A L'HEURE DES "POURQUOI" (suite)

 

A L’HEURE DES « POURQUOI »

(suite)

 

          Il est important de nous placer à nouveau devant la Parole de Dieu.

          « Lorsque ton fils te demandera un jour : Que signifient ces préceptes, ces lois et ces ordonnances, que l’Éternel, notre Dieu, vous a prescrits ? tu diras à ton fils : Nous étions esclaves de Pharaon en Égypte, et l’Éternel nous a fait sortir de l’Égypte par sa main puissante. L’Éternel a opéré, sous nos yeux, des miracles et des prodiges, grands et désastreux, contre l’Égypte, contre Pharaon et contre toute sa maison ; et il nous a fait sortir de là, pour nous amener dans le pays qu’il avait juré à nos pères de nous donner. L’Éternel nous a commandé de mettre en pratique toutes ces lois et de craindre l’Éternel, notre Dieu, afin que nous fussions toujours heureux, et qu’il nous conservât la vie, comme il le fait aujourd’hui. Nous aurons la justice en partage, si nous mettons soigneusement en pratique tous ces commandements devant l’Éternel, notre Dieu, comme il nous l’a ordonné. » (Deutéronome 6.20-25)

 

Une autre génération

 

          Nous sommes là en présence d’une nouvelle génération. En effet, Dieu dit : « Lorsque ton fils te demandera un jour : Que signifient ces préceptes, ces lois et ces ordonnances, que l’Éternel, NOTRE Dieu, VOUS a prescrits ? ».

          Il est clair que l’enfant ne se rangeait pas parmi les contemporains de Moïse qui eux, avaient reçu directement de lui la Loi de l’Éternel. Une génération était passée. Certes, l’enfant avait foi en Dieu. Le fils pouvait dire : « l’Éternel, notre Dieu » ; mais il méconnaissait la Parole de Dieu : « ...ces préceptes, ces lois et ces ordonnances, que l’Éternel...vous a prescrits ».

          Il était donc nécessaire d’assurer le maintien de la piété au sein du peuple de Dieu sur le plan collectif, et de chaque famille en particulier.

          Comme aujourd’hui.

 

          Chaque nouvelle génération ouvre une période de crise pour le peuple de Dieu. La vie de Dieu sera-t-elle transmise aux enfants ? Les bases spirituelles fondamentales seront-elles solidement posées dans leur cœur ? Les parents prendront-ils leurs responsabilités pour dire à leurs enfants les louanges de l’Éternel, sa puissance, et les prodiges qu’il a opérés, ou baisseront-ils les bras, et le cœur, devant une jeunesse humant les embruns d’une apostasie menaçante et destructrice ?

          Dans sa lettre à Timothée, Paul exprimait sa joie en ces termes : « ...Gardant le souvenir de la foi sincère qui est en toi, qui habita d’abord dans ton aïeule Loïs et dans ta mère Eunice, et qui, j’en suis persuadé, habite aussi en toi. » (2 Timothée 1.5) Dans cette belle famille, la foi avait conquis trois générations. Gloire à Dieu !

         

          Du temps du prophète Esaïe, le peuple d’Israël était en crise spirituelle : « Jérusalem chancelle, et Juda s’écroule, parce que leurs paroles et leurs œuvres sont contre l’Éternel, bravant les regards de sa majesté. » (Esaïe 3.8) L’iniquité effrontée se lisait sur le visage du peuple infidèle, qui n’avait rien à envier aux habitants de Sodome : « L’aspect de leur visage témoigne contre eux, et, comme Sodome, ils publient leur crime, sans dissimuler. » (Esaïe 3.9) En ce temps-là - comme aujourd’hui - Dieu séparerait les brebis des boucs, les justes des méchants : « Dites que le juste prospérera, car il jouira du fruit de ses œuvres. Malheur au méchant ! Il sera dans l’infortune, car il recueillera le produit de ses mains. » (Esaïe 3.10-11) Dieu faisait alors le constat d’une situation pour le moins étrange : « Mon peuple a pour oppresseurs des enfants. » (Esaïe 3.12) Comment ! Des gamins opprimaient le peuple !

 

          Je crains que la génération montante impose sa loi dans nos églises. Enfants et jeunes ne sont pas, humblement, à l’écoute des aînés dans la foi. Ils n’ont rien à apprendre des « vieux », de ces « dinosaures évangéliques » attachés à un évangile ringard.

          Le peuple romain demandait du pain et des jeux.

