LE JÉSUS SIBÉRIEN A ÉTÉ ARRÊTÉ…
Jésus a dit : Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, disant : C’est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens… Si quelqu’un vous dit alors : Le Christ est ici, ou : Il est là, ne le croyez pas. Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus. Voici, je vous l’ai annoncé d’avance. Si donc on vous dit : Voici, il est dans le désert, n’y allez pas ; voici, il est dans les chambres, ne le croyez pas. » (Matthieu 24.4, 5, 23-26).
Vissarion, de son vrai nom Sergueï Torop, est né le 14 janvier 1961 à Krasnodar, dans l’ouest de la Russie. A l’âge de 18 ans, il entame son service militaire obligatoire dans l’Armée rouge. Pendant deux ans, il va travailler sur des chantiers de construction en Mongolie. Il devient ensuite ouvrier métallurgiste dans une usine à Minoussinsk, en Sibérie orientale, avant d’officier comme agent de la circulation, fonction qu’il occupe pendant cinq ans. En 1989, au moment où l’Union des Républiques socialistes soviétiques commence à vaciller, il perd son emploi.
Sergueï Torop a alors une « révélation ». Nous sommes en 1991. Il renaît sous le nom de « Vissarion, Jésus-Christ revenu » et commence à prêcher. Il ne prétend pas être Dieu, il se contente de transmettre le « verbe de Dieu ». En 1994, il s’installe à Tiberkoul, dans la taïga. Un an plus tard, il enregistre auprès des autorités russes l’Eglise du Dernier Testament et commence la publication de plusieurs tomes de sa théologie.
Sa religion mélange allègrement des éléments de l’Eglise orthodoxe russe, du bouddhisme, du collectivisme, des croyances apocalyptiques, le tout mâtiné de valeurs écologiques. Au sein de la communauté, ils suivent des lois strictes, sont végétariens et n’ont le droit de consommer ni tabac, ni alcool. L’argent est banni.
Des fidèles rejoignent la secte, vendant tous leurs biens avant de commencer à vivre dans une ère nouvelle, qu’ils datent de la naissance de Vissarion, en 1961. Ils abolissent Noël, remplacé par le 14 janvier, jour de naissance du fondateur. Mais la plus grande célébration de l’année tombe le 18 août, date anniversaire du premier sermon de Vissarion en 1991.
Pendant trente ans, ce gourou apocalyptique autoproclamé, a mené ses activités sans attirer l’attention des autorités. Son Mouvement était en effet établi dans la région de Krasnoyarsk, une région très reculée et loin de tout.
Depuis le milieu des années 1990, le « messie » sibérien, a présidé aux destinées de quelques milliers de disciples le considérant comme la réincarnation de Jésus-Christ. A la fin du XXe siècle, il s’était retranché avec des fidèles dans une zone isolée de Sibérie pour en faire une sorte d’arche de Noé destinée à sauver l’humanité d’un cataclysme provoqué par l’homme.
Le « messie » a six enfants issus de deux mariages. Il a répudié sa première femme et s’est remarié avec une jeune fille de 19 ans, qui vivait à ses côtés depuis l’âge de 7 ans. Aujourd’hui, la communauté regroupe près de 5 000 fidèles, qui vivent en autarcie autour des villages de Petropavlovka et Cheremshanka. Néanmoins, le nombre réel de ses disciples est inconnu, car la communauté recrute au-delà des frontières de la Russie, en Allemagne notamment, où les écrits de Vissarion sont traduits.
Il est accusé – lui et deux de ses proches – d’avoir utilisé la secte pour extorquer de l’argent à leurs disciples et d’avoir exercé des violences psychologiques, entraînant des « dommages graves à la santé ».
Il a été interpellé le mardi 22 septembre 2020, par des policiers russes accompagnés de membres du FSB (le principal successeur du KGB soviétique), armés et casqués. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Torop n’avait pas uniquement des adeptes en Sibérie. La secte avait en effet commencé à s’expatrier et elle comptait ainsi quelques adeptes en Allemagne, en Australie, en Bulgarie, en Belgique et même à Cuba.
Paul BALLIERE
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