LA PRIÈRE QUI A FAIT DESCENDRE LE FEU
Mon message sera centré aujourd’hui sur la prière faite par le prophète Élie, après le rétablissement de l’autel de l’Éternel au mont Carmel. Nous lisons dans 1 Rois 18.36-40 :
« Au moment de la présentation de l'offrande, Élie, le prophète, s'avança et dit: Éternel, Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël ! que l'on sache aujourd'hui que tu es Dieu en Israël, que je suis ton serviteur, et que j'ai fait toutes ces choses par ta parole ! Réponds-moi, Éternel, réponds-moi, afin que ce peuple reconnaisse que c'est toi, Éternel, qui es Dieu, et que c'est toi qui ramènes leur cœur ! Et le feu de l'Éternel tomba, et il consuma l'holocauste, le bois, les pierres et la terre, et il absorba l'eau qui était dans le fossé. Quand tout le peuple vit cela, ils tombèrent sur leur visage et dirent: C'est l'Éternel qui est Dieu ! C'est l'Éternel qui est Dieu ! Saisissez les prophètes de Baal, leur dit Élie; qu'aucun d'eux n'échappe! Et ils les saisirent. Élie les fit descendre au torrent de Kison, où il les égorgea. »
L’homme qui adresse cette prière à Dieu
Il s’agit du prophète Élie. Certains diront : « le grand prophète, un homme extraordinaire, un serviteur de Dieu hors du commun, un intercesseur à la cheville duquel on ne peut même pas arriver. Comment prier comme lui ? Comment obtenir de Dieu un pareil exaucement ? » Cependant, l’épître de Jacques nous enseigne quelque chose à propos d’Élie et de sa vie de prière. Nous lisons au chapitre 5.14-18 :
« Quelqu'un parmi vous est-il malade? Qu'il appelle les anciens de l'Église, et que les anciens prient pour lui, en l'oignant d'huile au nom du Seigneur; la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera… priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière fervente du juste a une grande efficacité. Élie était un homme de la même nature que nous: il pria avec instance pour qu'il ne plût point, et il ne tomba point de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois. Puis il pria de nouveau, et le ciel donna de la pluie, et la terre produisit son fruit. »
Examinons attentivement ces quelques versets. Le Seigneur veut que nous lui adressions des prières pleines de foi, des prières ferventes, persévérantes, faites avec instance. Jacques nous parle ensuite du prophète Élie : « Élie était un homme de la même nature que nous. » J’ai eu la curiosité de consulter diverses traductions de ce texte :
« Élie n’était qu’un homme, sujet aux mêmes faiblesses que nous. » (version Synodale)
« Élie était un homme semblable à nous. » (Bible de Jérusalem)
« Élie était un homme sujet à de semblables infirmités que nous. » (traduction David Martin)
« Élie était un homme tout à fait semblable à nous. » (Bible du Semeur)
« Élie était un homme soumis aux mêmes misères que nous. » (version du chanoine Crampon)
Toutes ces traductions, proches les unes des autres, nous conduisent à cette conclusion : Élie n’avait rien d’exceptionnel. Nous avons toujours tort de regarder à l’homme. Nous ferions bien de porter constamment nos regards sur le Dieu de l’homme. Car s’il y a eu quelque chose de grand dans la vie d’Élie – et comment ne pas le voir – c’est parce que Dieu a pu mettre un peu de sa toute-grandeur dans la vie de son serviteur. L’homme fut à l’école de son Dieu. Il a été enseigné, conduit, façonné pour être le prophète que nous connaissons, capable d’adresser la prière qui nous préoccupe aujourd’hui. Le dessein de Dieu pour chacun de nous, est de nous rendre semblables à l’image de son Fils. C’est infiniment plus que l’image d’Élie. A nous de nous laisser enseigner, briser, façonner, conduire, pour progresser dans la vie de Dieu, et ressembler à Christ toujours plus.
La nature de la prière d’Élie
Élie a probablement formulé sa prière à haute voix. Il était important que tout le peuple l’entende. Il voulait convaincre la foule que l’Éternel est souverain et qu’il répond à la prière de ses serviteurs fidèles.
Sa prière fut simple, mais remplie de foi. Élie n’a pas crié, hurlé, vociféré comme l’avaient fait les prophètes de Baal. L’ardeur de la prière ne se situe pas dans l’intensité vocale, mais dans celle des sentiments et de la confiance en Dieu. Élie n’a pas dansé frénétiquement. Il n’a pas répété les mêmes mots pendant des heures. Il s’est contenté de demander au Seigneur de prouver à tous qu’il était le seul Dieu. D’ailleurs le contraste avec les faux prophètes est frappant. La réponse du Seigneur ne se fit pas attendre. Il y eut un feu dévorant… Nous en parlerons ultérieurement.
