LA MANIÈRE DONT LES CHRÉTIENS DOIVENT TÉMOIGNER
(2° partie)
8) Les chrétiens doivent rendre témoignage par la douceur, par l’humilité et par des dispositions célestes. Les enfants de Dieu devraient toujours montrer des dispositions semblables à celles du Fils de Dieu qui, lorsqu’il était outragé, n’outrageait pas à son tour. Si un chrétien est irritable, sensible aux offenses, prompt à se mettre en colère, s’il se sert des mêmes moyens que le monde pour se faire rendre justice en allant plaider ou en faisant d’autres choses semblables, comment peut-il persuader les gens qu’il y a quelque réalité dans un changement du cœur ? Il ne peut recommander la piété aussi longtemps qu’il est animé d’un tel esprit. Si vous avez l’habitude de ressentir les offenses, si vous ne savez pas les supporter avec douceur et prendre les choses du bon côté, vous contredisez l’Évangile. Il est des gens qui ont toujours un mauvais esprit, ils sont toujours prêts à interpréter au pire les actions des autres ; ils prennent feu à la moindre bagatelle. C’est une preuve qu’ils manquent de cette charité qui « excuse tout, espère tout, croit tout, et supporte tout » (1 Corinthiens 13.7). Celui, au contraire, qui montre toujours de la douceur quand il est injurié, confondra les contradicteurs. Rien ne produit sur les pécheurs une impression plus profonde, et ne pèse plus puissamment sur leur conscience, que de voir un chrétien véritablement comme Christ, supportant les affronts et les injures avec la douceur d’un agneau. Cela pénètre comme une épée à deux tranchants.
Un jeune homme insultait un pasteur en face et l’injuriait d’une manière inouïe. Le pasteur posséda son âme par la patience et répondit avec douceur, en disant d’une manière pleine d’amour la vérité au jeune homme. Cette conduite ne fit qu’irriter le jeune homme qui finit par s’en aller furieux en disant qu’il ne voulait pas rester là et supporter de tels reproches, comme si c’était le pasteur, et non lui-même, qui s’était fâché. Le pécheur partit, mais les flèches du Tout-Puissant étaient enfoncées dans son cœur, et, en moins d’une demi-heure, en proie à une agonie insupportable, il revint trouver le pasteur chez lui, lui demanda pardon en pleurant, et brisé devant Dieu, donna son cœur à Christ. La conduite calme et douce du pasteur l’avait subjugué plus que mille arguments. Or, si le pasteur hors de lui avait répondu avec rudesse, sans aucun doute il aurait perdu l’âme du jeune homme. Combien d’entre vous peut-être ont anéanti par une faute de ce genre, tous les efforts qu’ils pourraient faire à l’avenir pour gagner des amis ou des voisins impénitents ! Si vous vous êtes parfois montré irritable au point de vous fermer la bouche à vous-même, vous avez mis devant tel pécheur une pierre d’achoppement qui le fera tomber en enfer. Si vous vous rappelez un cas de ce genre, n’allez pas vous coucher avant d’avoir fait tout votre possible pont réparer le mal.
9) Finalement, un croyant doit rendre témoignage à la nécessité d’une parfaite probité. Oh! quel vaste champ s’ouvre ici devant nous! Il est impossible de le parcourir en tous sens. Ce devoir s’étend à tous les domaines de la vie. Les chrétiens devraient avoir le respect le plus absolu de l’intégrité dans toutes les affaires et dans toutes les relations sociales. Si chaque chrétien voulait être scrupuleux, et se conduisait toujours avec une conscience droite, le monde recevrait une impression puissante de la réalité des principes religieux.
Une femme achetait un jour des œufs dans un magasin et le garçon, se trompant, lui en donna un de trop. La femme le vit et ne dit rien; mais quand elle fut arrivée chez elle, elle se sentit troublée, reconnut qu’elle avait mal agi, retourna auprès du jeune homme, avoua sa faute et paya la différence Cette honnêteté transperça comme une épée le cœur du jeune homme. C’était en effet un grand péché que cette femme avait commis en trompant sur une si petite somme ; si elle pouvait tromper pour un œuf, c’était la preuve qu’elle aurait volé tout le magasin si elle avait pu le faire. Sa confession prompte et humble montra une conscience honnête.
Je suis heureux de dire qu’il y a des hommes qui conduisent leurs affaires selon ce principe. Les méchants les haïssent et se moquent d’eux. Ils déclarent qu’ils n’achèteront jamais rien chez un tel ; que jamais un hypocrite de ce genre ne touchera un centime de leur argent, et autres choses semblables. Néanmoins, ils ne manqueraient pas de venir acheter chez eux, parce qu’ils savent qu’on les traitera honnêtement. Supposez que les chrétiens soient tous également dignes de confiance : quelle en serait la conséquence ? C’est qu’ils ne tarderaient pas à diriger tout le commerce local et auraient bientôt dans leurs mains les affaires du monde. Le grand argument de quelques chrétiens à, savoir qu’ils ne peuvent lutter avec le monde, s’ils ne suivent sa méthode, est absolument faux; faux en philosophie, faux en histoire. Faites-vous une règle invariable d’agir avec droiture dans toutes vos affaires, et c’est vous qui serez les maîtres du marché. Les gens du monde seront obligés d’adopter votre niveau moral. Il est parfaitement au pouvoir des chrétiens de régler le commerce du monde, pourvu qu’ils se maintiennent eux-mêmes dans une honnêteté absolue.
Si les chrétiens veulent faire la même chose en politique, ils dirigeront également les destinées des nations, sans entrer dans les disputes de partis, si pleines de bassesse et de corruption. Que tous les chrétiens soient déterminés à ne jamais voter pour aucun homme qui ne soit honnête et connu pour sa moralité ; qu’on sache partout que, quelles que puissent être leurs différences de vues politiques, ils s’accordent sur ce point-là, et personne ne serait plus présenté aux élections sans avoir ce caractère ; au bout de trois ans on dirait dans tous les cafés, on publierait dans tous les journaux, sur tout candidat au sujet d’un poste officiel quelconque : « C’est un homme de bien, c’est un homme moral, c’est un homme pieux ! » Aucun parti politique ne présenterait plus comme candidat un homme connu pour violer le dimanche ; ou pour être joueur, libertin, jureur, marchand de liqueurs, pas plus qu’on ne nommerait le diable Président des États-Unis. Beaucoup de chrétiens veulent modifier la marche politique par les moyens qu’emploient les méchants en votant avec tel ou tel parti, même si le candidat est un homme de mauvaises mœurs. Cette politique est mauvaise en principe, contraire à une saine philosophie et au bon sens, et ruine les intérêts les plus précieux de l’humanité. Le défaut de droiture est une malédiction pour le monde. Je ne fais pas un sermon politique, mais je veux montrer que, si vous voulez produire une impression favorable de votre religion, il vous faut être d’une stricte droiture en affaires, en politique et en tout ce que vous faites. Que pensent de votre religion ces diplomates sans conscience, qui savent eux-mêmes qu’ils jouent un jeu malhonnête en poussant telle ou telle élection, lorsqu’ils vous voient vous unir à eux ? Ils savent que vous êtes un hypocrite !
Charles-G. FINNEY
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