TRANSMETTRE L’ÉVANGILE INTÉGRALEMENT

 

TRANSMETTRE L’ÉVANGILE INTÉGRALEMENT

 

          « ...à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir : Christ en vous, l’espérance de la gloire. C’est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ. » (Colossiens 1.27-28)

 

          L’un des verbes grecs utilisés par le Nouveau Testament et traduits par prêcher, « euaggelizo », signifie « annoncer une bonne nouvelle ». Un autre, « kèrusso », signifie « proclamer à la manière d’un héraut ». Le troisième, « katangello » a pour sens : « exposer intégralement ». On le rencontre dix fois dans le Nouveau Testament.

 

 

Le prédicateur doit-il s’en tenir à

l’annonce du « simple évangile » ?

 

          Doit-il vraiment se cantonner aux aspects fondamentaux, à savoir se repentir de son péché et croire en Christ ? L’apôtre Paul ne se contentait-il pas de prêcher la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ ? Il dit lui-même : « ...annonçant aux Juifs et aux Grecs la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ. » (Actes 20.21) Cela ne suffit-il pas ? Non, car le passage biblique continue en disant qu’il annonçait aussi « tout le conseil de Dieu » (v.27).

          Oui, la prédication de Christ doit effectivement être simple, car l’Évangile doit être compréhensible pour des pécheurs faibles et ignorants tels que nous le sommes tous spirituellement.

          Toutefois, il ne faut pas confondre – comme on le fait souvent si facilement – simplicité et superficialité. La superficialité dépouille l’Évangile de son contenu biblique et insiste sur les besoins de l’homme au détriment de la gloire de Dieu. C’est un piège subtil qu’il faut éviter.

 

 

La gloire de l’Évangile

 

          Paul écrit dans sa lettre aux Colossiens : « ...selon la charge que Dieu m’a donnée auprès de vous afin que j’annonce pleinement la parole de Dieu, le mystère caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints, à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère... » (1.25-27) Ce « mystère » n’est autre que l’Évangile, autrefois caché, mais maintenant révélé. Paul le déclare aux Éphésiens : « C'est par révélation que j'ai eu connaissance du mystère sur lequel je viens d'écrire en peu de mots. En les lisant, vous pouvez vous représenter l'intelligence que j'ai du mystère de Christ. Il n'a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres générations, comme il a été révélé maintenant par l'Esprit aux saints apôtres et prophètes de Christ. Ce mystère, c'est que les païens sont cohéritiers, forment un même corps, et participent à la même promesse en Jésus Christ par l'Évangile, dont j'ai été fait ministre selon le don de la grâce de Dieu, qui m'a été accordée par l'efficacité de sa puissance. » (3.3-7)

          Dieu ne se satisfait pas d’un message superficiel. Il ne lui suffit pas que les gens entendent les grandes lignes de l’Évangile. Il faut encore qu’ils prennent connaissance de la glorieuse richesse de cette bonne nouvelle.

          C’est pourquoi l’apôtre Paul ajoute : « C’est lui que nous annonçons » (Colossiens 1.28). Le verbe grec « katangello » et traduit par « annoncer » signifie également « exposer complètement ». Ce qui veut dire que pour prêcher Christ et plaire à Dieu, les prédicateurs doivent dire aux hommes tout ce qu’ils savent sur sa personne et sur son œuvre.

          Il est important de ne pas considérer cet Évangile « complet » comme une option, un luxe réservé à ceux qui apprécient une nourriture spirituelle riche, mais qui ne serait pas essentielle au salut. Paul prêchait Christ dans la totalité de sa personne et de son œuvre de rédemption pour que ses auditeurs deviennent parfaits (ou complets) en Jésus-Christ. Il n’existe pas de compromis ni de demi-mesure en ce qui concerne la rédemption, le salut et la vie spirituelle.

 

 

Une lourde responsabilité

 

          Une lourde responsabilité repose sur ceux que Dieu appelle à prêcher sa Parole. Dans sa première lettre à Timothée, Paul exhorte ce prédicateur plus jeune en ces termes : « Occupe-toi de ces choses, donne-toi tout entier à elles, afin que tes progrès soient évidents pour tous. Veille sur toi-même et sur ton enseignement; persévère dans ces choses, car, en agissant ainsi, tu te sauveras toi-même, et tu sauveras ceux qui t'écoutent. » (4.15-16)

 

          La prédication de Christ n’exclut donc pas la présentation de la doctrine. Il ne s’agit pas de donner un cours de théologie systématique, mais de délivrer une prédication fondée sur la saine doctrine et sur une notion claire du dessein éternel de Dieu, de la personne de Christ, et du sens de l’expiation accomplie sur la croix. Nous en verrons un exemple en conclusion.

          Il est donc impératif de ne pas prêcher Christ de manière sommaire et désinvolte. Il faut au contraire annoncer la « glorieuse richesse » de la personne de Jésus-Christ et de son œuvre merveilleuse de salut. Cela nécessite du temps et des efforts. Mais si nous ne prenons ni le temps ni la peine de nous appliquer convenablement au ministère de la Parole, nous déshonorons Christ et nous déplaisons profondément à Dieu. En parlant de présenter à Dieu « tout homme devenu parfait », l’apôtre Paul envisage le jour où nous devrons « tous comparaître devant le tribunal de Christ » pour rendre compte de notre vie et de notre service (2 Corinthiens 5.10). C’est pourquoi il ajoute : « Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes. » (v.11)

 

          Nous n’avons pas le droit de limiter la prédication de Christ aux aspects qui nous semblent acceptables pour l’homme. Ce serait, comme nous l’avons déjà dit sous une autre forme dans nos précédents articles, délivrer un message centré sur l’homme. Cette prédication n’est qu’un travestissement du véritable Évangile.

 

 

En conclusion

 

          « Béni soit Dieu, dit Paul, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ ! » (Éphésiens 1.3). Ensuite, l’apôtre énumère toutes les facettes de ces bénédictions spirituelles que Dieu a répandues sur nous par Christ. Il cite :

          L’élection : « En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde... » (v.4)

          L’adoption : « ...Nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ. » (v.5)

          La grâce : « ...à la louange de la gloire de sa grâce qu’il nous a accordée en son bien-aimé. » (v.6)

          La rédemption : « ...En lui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés. » (v.7)

          La sagesse et l’intelligence : « ...que Dieu a répandue abondamment sur nous par toute espèce de sagesse et d’intelligence. » (v.8)

          L’héritage : « En lui nous sommes aussi devenus héritiers. » (v.11)

          Le don du Saint-Esprit : « En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Évangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis. » (v.13)

 

          Alors qu’il prenait congé des anciens de l’église d’Éphèse, l’apôtre Paul résuma son ministère parmi eux, se déclarant « pur du sang » d’eux tous. Sur quoi se fondaient cette confiance et cette assurance ? Sur le fait qu’il leur avait « annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher ».

 

          Qu’il en soit ainsi de tout prédicateur de l’Évangile !

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0