REMARQUES GENERALES SUR LES
« PARABOLES DU ROYAUME »
Dans notre précédent article, nous avons étudié la parabole du semeur en Matthieu 13.
Avec ce chapitre 13, nous sommes à un moment critique dans le ministère de Jésus. L’opposition des chefs religieux allait croissant et elle aboutirait à la crucifixion du Seigneur.
Jésus le savait, et il se devait d’expliquer ce fait à ses disciples. Leur question logique serait alors : « Qu’adviendra-t-il du royaume que nous avons prêché ? » Cette série de paraboles (Matthieu 13) y répond. Jésus commence par exposer la vérité du royaume, avant d’expliquer à ses disciples les vérités liées à la croix.
Jésus avait déjà inclus des paraboles dans son enseignement, mais ici, il laisse une série de sept paraboles ayant des rapports entre elles.
Le mot « parabole » signifie « jeté à côté ». Il s’agit d’une histoire, ou d’une comparaison, placée à côté d’un enseignement pour en éclairer le sens.
Dans le cas présent, nous ne sommes pas en présence de paraboles ordinaires. Jésus les appelle « les mystères du royaume des cieux » (v.11). N’oublions pas que Matthieu a écrit son Évangile principalement pour des lecteurs Juifs, et qu’il présente Jésus comme Roi.
Dans le Nouveau Testament, le mot « mystère » désigne une vérité spirituelle qui ne peut se comprendre que grâce à une révélation divine. C’est un « secret sacré » que seuls connaissent ceux qui sont près du Seigneur, qui apprennent de lui et lui obéissent.
Dans cette série de paraboles, Jésus explique le travail de l’Évangile dans le monde. Pendant le siècle présent, « le royaume des cieux » est un mélange de vrai et de faux, de bien et de mal, comme l’illustrent les paraboles. C’est la chrétienté au sens large qui englobe aussi ceux qui déclarent de leur bouche se soumettre au Roi mais vivent contrairement à ses principes. La Parole de Dieu déclare : « Néanmoins, le solide fondement de Dieu reste debout, avec ces paroles qui lui servent de sceau : le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent ; et : Quiconque prononce le nom du Seigneur, qu’il s’éloigne de l’iniquité. » (2 Timothée 2.19) Jésus a dit : « Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur ! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n'avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité. » (Matthieu 7.21-23)
Pourquoi Jésus enseigna-t-il en paraboles (Matthieu 13.10) ? Non pas pour troubler les gens ni les condamner. Il indique deux raisons principales (il y en a d’autres) : premièrement, à cause de la pesanteur d’esprit du peuple (voyez 13.10-17) ; et secondement, pour l’accomplissement de la prophétie du Psaume 78.2 : « J'ouvre la bouche par des sentences, Je publie la sagesse des temps anciens » (comparez Matthieu 13.34-35).
Jésus a ainsi cherché à éveiller l’attention de ses auditeurs, et à piquer au vif leur curiosité. Ces paraboles, nous le savons, apporteront la lumière à ceux qui ont un cœur confiant et bien disposé. En revanche, elles plongeront dans des ténèbres plus épaisses ceux qui ne se sentent pas concernés et refusent de se repentir.
« Ce même jour, Jésus sortit de la maison, et s'assit au bord de la mer. » (Matthieu 13.1) A-t-il eu un comportement prophétique ? La « maison », c’est Israël :
« Tels sont les douze que Jésus envoya, après leur avoir donné les instructions suivantes: N'allez pas vers les païens, et n'entrez pas dans les villes des Samaritains; allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël. » (Matthieu 10.5-6).
« Il répondit: Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël. » (Matthieu 15.24)
« Et il s’assit au bord de la mer. » La « mer », ce sont les nations :
« Et il me dit: Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations, et des langues. » (Apocalypse 17.15)
Dans cette attitude de Jésus, ne faut-il pas entrevoir l’Évangile qui, au-delà du rejet d’Israël, serait prêché au monde entier ? « Je dis donc: Est-ce pour tomber qu'ils ont bronché ? Loin de là! Mais, par leur chute, le salut est devenu accessible aux païens, afin qu'ils fussent excités à la jalousie. » (Romains 11.11)
Quelles sont les sept paraboles du royaume ? Le semeur, l’ivraie, le grain de sénevé, le levain, le trésor caché, la perle, et le filet.
Ces sept paraboles décrivent le cheminement spirituel du « royaume des cieux » dans le temps présent. Nous y découvrons trois phases de développement spirituel :
1. Le semeur : les débuts du royaume. Le message du royaume.
2. L’ivraie, le grain de sénevé, et le levain : l’opposition au royaume dans sa croissance.
3. Le trésor caché, la perle : la valeur du royaume. Et le filet : le résultat du royaume.
Paul BALLIERE
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