UNE ALLIANCE
(3° partie)
La Sainte Cène : l’obligation de l’alliance
Chacun sait que les repas revêtaient une très grande signification dans les temps anciens, et qu’il en est toujours ainsi dans de nombreux pays.
Selon ces principes anciens, quand vous invitiez quelqu’un à un repas, et qu’il acceptait votre hospitalité, il s’engageait envers vous et vous envers lui. Manger un repas avec quelqu’un revenait à « manger du sel » avec lui, et c’est pourquoi l’on rencontre parfois cette expression « le sel de l’alliance ». Manger du sel avec quelqu’un, s’asseoir à sa table et recevoir son hospitalité, impliquait en même temps que vous vous engagiez à ne jamais lui faire de mal. Vous ne lui donniez pas nécessairement le gage de votre amitié pour la vie mais, après avoir reçu cette hospitalité à sa table, vous ne pourriez jamais vous associer à une action qui lui serait blessante ou déloyale. Donc, prendre un repas signifiait en même temps contracter un engagement. Le Seigneur nous invite à son repas et il nous dit en effet : « Venez à ma table, ceci est mon corps et ceci est mon sang. Prenez, mangez et buvez et engagez-vous vis-à-vis de moi. »
Dans l’Ancien Testament, nous trouvons cette conception profonde d’un engagement lié au repas dans un passage comme au verset 7 du livre d’Abdias: « Tous tes alliés t’ont chassé jusqu’à la frontière, tes amis t’ont joué, t’ont dominé, ceux qui mangeaient ton pain t’ont dressé des pièges. » La loyauté sacrée que l’on se devait pour avoir mangé à une même table avait été violée. Nous connaissons aussi les paroles du Psaume 41.10 : « Celui-là même avec qui j’étais en paix, qui avait ma confiance et qui mangeait mon pain, lève le talon contre moi. » Le fait qu’il s’agissait de quelqu’un qui s’était assis à sa propre table rendait la chose encore plus horrible aux yeux du psalmiste. Il concevait que les Philistins se dressent contre lui, mais il s’agissait là de l’un de ses propres conseillers, de l’un de ses amis qu’il avait invité à sa propre table ; il ressentait en cela toute l’acuité et l’amertume de la situation. Nous pensons immédiatement à Jean 13.18, où notre Seigneur, parlant de ce que Judas s’apprêtait à faire, déclare : « Ce n’est pas de vous tous que je parle ; je connais ceux que j’ai choisis. Mais il faut que l’Écriture s’accomplisse : Celui qui mange avec moi le pain a levé son talon contre moi. » Le père de famille qui présidait le festin de la Pâque avait coutume, s’il y avait un hôte spécialement honoré, de rompre un gros morceau de pain et de le lui donner en premier. C’est ce que fit Jésus pour Judas. Alors, Satan entra en ce dernier et il sortit dans la nuit. Toute l’horreur de la trahison de Jésus par Judas se révèle précisément ici.
Toute la signification de cela apparaît dans les nombreux avertissements que Dieu adresse à son peuple sur le danger de participer à des banquets païens. Prenons par exemple Exode 34.15. Dieu insiste sur la nécessité de l’adorer lui seul : « Garde-toi de faire alliance avec les habitants du pays, de peur que, se prostituant à leurs dieux et leur offrant des sacrifices, ils ne t’invitent et que tu ne manges de leurs victimes. » Nombres 23.2-5 fait mention de la même chose : « Elles invitèrent le peuple aux sacrifices de leurs dieux ; et le peuple mangea, et se prosterna devant leurs dieux. Israël s’attacha à Baal-Peor, et la colère de l’Éternel s’enflamma contre Israël… Moïse dit aux juges d’Israël : Que chacun de vous tue ceux de ses gens qui se sont attachés à Baal-Peor. » Le psalmiste, au Psaume 106.28, se réfère aussi à cela : « Ils s’attachèrent à Baal-Peor, et mangèrent des victimes sacrifiées aux morts. »
Reportons-nous maintenant au Nouveau Testament, en 1 Corinthiens 10.18, 21 – dans le contexte même de la Sainte Cène : « Voyez les Israélites selon la chair : ceux qui mangent les victimes ne sont-ils pas en communion avec l’autel ? » Paul fait ici allusion au fait que, pour un Israélite, le fait de participer à un sacrifice entraînait en même temps une reconnaissance spirituelle de la signification de l’autel. Il fait alors une transition avec la participation à un sacrifice païen. C’est pourquoi il ajoute au verset 19 : « Que dis-je donc ? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose, ou qu’une idole est quelque chose ? » Autrement dit, la nourriture ne subit rien de particulier du fait d’avoir été sacrifiée dans un temple païen. Mais, continue-t-il, « je dis que ce qu’on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu ; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons » (v.20). Il ressort de tout cela que la table à laquelle on mange est celle envers laquelle l’on engage sa loyauté. Nous ne pouvons manger en même temps à la table des démons et à celle du Seigneur. Cependant, il est possible que, dans la grande bonté et miséricorde de Dieu, cette tentation de manger à la table des démons de la manière où elle se présentait du temps de Paul, et où elle peut se présenter encore à plus d’un jeune converti dans les pays du tiers-monde, ne nous atteigne pas du tout. Mais l’on peut très bien manger à la table du diable sans jamais participer à un sacrifice. Nous pouvons accorder notre loyauté et notre obéissance à l’adversaire plutôt qu’au Seigneur. Il est possible de manger à sa propre « table », de faire un dieu de soi-même, de sa propre ambition, de son propre ministère et de ne pas être un serviteur du Seigneur. En d’autres termes, l’alliance comporte une obligation et, à chaque fois que nous nous rassemblons à la table du Seigneur, nous engageons notre loyauté envers lui, à qui nous appartenons et que nous servons […]
En venant à la table du Seigneur… nous nous engageons envers lui, et envers lui seul. Je trouve que la table du Seigneur m’aide dans ce sens-là peut-être plus que de toute autre manière. Elle me rappelle que je lui appartiens et que je ne peux appartenir à personne d’autre.
Ernest KEVAN
www.batissezvotrevie.fr
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Jean-Paul (dimanche, 17 janvier 2021 09:07)
Merci pour ce bon message de Ernest KEVAN "La Sainte Cène (3ème partie)"
Oui, que notre engagement et notre loyauté envers notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ soit toujours intègre .
Alors oui, soyons toutes et tous vigilants !!
Soyez tous bénis... (malgré une situation sanitaire difficile sur toute la terre)
Jean-Paul