LA PAIX, FRUIT DE L’ESPRIT
par Donald GEE
Hier soir, j'étais sur le pont du transatlantique ; je regardais les étoiles pendant que le navire suivait sa marche régulière à travers une mer calme, par une fraîche nuit des tropiques. Un frère en Christ, prédicateur, était assis à côté de moi, et nous nous entretenions des choses de Dieu. Toute la journée une activité incessante et des jeux continuels s'étaient déroulés sur le pont parmi les passagers ; ceci semble bien caractériser le contraste que nous éprouvons souvent entre la joie et la paix. Chacun d'entre nous, à certaines heures, aspire à la paix plus encore qu'à la joie. Un des plus beaux noms donnés à notre Père céleste est celui de « Dieu de paix », (Romains 16.20 ; 2 Corinthiens 13.11). Nous ne pourrions jamais prononcer de bénédiction plus propre à remplir un cœur que celle-ci : « Que la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence,garde vos cœurs et vos pensées »....
Un merveilleux héritage
Nous aimons généralement faire en sorte que nos biens les plus chers aillent à ceux que nous aimons le plus. Il semble qu'un tel désir emplissait le cœur du Seigneur Jésus la nuit même où il fut trahi. « Je vous laisse ma paix », dit-il à ses disciples (Jean 14.27).
Combien merveilleuse avait toujours été cette paix ! Au milieu de la tempête, sur le lac, il ne connaissait aucune inquiétude ; devant les démons, il était le Maître absolu ; la foule hostile, il la traversait simplement, gardé par une tranquillité, une paix invincibles. John Wesley, dans ses mémoires, rend le témoignage qu'il possédait une paix semblable devant les foules hostiles de son temps ; c'était le fruit de l'Esprit, sa part personnelle du grand héritage que Christ laisse à tous ses vrais serviteurs.
Je connais une belle histoire d'un vieux martyr. Pendant que le feu s'allumait autour de lui, il dit à l'officier présent de placer la main sur son cœur. La tranquillité merveilleuse de ce cœur étonna si profondément le persécuteur qu'il devint, lui aussi, chrétien.
Cette paix, héritage divin du Sauveur, est apportée à nos vies comme un fruit de son Esprit demeurant en nous.
La paix grandit
Naturellement, elle nous est d'abord donnée là où la paix de Jésus avait toujours reposé depuis le commencement – dans une union parfaite avec le Père. La seule source véritable de cette paix pour notre vie est dans la justification.« Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ » (Romains 5.1). C'est la « paix par le sang de sa croix » (Colossiens 1.20).
Voilà le commencement : mais la paix peut et doit grandir. Le 11 novembre 1918, l'armistice fit taire les canons, et la guerre prit fin. Cependant les nations étaient organisées pour la guerre, et des mois devaient s'écouler avant que les conditions de paix, ne fussent réellement établies dans tous les pays. De grandes usines à munitions devaient être transformées ou détruites, des millions de soldats démobilisés et ramenés peu à peu à des occupations paisibles.
Ainsi en est-il de l'âme : la conversion signifie l'abandon des armes de la rébellion et de la guerre contre Dieu, mais il se passe souvent un temps assez considérable avant que notre être tout entier soit soumis à l'influence bienfaisante de sa paix divine. Pour beaucoup de chrétiens, elle ne s'étend jamais au-delà du sentiment que leurs péchés sont pardonnés, et de l'assurance d'un pardon final. Leur vie est remplie d'une anxiété et d'une inquiétude continuelles ; ils sont, même dans l'église, une source fréquente d'inquiétude et de trouble, ne possédant pas eux-mêmes la paix et ôtant la tranquillité des autres.
Le champ de bataille de notre esprit
Les luttes les plus dures se déroulent généralement dans notre esprit. Ceci ajoute à la beauté significative des douces paroles d'Esaïe (26.3) : « A celui qui est ferme dans ses sentiments tu assures la paix, la paix parce qu'il se confie en toi ». Elles nous parlent de l'esprit humain en repos, rempli de la connaissance du Tout-Puissant, assuré que l’Éternel suffit pour résoudre toutes les difficultés. Une telle paix est véritablement le fruit de l'Esprit, car son œuvre est de nous donner « l’Esprit de sagesse et de révélation dans sa connaissance. » (Éphésiens 1.17-18).
Nous oublions souvent que nous pouvons occuper nos pensées à tout ce que nous voulons. Tant de personnes considèrent que l'esprit humain est toujours la victime impuissante des circonstances ! Pourtant ce n'est pas exact. Dans un passage célèbre Paul dit, littéralement : « L'attachement aux choses de la chair, c'est la mort, mais l'attachement aux choses de l'Esprit c'est la vie et la paix. » (Romains 8.6). Nous pourrions peut-être traduire par l'« attention » aux choses de l'Esprit. Moffatt traduisait ainsi : « l'affection de la chair, c'est la mort, mais l'affection de l'Esprit c'est la vie et la paix ». Dans tous les cas l'enseignement est clair. Si nous voulons la paix, notre attention doit être portée aux choses de l'Esprit. Nous pouvons délibérément suivre cette voie par nos habitudes, par des lectures, par l'assistance aux réunions, par la méditation, en travaillant pour Christ. Si nous laissons le monde accaparer notre esprit, nous ne devons pas nous étonner de perdre la paix de Dieu. Un homme, en lisant un « roman policier » émouvant avant de se coucher, pourrait tout aussi bien se plaindre de cauchemars la nuit !