J’attire maintenant votre attention sur le verset 36 – c’est le tout début de la prière du prophète. Il dit : « Éternel, Dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël. » Autrement dit, il invoque le Dieu de ses ancêtres avec lesquels Dieu a traité alliance, et avec lesquels il n’a cessé de renouveler les promesses de cette alliance. Non seulement Élie a rétabli l’autel de l’Éternel mais, en priant ainsi, il ramène le peuple plus loin encore, en arrière : considérer le patriarche Abraham, père des croyants, choisi comme la racine du peuple hébreu. Mes amis, l’avenir de l’Église n’est pas dans un « demain » moderniste et inventif, revisitant la Bible et le christianisme, mais dans un « hier », établi sur le fondement des apôtres et des prophètes. L’Église qui ne construit pas sur ces fondements-là, s’écroulera tôt ou tard, quels que soient son luxe, sa prospérité, sa réussite et sa popularité.
Avez-vous remarqué un détail – s’il en est un – dans la prière d’Élie ? Très souvent – vingt-sept fois très précisément – l’Ancien Testament emploie l’expression « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. » Mais dans ce moment-là, Élie s’est adressé au Seigneur, en disant : « Éternel, Dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël ». Or, l’Ancien Testament n’emploie que trois fois cette expression. Nous savons bien qu’il s’agit du même personnage, puisque Jacob a reçu le nom d’Israël. En Genèse 32.28, l’Éternel dit à Jacob : « Ton nom ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé Israël ; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur ». En parlant ainsi, le prophète Élie valorise le royaume d’Israël qui s’est séparé du royaume de Juda. Là encore, il ne cautionne pas le schisme du temps de Jéroboam.
les objectifs de la prière d’Élie
1. Que le peuple sache que l’Éternel est Dieu en Israël.
2. Que le peuple sache que le prophète est le serviteur de l’Éternel.
3. Que le peuple sache que le prophète a fait toutes ces choses (le rétablissement de l’autel et les préparatifs de l’holocauste) sur l’ordre de l’Éternel.
En fait, ces trois objectifs se tiennent pour n’en faire presque un seul. Élie demande le feu, certes, pour un motif prioritaire et fondamental : il faut que le peuple sache que l’Éternel est Dieu. Mais, en même temps, il demande le feu pour une justification de son ministère... Et le feu ne descend pas. Pas encore. Dieu se fait attendre. Dieu ne bénit pas pour une satisfaction personnelle. Dieu n’envoie pas le feu du Saint-Esprit pour une justification personnelle. Dieu n’envoie pas un Réveil pour la gloire d’un homme ou l’élévation d’un ministère. Dieu ne donne pas sa gloire à un autre. Mes amis, nous devons examiner très sérieusement nos cœurs, et considérer très attentivement les mobiles de nos prières, les motifs de nos aspirations et de nos attentes. Quand les réponses divines tardent, il y a des raisons.
Le feu ne descend pas… Élie doit prier une seconde fois, selon ce que l’on peut comprendre du texte ; ou, du moins, il doit prolonger sa prière. Et voici comment : « Réponds-moi, Éternel, réponds-moi, afin que ce peuple reconnaisse que c’est toi, Éternel, qui es Dieu, et que c’est toi qui ramènes leur cœur. »
Voici donc les deux seuls objectifs qui demeurent :
1. Que le peuple reconnaisse que c’est l’Éternel qui est Dieu.
2. Que le peuple reconnaisse que c’est l’Éternel qui ramène le cœur des enfants d’Israël.
Jamais le peuple ne pourrait revenir de lui-même à son Dieu. Soyons conscients de cela, nous aussi, lorsque nous prions pour les âmes égarées ou impénitentes. Il faut une action puissante de Dieu dans leur cœur.
La prière a été nettoyée, purifiée. Désormais, l’homme de Dieu prie pour la seule gloire de Dieu, et pour le salut, le réveil de ses frères.
Mes amis, avons-nous vraiment préparer notre autel pour le feu ? Avons-nous permis à Dieu, au travers de ses silences et de ses « non-exaucements » de purifier nos prières ? Débarrassons-nous de la superficialité qui nous empêche de nous engager pleinement pour Dieu. Que notre Père céleste nous fortifie en lui comme jamais auparavant. Qu’il nous aide à aller là où il veut (comme Élie au torrent de Kérith), vers qui il veut quand il nous le demande (comme Élie chez la veuve de Sarepta). Prenons la décision de lui obéir quand il nous demandera de changer de place (comme Élie à qui Dieu demanda de rencontrer Achab). Que le Seigneur nous rende dociles et soumis à sa Parole et à sa volonté pour toujours.
« Et le feu de l’Éternel tomba » nous dit la Parole de Dieu. Quelle grande leçon pour un homme, une femme qui prie, afin que le feu tombe sur son cœur, sur son foyer, sur son église, sur son pays !
Si nous remplissons ces conditions, alors le Saint-Esprit tombera en puissance ; l’église apostate et le monde impie verront que c’est l’Éternel qui est Dieu. Quand le feu de Dieu descend, le Réveil n’est pas loin.
Chers frères et sœurs, dans ces derniers temps, face à la marée montante du péché, face au déclin spirituel de nombreuses églises, redressons notre autel, plaçons-y le sacrifice comme le Seigneur nous le demande, et prions, prions jusqu’à ce que le feu descende et que la vie divine soit répandue. Mais veillons aux motifs qui nous inspirent, et aux objectifs que nous visons. Comme le prophète Élie l’a fait, jetons le défi du mont Carmel !
Paul BALLIERE
www.batissezvotrevie.fr
Écrire commentaire