OU EST VOTRE GOLGOTHA PERSONNEL ?
« Ton cou est comme une tour d'ivoire. »
(Cantique des cantiques 7.5)
Faisant l'éloge de la beauté de Sulamith, Salomon avait déclaré: « Ton cou est beau au milieu des rangées de perles. » (1.10) Plus tard, laissant de nouveau libre cours à son admiration, le roi avait décrit le cou de la Sulamithe comme érigé en force militaire : « Ton cou est comme la tour de David, bâtie pour être un arsenal; mille boucliers y sont suspendus, tous les boucliers des héros. » (4.4) La comparaison est éloquente. Elle vante l'inflexibilité de la jeune fille devant toute influence hostile à la volonté de son bien-aimé. Son caractère bien trempé, la fait demeurer ferme dans ses voies.
Bien-aimés frères et sœurs, nous devons revêtir le caractère des soldats de Jésus-Christ. Soyons droits, inflexibles, persévérants, constants, enthousiastes, fidèles, vrais, invincibles.
Dans notre texte d'aujourd'hui, le cou de la bien-aimée est comparée à une tour fameuse, toute revêtue d'ivoire. Il s'agit de sa forme élancée (une tour) et de sa blancheur éclatante (l'ivoire).
Le cou de la Sulamithe est droit, digne, et fort. En effet, le cou est symbole de force. Il indique l'endroit où se trouve la force.
Richesse royale
L'ivoire apparaît, dans les Écritures, comme une richesse royale. La Bible dit: « Le reste des actions d'Achab, tout ce qu'il a fait, la maison d'ivoire qu'il construisit... » (1 Rois 22.39)
A propos du trône de Salomon, il est écrit: « Le roi fit un grand trône d'ivoire... » (1 Rois 10.18) « Car le roi avait en mer des navires de Tarsis avec ceux de Hiram; et tous les trois ans arrivaient les navires de Tarsis, apportant de l'or et de l'argent, de l'ivoire, des singes et des paons. » (1 Rois 10.22)
Le psaume 45 décrit la splendeur du Roi des rois, le Messie: « La myrrhe, l'aloès et la casse parfument tous tes vêtements; dans les palais d'ivoire les instruments à cordes te réjouissent. » (Psaumes 45.9)
Parlant des grands d'Israël, le prophète Amos déclare: « Ils reposent sur des lits d'ivoire. » (Amos 6.4)
Lits, maisons, trônes et palais… sans conteste, l'ivoire apparaît comme l'une des richesses royales.
Bien-aimés, seules les richesses de Dieu nous permettront de « régner dans la vie par Jésus-Christ, lui seul ». Elles nous feront habiter en sécurité. Elles nous donneront le vrai repos. Elles envelopperont notre âme d'une joie royale. Ne méprisons donc pas les richesses de la bonté de notre Seigneur, de sa patience et de sa longanimité (Romains 2.4). Ne nous amassons pas des trésors sur la terre. Amassons-nous plutôt des trésors dans le ciel (Matthieu 6.19-20).
En Christ, nous avons été comblés de toutes les richesses. Toutes celles de la parole. Toutes celles de la connaissance (1 Corinthiens 1.5). Pour le monde, la richesse du Christ est impénétrable. Mais il nous a été fait la grâce, à nous, enfants de Dieu, de pénétrer dans la chambre forte de notre Père céleste, et de nous servir sans mesure. Connaissez-vous l'infinie richesse de sa grâce et de sa gloire ? Ici, nous contemplons les joyaux des perfections divines. Là, nous prenons à pleines mains les pépites d'or des promesses divines. Plus loin, nous prenons possession les diamants des interventions miraculeuses de notre Sauveur. Dans le coffre sans fond de cette inestimable fortune, nous sondons les profondeurs de Dieu. « Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! » (Romains 11.33)
De la tour de David à une tour d'ivoire
Nous l'avons dit, auparavant le cou de la jeune fille était comme « la tour de David ». Mais la bien-aimée est passée par diverses épreuves, elle a connu la discipline de Dieu, elle a été façonnée à l'école de son berger, d'où cette image de l'ivoire: « Ton cou est comme une tour d'ivoire. »
Certes, la jeune fille est forte, toujours forte. Notre texte montre à quel prix cette vertu a pu être maintenue. Quel enseignement se cache derrière l'image de l'ivoire ? L'ivoire n'est obtenu que par la souffrance et la mort de la créature qui le livre. Dans notre marche avec Dieu, la souffrance et la mort sont nécessaires pour la réalisation du dessein de Dieu. Pour que Christ soit glorifié en nous, nous devons abandonner tout ce qui vient de nous-mêmes. Il ne doit plus y avoir en nous qu'une volonté d'obéissance absolue, fidèle, sans déviation. Nous devons n'être plus rien pour qu'il devienne tout. « Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. » (Jean 12.24) Tous ceux qui, au cours des siècles d'histoire de l'Église, se sont dressés comme une tour d'ivoire, ont appris d'abord à désespérer d'eux-mêmes, ils ont accepté de n'être plus rien. Ceux-là n'ont pas chanté la croix sur des rythmes mondains en se tortillant dans tous les sens (sensuel en particulier); ils l'ont portée jusqu'à leur Golgotha personnel, non pour un sacrifice expiatoire, mais pour une offrande de consécration totale. Ouvriers avec Dieu, ils ont été établis par lui, à l'instar de Jérémie, comme une forteresse au milieu du peuple: « Je t'avais établi en observation parmi mon peuple, comme une forteresse, pour que tu connaisses et sondes leur voie. » (Jérémie 6.27) Cet évangile-là n'est compris, accepté et vécu que par une minorité de croyants dans une Laodicée d'Occident, où l'illusion et la suffisance prévalent sur la repentance.
Le Seigneur cherche, au sein de son peuple, les âmes qui se dressent comme une tour d'ivoire; certes humbles et douces pour tout ce qui les concerne, mais inflexibles, immuables, pour ce qui est de la fidélité envers Dieu.
Sachons que notre Bien-aimé est attiré lorsque le cou de sa fiancée porte les marques évidentes du renoncement, de la consécration, et de la croix. Ces marques sont vues chez les vainqueurs.
Paul BALLIERE
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