Nous avons deux moyens spécifiques de garder notre esprit dans la paix de Dieu.
a) Apporter toutes choses à Dieu « par la prière avec actions de grâces ». « Ne vous inquiétez de rien, mais en toutes choses faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications avec actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ » (Philippiens 4.6-7), « gardera comme par une garnison vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ » (Philippiens 4.6-7, Newberry).
b) Aimer d'une manière pratique la Parole de Dieu. « Il y a beaucoup de paix pour ceux qui aiment ta loi, et il ne leur arrive aucun malheur. » (Psaume 119.65). On considère souvent le prophète Daniel comme l'auteur de ce psaume ; s'il en est ainsi, il nous révèle la source de la paix qui était sienne même dans la fosse aux lions. Quel contraste avec le pauvre roi, privé de tout sommeil ! (Daniel 6.18).On peut citer l’exemple du fils du capitaine qui, sachant son Père à son poste, s’est endormi en paix.
En observant ces règles, nous verrons certainement le fruit de l'Esprit, la paix, grandir dans nos cœurs. Quelle bénédiction ne serons-nous pas pour les autres, souvent à notre insu !
La paix dans l'Assemblée
Mais cette paix de Dieu n'est pas seulement une bénédiction personnelle pour chacun de ses enfants ; elle est un héritage de notre vie commune dans l’Église : « La paix de Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps » (Colossiens 3.15). Les assemblées qui ne la connaissent pas sont bien tristes.
Elle est notre héritage commun en Christ, mais ce fait ne nous dispense nullement de l'obligation de la préserver avec soin. L'un des moyens d'y parvenir est d'éviter toute controverse inutile. « Repousse les discussions folles et inutiles, sachant qu'elles font naître des querelles. » (2 Timothée 2.23) Certaines personnes n'aiment rien mieux que de toujours argumenter. D'autres, faute de bon sens, semblent ne jamais savoir en quelles occasions, à quels moments, rester bouche close sur un sujet de controverse: par bonheur il en existe qui ont cette sagesse.
Une belle anecdote que j'entendis en Australie nous servira d'illustration. Un certain prédicateur anglais avait enseigné un point secondaire de doctrine sur lequel les assemblées australiennes n'étaient pas d'accord. Très timidement, un jeune pasteur, accompagné de ses diacres, l'aborda et lui demanda de ne pas continuer, pour la paix de l'assemblée. Le célèbre évangéliste prit un moment un air sévère et dit : « Savez-vous ce que je vais faire ? » Ils répondirent non, et pensaient qu'il allait sans doute mettre fin à la série de réunions spéciales (certains auraient agi de la sorte). A leur grand bonheur il répondit : « Je vais vous embrasser tous ! ». Il le fit, et ne mentionna plus jamais le sujet de controverse. Oh ! puissions-nous avoir plus d'hommes sachant manifester une telle sagesse, une telle grâce divine !
Un autre domaine sur lequel nous devons veiller avec soin, pour préserver la paix des assemblées de Pentecôte est l'exercice des dons spirituels. Employés d'une manière correcte par l'Esprit de Dieu, ils doivent toujours contribuer à la paix et à l'union. Paul résume la chose en ces mots : « Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais de paix. » (1 Corinthiens 14.33)
A Corinthe les « esprits des prophètes » n'étant pas bien contrôlés, quelques- uns des usages des dons spirituels étaient loin d'ajouter à la paix de l'assemblée. Si nous voulons voir le fruit vital de l'Esprit, la paix, grandir dans nos églises, nous devons soigneusement veiller à ce point. Ce n'est pas trop dire d'affirmer qu'en règle générale nous pouvons juger de la mesure dans laquelle un don spirituel est exercé par l'Esprit de Dieu par la manière dont il contribue à la paix de l'assemblée, ou y fait obstacle, étant entendu toutefois que l'assemblée désire sincèrement voir l'Esprit de Dieu agir en toute liberté.
Les églises qui vivent dans la paix sont toujours spirituellement les plus saines ; cultiver ce fruit est donc une des préparations les plus efficaces à un accroissement général. « L’Église était en paix...et elle s'accroissait. » (Actes 9.31) La paix véritable n'est pas synonyme de paresse : elle est le fond nécessaire à toute activité heureuse et utile. Elle est essentiellement l'atmosphère de la moisson active des champs.
D.G.
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Patrac (vendredi, 08 janvier 2021 09:57)
Cloire a dieu pour la paix guil dépasse tout inteligente et garde nos cœur et nos pensée en Jésus crist amen ❤️