CHRIST PEUT-IL MANGER NOS FRUITS ?
« Que mon bien-aimé entre dans son jardin,
et qu'il mange de ses fruits excellents ! »
(Cantique des cantiques 4.16)
Sulamith a été comparée à « un jardin fermé » (4.12-13). Maintenant, son ardent désir est d'être digne de son bien-aimé, d'être son jardin, un jardin qui lui procurera d'abondantes joies.
L'inflexibilité de la bien-aimée
La jeune fille coupe subitement la parole à Salomon, et elle oppose, à la passion du monarque, un cri d'amour à son bien-aimé absent. Ce cri est l'engagement sacré de n'appartenir jamais à aucun autre. Nous avons étudié une interruption semblable dans le Cantique des cantiques, au chapitre premier, verset douze. Nous en trouverons une autre, plus brusque encore, dans la suite du Cantique.
Un grand nombre de commentateurs bibliques ont vu, ici, l'expression du contentement de Sulamith aux désirs de Salomon. Nous pensons, en fait, qu'il n'en est rien. Cet appel à Salomon présent serait d'une naïveté grossière ! L'expression « mon bien-aimé » ne s'adresse pas une seule fois à Salomon dans le Cantique, et ce prétendu contentement serait en contradiction directe avec la teneur du Cantique dans son ensemble.
En effet, plus loin, la Sulamithe compare sa résistance devant Salomon à l'inflexibilité du séjour des morts: « Mets-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras; car l'amour est fort comme la mort, la jalousie est inflexible comme le séjour des morts; ses ardeurs sont des ardeurs de feu, une flamme de l'Éternel. » (8.6)
De plus, elle se présente comme une forteresse imprenable devant laquelle Salomon a dû se retirer, en lui donnant la paix: « Je suis un mur, et mes seins sont comme des tours; j'ai été à ses yeux comme celle qui trouve la paix. » (8.10)
Les fruits de notre jardin
Je rappellerai à mon lecteur le texte de notre précédente étude: « Lève-toi, aquilon ! Viens, autan ! Soufflez sur mon jardin, et que les parfums s'en exhalent ! » (Cantique des cantiques 4.16)
Entendez les paroles de la bien-aimée. Avant que les vents aient soufflé, elle dit « MON jardin ». Après le test de l'épreuve, elle devient le jardin du bien-aimé: « Que mon bien-aimé entre dans SON jardin. » (4.16) Paul dit : « En effet, nul de nous ne vit pour lui-même, et nul ne meurt pour lui-même. Car si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur; et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur. » (Romains 14.7-8) Nous sommes son jardin. « Christ est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. » (2 Corinthiens 5.15)
Dès lors, les fruits de la Sulamithe sont la propriété de son bien-aimé. « Qu'il mange de ses fruits excellents », dit-elle (4.16). Ce que nous produisons doit être pour notre Seigneur. Il est le propriétaire divin du jardin. Notre vie lui appartient.
Les parfums montant du jardin sont l'image des traits de caractère spirituel qui se traduisent par des œuvres magnifiques. Mais pour que les parfums s'exhalent, il faut d'abord que des fruits existent ! Ami croyant, comprenez que l'épreuve révèle ce qu'il y a dans le cœur. C'est pourquoi, l'Éternel dit à Israël, par la bouche de Moïse: « Souviens-toi de tout le chemin que l'Éternel, ton Dieu, t'a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de t'humilier et de t'éprouver, pour savoir quelles étaient les dispositions de ton cœur et si tu garderais ou non ses commandements. » (Deutéronome 8.2)
Il est indispensable qu'un état spirituel convenable soit produit pour notre divin fiancé. Si nous avons cultivé le jardin, et que le fruit de l'Esprit s'est développé en nous, l'épreuve fera s'exhaler de bons parfums pour Christ. Au contraire, les fruits de l'âme irrégénérée ou éloignée du Seigneur, les fruits de l'âme tiède, mondaine, ne produiront rien de bon.
Bien-aimés frères et sœurs en la foi, reconnaissons que nous sommes au Seigneur. Nous sommes son jardin. Tout ce que nous sommes, tout ce que nous avons, nous l'avons reçu de lui. Que la venue de notre Bien-aimé dans notre vie soit notre ardent désir ! Qu'il mange de ces fruits excellents produits en nous par le Saint-Esprit ! Ô, bonheur suprême !
« Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ...Ne livrez pas vos membres au péché, comme des instruments d'iniquité; mais donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant vivants de morts que vous étiez, et offrez à Dieu vos membres, comme des instruments de justice. » (Romains 6.11,13)
Paul BALLIERE
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