LE CHAUD ET LE FROID DANS NOTRE VIE

   

LE  CHAUD  ET  LE  FROID  DANS  NOTRE  VIE

 

« Lève-toi, aquilon ! Viens, autan !

Soufflez sur mon jardin, et que les parfums s'en exhalent ! »

(Cantique des cantiques 4.16)

 

 

Sulamith ouvre la bouche, non pour répondre à Salomon, mais pour prononcer des paroles ayant une portée universelle pour les croyants.

 

 

Aquilon et autan

 

Il s'agit de deux vents. Aquilon est le vent du Nord, un vent froid; autan est le vent du Sud, un vent chaud.

Le jardin, ainsi que nous l'avons souligné dans nos études précédentes, est l'image de notre cœur, de notre vie spirituelle. L'Esprit de Dieu peut nous conduire dans toutes sortes de circonstances, attendant de notre part des fruits excellents.

 

« Je dis donc: Marchez selon l'Esprit, et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez. Si vous êtes conduits par l'Esprit, vous n'êtes point sous la loi...Le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance; la loi n'est pas contre ces choses » (Galates 5.16-23).

 

Quels que soient les événements, les circonstances, les conditions dans lesquelles nous nous trouvons, des parfums exquis doivent s'exhaler de notre cœur, de notre vie: l'amour, l'adoration, la louange, la joie...Qu'aquilon ou autan souffle; que nous affrontions le vent froid ou le vent chaud, rien ne doit empêcher la manifestation du fruit de l'Esprit, du fruit de Christ, en nous.

Nous le savons tous par expérience, le chaud et le froid soufflent sur notre vie. Nous avons besoin d'apprendre à être constants, et à « sentir bon », pour le Seigneur. Il est facile d'être bien devant le Seigneur lorsque tout va bien. Autan, ce vent chaud, nous rend la vie agréable. La santé est bonne, tout va bien à la maison, nous ne rencontrons aucun problème d'ordre professionnel. Alors, nous sentons bon. De bonnes paroles sortent de notre bouche, nous chantons haut et fort les cantiques à l'église, nous arborons un sourire enviable. Mais vienne maintenant aquilon, qu'il souffle et nous glace les os, que les épreuves déferlent...Sentons-nous toujours aussi bon ? Les parfums exquis s'exhalent-ils toujours de notre jardin ? Ou sommes-nous devenus silencieux ? Boudons-nous à l'heure où l'assemblée entonne les hymnes de louange à Dieu ? Notre sourire enviable est-il rangé au placard des déceptions amères ? Là-haut, sur son trône, Dieu attend-il en vain de sentir les aromates de notre cœur ? Avons-nous la même expression de louange, d'adoration, d'amour, d'actions de grâces ? Avant de poursuivre la lecture de mon message, j'invite le lecteur à s'arrêter, à réfléchir sérieusement pour faire le point.

 

Dieu se sert de toutes les circonstances pour développer les aromates de notre jardin. Nous verrons quelques exemples dans notre méditation. L'apôtre Paul a écrit:

 

« Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Romains 8.28).

 

Or, il existe un lien très étroit entre ce verset, et le suivant:

 

« Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son fils fût le premier-né entre plusieurs frères » (v.29).

 

Nous avons là, sans aucun doute, un élément de réponse au « pourquoi » des épreuves et des souffrances dans notre vie. Le dessein de Dieu est de nous rendre semblables à l'image de son Fils. Il poursuit ce but en travaillant constamment à notre éducation spirituelle.

 

« Rendez grâces en toutes choses, car c'est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ » (1 Thessaloniciens 5.18).

 

Notez bien ces paroles: « en toutes choses ». Une exhortation semblable nous est adressée dans l'épître aux Ephésiens:

 

« Rendez continuellement grâces pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ » (Ephésiens 5.20). « Pour toutes choses » !

 

Dieu nous sonde. Il examine les fruits de nos épreuves. Il nous interroge. Quels sont les résultats des problèmes, des temps de crise, des souffrances, des épreuves dans notre vie spirituelle ? De bons parfums s'exhalent-ils de notre jardin lorsque aquilon se lève ? Des louanges, des actions de grâces montent-elles jusqu'aux oreilles de notre Père céleste ? Ou, au contraire, des incompréhensions, voire des murmures, de la révolte, de la rébellion grondent-ils au fond de notre âme ? Entendons-nous se rapprocher les pas de la dépression dans le couloir étroit de notre ignorance spirituelle ? Bien-aimés, que les diverses circonstances permises par le Dieu qui ne commet aucune erreur, produisent en nous l'image de Jésus-Christ ! Vivons nos épreuves avec Jésus, en Jésus, pour porter son image.

