécution. »
2. « Dieu sait toutes choses, notamment que si vous mangez de cet arbre, les yeux de votre intelligence s’ouvriront, et vous découvrirez des choses que vous ne savez pas maintenant. »
3. « Vous serez comme Dieu, ou vous serez des dieux vous-mêmes. Vous connaîtrez le bien et le mal. Votre stature et votre sagesse s’accroîtront, et vous pourrez laisser de côté le contrôle de Dieu. »
v.6 : Eve, trompée par le serpent (1 Timothée 2.13-14), vit avec conviction que l’arbre était bon pour la chair, agréable à la vue, et que son fruit apportait la sagesse (1 Jean 2.15-16). Elle en mangea.
Rien ne se passa probablement, car c’est sur l’action d’Adam que dépendait le sort de l’homme, et non sur le geste de la femme. En effet, Adam était le chef fédéral, le représentant de notre race entière (Romains 5.12, 17-19 ; 1 Corinthiens 15.21-22, 45-48). Eve donna du fruit à Adam, et il en mangea de son plein gré et en toute connaissance.
v.7 : Plusieurs effets suivirent cet acte :
1. « Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent. » Leur connaissance ne s’éleva pas vers de nouvelles sphères plaisantes et profitables, mais elle s’éveilla à une grande détresse : le mal. L’homme et la femme virent qu’ils avaient été trompés et qu’ils avaient perdu leur communion avec Dieu.
2. Ils s’aperçurent de leur nudité, et ressentirent des choses qui leur étaient inconnues auparavant, telles que la honte, la culpabilité, et la crainte. Leur âme venait de perdre sa robe de pureté et d’innocence, et ils découvrirent la confusion et la crainte.
3. Ils cherchèrent à se couvrir avec des feuilles. La mort et le mal étaient internes. Leur extérieur demeurait inchangé pour l’instant, mais ils étaient morts spirituellement (Matthieu 15.17-20 ; Psaume 58.4 ; Jérémie 17.9).
Ils se coupèrent de Dieu et de la pureté pour rentrer en eux-mêmes. Ils perdirent leur participation à la nature divine pour endosser une nature mauvaise et uniquement charnelle (Jean 3.5-6).
Les feuilles d’Adam ne pouvaient pas couvrir sa véritable honte et sa culpabilité, ni le ramener dans la faveur de Dieu. Sa nature déchue produisit la culpabilité (v.8), la peur et la honte (v.10), le pharisaïsme (v.12).
La première promesse d’un rédempteur
v.15 : Voici la première promesse d’un rédempteur dans l’Écriture, le Seigneur Jésus-Christ, la postérité de la femme ! Tous ceux qui naissent en ce monde sont la postérité de l’homme, excepté Christ, qui naquit d’une vierge (Esaïe 7.14 ; 9.5 ; Luc 1.28-35).
Christ, la postérité de la femme, Dieu-homme, os de nos os et chair de notre chair, allait venir dans ce monde. Par sa vie et sa mort, il anéantirait Satan, ainsi que tout le mal et la mort, pour le bénéfice de son peuple.
Satan lui brisera le talon : sa vie humaine souffrira et il mourra. Mais Christ écrasera la tête de Satan, c’est-à-dire sa puissance, son gouvernement et son règne (Hébreux 2.14-18).
Autre image et autre type de Christ
v.21 : on voit ici une autre image et un autre type de Christ. Dieu tua un animal, versa son sang et confectionna des habits de peau pour les pécheurs coupables. Le premier sang à jaillir sur terre fut versé en un sacrifice pour couvrir le péché de l’homme.
Christ, l’Agneau de Dieu, doit verser son sang et mourir pour ôter nos péchés et nous pourvoir une robe de justice (2 Corinthiens 5.21). A cause de l’infinie et immuable sainteté de son être, Dieu ne peut pas laisser passer le péché sans requérir un paiement complet et l’entière satisfaction de sa justice.
Henri MAHAN
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Questions
1. Que voulait dire Paul quand il écrivit : « Tous meurent en Adam » (1 Corinthiens 15.22) ?
2. De quelles diverses manières l’homme cherche-t-il encore aujourd’hui à « se couvrir » devant Dieu ?
3. Que nous enseigne ce passage au sujet de l’œuvre de Christ accomplie à la place de son peuple ?
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