          Israël, lui, s’assit pour manger et pour boire ; puis il s’est levé pour se divertir (Exode 32.6). Et quand son responsable spirituel lui a demandé un élan de générosité, le peuple a fait preuve d’une libéralité étonnante. Les offrandes d’or furent impressionnantes. « Aaron leur dit : Ôtez les anneaux d’or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles, et apportez-les moi. Et tous ôtèrent les anneaux d’or qui étaient à leurs oreilles, et ils les apportèrent à Aaron. » (Exode 32.2-3) Consécration ? Renoncement ? Avouez que c’est à s’y méprendre. Que n’aurait-il pas fait, cet Israël enfiévré, pour satisfaire son idolâtrie délirante ! Aaron reçut cette abondante collecte de leurs mains « jeta l’or dans un moule, et fit un veau en fonte. » (Exode 32 .4) Quelques instants plus tard, le peuple de Dieu était mûr pour l’adoration d’un veau (Exode 32.8). Mais que chacun se rassure, il n’avait pas oublié la pratique des holocaustes et des sacrifices d’actions de grâces. Il s’y était même adonné avant ses orgies : « Ils se levèrent de bon matin, et ils offrirent des holocaustes et des sacrifices d’actions de grâces. » (Exode 32.6) Que pensa l’Éternel de cette religion joyeuse, dynamique, fervente, sortie enfin des ornières d’un Dieu un peu trop « figé » et austère ? « L’Éternel dit à Moïse : Va, descends ; car ton peuple, que tu as fait sortir du pays d’Égypte, s’est corrompu. Ils se sont promptement écartés de la voie que je leur avait prescrite ; ils se sont fait un veau en fonte, ils se sont prosternés devant lui... » (Exode 32.8) Dieu parle de corruption, d’apostasie, d’idolâtrie, et vous ne changerez rien au diagnostic divin !

          Et aujourd’hui, une fraction de l’Église se délecte dans les sentiers non frayés d’un autre évangile, d’un autre Jésus, d’un autre esprit. Ses pasteurs, loin d’être les prophètes de Dieu, élevant leurs voix pour crier un message de réforme et de repentance, encouragent les déhanchements d’un esprit apostat. Dans de nombreuses Assemblées, les jeunes ont pris le pouvoir, stimulés par leurs responsables. On nous parle d’une jeunesse vivante...Soit ! Quel bonheur alors, d’entendre nos jeunes gens et nos jeunes filles prophétiser, selon la promesse de Joël ! Quelle joie de les voir remplis de l’Esprit, et saisis par des visions divines ! Quel encouragement de les entendre pleurer dans les réunions de prière et de jeûne, et crier à Dieu pour les centaines de millions de perdus au milieu des nations ! Quelle satisfaction de les voir affluer dans les réunions d’étude biblique, assoiffés de connaître le conseil de Dieu. Une nouvelle dynamique est en marche ? Alors certainement qu’avec des ornements sacrés, du sein de l’aurore, la jeunesse de Dieu vient vers son Seigneur comme une rosée, désirant ardemment sa sainte présence et sa bienfaisante communion. Comme on aimerait qu’il en soit ainsi. Mais vous savez bien qu’à de nombreux endroits, il n’en est rien. Leurre de vérité !…

 

          Serions-nous entrer dans ce « temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables » ? (2 Timothée 4.3-4) Je le crains. Les ministères d’enseignement seront légion. Mais ils viendront du cœur des hommes et non de Dieu ; de la terre, et non du ciel ; des désirs charnels d’en bas, et non des injonctions de l’Esprit. Bien des hommes, appelés et envoyés par le peuple et non par Christ, flatteront leurs fidèles et enthousiasmeront leurs groupes de jeunesse, au crépuscule d’un christianisme travesti.

 

          Tout récemment, un jeune me disait avec tristesse : « les jeunes de mon église sont allés trouver notre pasteur, et lui ont déclaré qu’ils ne voulaient plus de prédication dans leurs réunions de jeunesse, mais des soirées « pizza » !

          Ailleurs, des jeunes ont déclaré que si leur Assemblée devait chanter les anciens cantiques, ils quitteraient l’église ! Voilà qui a le mérite d’être clair !

          Le dimanche pascal, un pasteur a quitté la chaire, micro en main, pour interroger quelques adolescents sur la signification de Pâques. Le pasteur n’a pas été déçu du court voyage entre l’estrade et le premier rang ! Le premier jeune de dire : « Pâques ? Bah, c’est le chocolat ! » Visiblement gêné autant qu’embarrassé, le pasteur s’est adressé à un autre jeune qui a déclaré sans hésiter : « c’est les œufs ! » Ne riez pas, comme l’a fait une partie de l’auditoire ce dimanche matin-là ! Mes amis, il faut pleurer. Je suis né dans nos églises. Tout jeune, je savais et je croyais que Pâques signifiait la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ ! En ce temps-là, nos monitrices et nos moniteurs d’école du dimanche n’avaient pas recours aux mimes, aux marionnettes, à la ventriloquie. Ils nous lisaient l’évangile, et nous l’expliquaient simplement. Et nous nous sommes convertis.

          Je me souviens de cette colonie de vacances où, étant le moniteur des grands garçons, en même temps que le pasteur de la colonie, je me levais chaque jour très tôt le matin pour me tenir devant Dieu. Je me souviens aussi de la vague de l’Esprit qui est passée dans nos dortoirs, et dans nos réunions avec les enfants. Des gosses se convertissaient et étaient baptisés du Saint-Esprit...

 

          La génération actuelle n’a pas pour vocation de créer Dieu à son image !

          Mais où sont les parents, les responsables spirituels qui vont relever le défi , pour conduire les enfants et les jeunes vers « la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes » ? (Jude 3)

 

(à suivre)

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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