Comprenons que parfois, pour ne pas dire souvent, le Seigneur ne désire pas nous délivrer immédiatement de l'épreuve. Par contre, il désire nous délivrer de nous-mêmes dans l'épreuve. C'est bien différent.

Les compagnons de Daniel n'ont pas été délivrés de la fournaise, mais dans la fournaise. *

Daniel lui-même n'a pas été délivré de la fosse aux lions, mais dans la fosse.

Se rendant en Italie, Paul n'a pas été épargné du naufrage, mais il fut sauvé, lui et tous les passagers du navire, dans le naufrage.

Jésus n'a pas été élevé à la perfection sans la croix, mais sur la croix. Pensez-vous vraiment que nous, ses disciples, nous pourrions prendre un autre chemin ?

 

 

Exemples bibliques

  

Job est l'homme dans la vie duquel ont soufflé le chaud et le froid. « Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion » (Jacques 5.11).

Cet homme de Dieu a bénéficié, en premier lieu, du « vent chaud ». Autan a soufflé. Il a apporté avec lui la protection divine sur la vie de Job, sur sa maison, et sur tout ce qui était à lui. Ce « vent du sud » a aussi véhiculé la bénédiction de Dieu sur l'œuvre des mains de Job. Ses troupeaux ont couvert le pays (Job 1.10). Quels parfums se sont alors exhalés du cœur de Job ? L'intégrité, la droiture, la crainte de Dieu, et l'éloignement du mal (Job 1.1).

Mais vint le « vent froid ». Aquilon s'est déchaîné sur l'existence de l'homme fidèle. Ses troupeaux de bœufs et d'ânesses ont été dérobés par des étrangers. Ses serviteurs, gardiens des troupeaux, ont été massacrés. Le feu du ciel est tombé sur les troupeaux de brebis et les a consumés. Des bandes ennemies se sont jetées sur les troupeaux de chameaux, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l'épée. Et comme si la coupe amère de l'épreuve n'était pas suffisamment remplie, l'homme de Dieu a perdu tous ses enfants le même jour. Ses fils et ses filles mangeaient et buvaient dans la maison de leur frère aîné; un grand vent a frappé contre les quatre coins de la maison; elle s'est écroulée sur les jeunes gens, et ils sont morts (Job 1.13-19).

Dieu était sur son trône. Il était aux commandes. Il attendait. Quels parfums monteraient du « jardin » de son serviteur ? Un parfum de louange et d'adoration, et de dépendance totale de Dieu (Job 1.20-21). Satan en était pour ses frais.

 

L'ennemi de nos âmes ne s'avoue pas battu si vite. Il revint à la charge contre Job. Aquilon souffla encore. Satan frappa Job d'un ulcère malin depuis la plante du pied jusqu'au sommet de la tête. Et Job prit un tesson pour se gratter et s'assit sur la cendre. Sa femme l'excita à maudire Dieu. Pour la seconde fois, Dieu attendait. Quels parfums monteraient de son serviteur entièrement brisé ? Job dit à sa femme: « Quoi ! Nous recevons de Dieu le bien, et nous ne recevrions pas aussi le mal ! » La parole de Dieu conclut: « En tout cela, Job ne pécha point par ses lèvres » (Job 2.7-10).

 

La première église a connu aquilon et autan. Le « vent du nord » a soufflé contre elle. « Il y eut une grande persécution contre l'Église de Jérusalem; et tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie...Saul, de son côté, ravageait l'Église; pénétrant dans les maisons, il en arrachait hommes et femmes, et les faisait jeter en prison » (Actes 8.1,3). Quels parfums se dégageaient des croyants ? « Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu, annonçant la bonne nouvelle de la parole » (Actes 8.4).

Plus tard l'Église bénéficia du souffle d'autan. « L'Église était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie » (Actes 9.31). Les senteurs suaves des disciples s'exhalaient à la gloire de Christ: l'Église s'édifiait et marchait dans la crainte du Seigneur, et elle s'accroissait par l'assistance du Saint-Esprit » (Actes 9.31).

 

Dans son travail missionnaire, l'apôtre Paul connut aussi le chaud et le froid. Lors de l'évangélisation de la ville de Philippes, autan et aquilon ont soufflé tour à tour. Tout d'abord, le vent chaud du Sud apporta son lot de grâces. Le jour du sabbat, Paul et ses collaborateurs se rendirent, hors de la porte de la ville, vers une rivière, où ils pensaient que se trouvait un lieu de prière. Ils s'assirent, et ils parlèrent aux femmes qui étaient réunies. L'une d'elles, nommée Lydie, était une femme craignant Dieu, et elle écoutait. Le Seigneur lui ouvrit le cœur, pour qu'elle fût attentive à ce que disait Paul. Elle se convertit au Seigneur, et elle fut baptisée, avec sa famille (Actes 16.13-15).

