EST-CE QUE JE PEUX ESSAYER ?

 

 

 EST-CE QUE JE PEUX ESSAYER ?

 

          Un garçon sincère, au visage particulièrement expressif, a osé me poser une question qui brûle les lèvres de beaucoup de gens :

          - « Dites-moi la vérité, Palau. L’existence d’un désir ne justifie-t-elle pas sa satisfaction immédiate ? Quand on a faim, n’essaye-t-on pas de manger ? Quand on a soif, n’a-t-on pas envie de boire ? Si Dieu a créé la sexualité et si elle est bonne, alors pourquoi l’être humain ne pourrait-il pas répondre à cette pulsion ? »

          Ma réponse fut la suivante :

          - « En fait, il y a un lieu et un temps pour chaque chose. Certes, Dieu a créé la sexualité. Oui, les relations sexuelles sont bonnes et merveilleuses. Oui, la sexualité existe pour qu’on en bénéficie, mais dans le cadre du plan de Dieu. Le plan divin est parfait : c’est le mariage. C’est dans ces limites que l’homme et la femme peuvent accomplir le dessein auquel Dieu les a appelés. Mais l’existence de la sexualité ne signifie pas qu’il faut en user de façon irresponsable.

          « Suppose que tu aies très faim et que tous les restaurants et magasins soient fermés. Tu passes devant une boucherie, et dans la vitrine, tu vois des côtes d’agneau sur un plat. Alors tu te dis : « A quoi sert la viande sinon à être mangée ? J’ai faim, je peux donc manger des côtelettes qui sont probablement délicieuses. Bien que ce magasin soit fermé, je vais casser la vitrine et m’emparer de cette viande, car elle est là pour être mangée !

          « Il est vrai que la viande est là pour être mangée. Oui, il faut se nourrir quand on a faim, mais il faut acheter cette viande qu’on va manger. Il y a différentes façons de régler ce problème de manière adéquate et juste. »

          Ensuite, j’ai expliqué à ce garçon : « Supposons que la police de ta ville recrute l’un de tes amis. Un responsable le nomme agent de police. Après une certaine formation, on lui donne un uniforme, on lui met un badge qui l’identifie et on lui confie un revolver. Et supposons que ton ami, en appliquant ta logique, raisonne de façon suivante :

          - « Chic, un revolver et vingt balles ! C’est magnifique ! Bien entendu, les revolvers existent pour être utilisés. A quoi d’autre servirait un revolver ? Il sert à tuer. Ainsi, puisque j’ai un revolver, je vais m’en servir. La première personne que je croise dans la rue, je la tue. »

          - « Cette logique est ridicule, n’est-ce pas ?

          « Mais, avant de condamner son raisonnement, interroge-toi sur la logique de ton argument qui dit : puisque la sexualité existe, il faut s’en servir, et mes appétits méritent toujours d’être satisfaits. Je pense que tu commences à te rendre compte qu’il y a des principes et des lois qui gouvernent – ou qui devraient gouverner – toute notre conduite. »

          « D’autre part, le mariage est le seul lien où l’on peut « expérimenter ». Toute expérience en dehors des liens conjugaux se produit dans des circonstances totalement anormales. Si dans un laboratoire, tu utilises des produits chimiques au petit bonheur la chance, tu risques de déclencher une explosion.

          « Vouloir faire des expériences dans le domaine sexuel hors du mariage, c’est vouloir essayer un avion dans l’eau, ou faire fonctionner un sous-marin dans l’air. Tant l’avion que le sous-marin ont été créés pour des usages précis dans des milieux précis. Chaque chose a sa place, la place de la sexualité étant à l’intérieur du mariage !

          « Imagine encore que tu veuilles t’engager dans l’Armée de l’Air en tant que parachutiste. Tes supérieurs te disent : « Il faut que tu montes dans cet avion et que tu sautes en parachute à 3000 mètres d’altitude. Quand tu tomberas, tu commenceras à compter jusqu’à dix, puis tu tireras sur ce cordon. Le parachute s’ouvrira et tu descendras vers le sol sans le moindre problème. »

          « Mais, dans ton ignorance, tu déclares : « Dites, j’aimerais vous demander un service. J’ai peur de tomber de 3000 mètres. Prêtez-moi un parachute pour pouvoir m’exercer. Je sauterai d’abord d’une table, puis d’un immeuble de plusieurs étages, et après m’être exercé, je monterai dans votre avion pour sauter de plus haut. »

          « Si tu voulais mettre ton plan à exécution, tu passerais pour un insensé ! Pourquoi ? Le parachute n’a-t-il pas été inventé pour permettre de sauter ? Oui, mais pour sauter d’un avion, et pas d’un gratte-ciel ! Il en va de même pour la sexualité. Si par obstination ou par passion, tu essaies de transgresser les lois auxquelles tu es soumis, tu ruines ta vie. On ne peut pas plaisanter avec les desseins de Dieu sans en goûter les fruits amers. »

 

Luis PALAU

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