Mais le vent froid du Nord ne se fit pas attendre. Il y avait dans la ville, une servante possédée d'un esprit de Python, et qui, en devinant, procurait un grand profit à ses maîtres. Après que Paul eût chassé le démon hors de cette femme, les maîtres de la servante, voyant disparaître l'espoir de leur gain, se saisirent de Paul et de Silas, et les traînèrent devant les magistrats. La foule se souleva contre eux. Ils furent chargés de coups, et jetés en prison. Quels parfums allaient monter du « jardin » des serviteurs de Dieu ? « Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu » (Actes 16.25).

 

Étienne, le premier martyr, connut successivement les effets d'autan et d'aquilon. Homme plein de foi et d'Esprit-Saint, il fut élu comme l'un des sept diacres de l'Église de Jérusalem. Plein de grâce et de puissance, il faisait des prodiges et de grands miracles (Actes 6.5,8). Quelle période faste ! Mais Satan tira aquilon des « trésors » de l'enfer. Des Juifs se mirent à discuter avec Étienne; ils l'accusèrent faussement; ils émurent le peuple, les anciens et les scribes, et, se jetant sur lui, ils le saisirent, et l'emmenèrent devant les autorités religieuses. Ils produisirent de faux témoins, dans l'intention de le faire condamner. Les parfums ne tardèrent pas à monter du cœur d'Étienne. Tous ceux qui siégeaient au sanhédrin ayant fixé les regards sur lui, son visage leur parut comme celui d'un ange (Actes 6.15).

Mais le diable n'en avait pas terminé avec lui. Après le long discours de l'homme de Dieu, prononcé pour sa défense, ses adversaires, entendant ces paroles, étaient furieux dans leurs cœurs, et grinçaient des dents contre lui. Dieu et Satan examinaient Étienne. Allait-il fléchir, chanceler, capituler, murmurer ? Étienne, rempli du Saint-Esprit, et fixant les regards vers le ciel, vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. Quels parfums !

S'en était trop pour le prince des ténèbres. Il lança son ultime assaut. Les Juifs poussèrent de grands cris, en se bouchant les oreilles, et ils se précipitèrent tous ensemble sur Etienne. Ils le traînèrent hors de la ville, et le lapidèrent. Aquilon soufflait avec rage. C'était peine perdue. Étienne pria et dit: « Seigneur Jésus, reçois mon esprit ! Puis, s'étant mis à genoux, il s'écria d'une voix forte: Seigneur, ne leur impute pas ce péché ! » (Actes 7.54-60).

Le vent froid du Nord servit à ramener sur Étienne les parfums de Golgotha. Il mourut animé de sentiments semblables à ceux de Jésus. Il prononça des paroles qui firent écho à celles de son Maître, prononcées plus tôt, sur la croix. La foule haineuse, déchaînée contre l'homme de Dieu, put sentir le parfum exquis de Christ.

 

Je pourrais écrire sur les vents qui ont soufflé à Antioche de Pisidie, dans les églises de la Macédoine, et sur les parfums qui s'en sont exhalés (Actes 13.48-51;  2 Corinthiens 8.1-5). Je pourrais aussi montrer en détails les bénédictions et les souffrances de Paul au cours de son ministère, et la manière dont il a réagi devant le chaud et le froid.. Mais ces quelques pensées suffiront, je l'espère, à nous faire comprendre ce que Dieu attend de nous.

 

« Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien » (Jacques 1.2-4).

 

« Nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l'affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l'épreuve, et cette victoire l'espérance » (Romains 5.3-4).

 

Souvenons-nous toujours de cette parole de l'apôtre: « ni la hauteur [le chaud] ni la profondeur [le froid] ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 8.39). Apprenons le vrai savoir-vivre chrétien. Paul a écrit: « J'ai appris à être content de l'état où je me trouve. Je sais vivre dans l'humiliation, et je sais vivre dans l'abondance. En tout et partout j'ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l'abondance et à être dans la disette » (Philippiens 4.11-12).

 

Que se lève aquilon, ou que vienne autan, nous pourrons tout par celui qui nous fortifie.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Patrac (lundi, 23 novembre 2020 08:52)

    Dieu vous bénisse cher frère pour tout votre ministère pour l’hamour de Saparole ��❤️