Notre société évolue. L’écrire est une banalité. Les mentalités changent, les modes de vie se transforment. Certaines valeurs qui semblaient éternelles, vacillent, pour faire place à des idées neuves qui étonnent, lorsqu’elles n’effraient pas.
Le fonctionnement du foyer, l’éducation, les relations parents-enfants n’échappent pas à ces réformes. Tout est revu, à la baisse, par des intellectuels, des psychologues en mal de reconnaissance et de popularité. Ceux-là n’hésitent pas à « remettre cent fois l’ouvrage sur le métier », dépoussiérant la société de conceptions moyenâgeuses qui font tache sur l’écran futuriste d’une humanité décadente.
Dieu n’a pas de leçons à recevoir de nous. Lui, « le Père, duquel tire son nom toute famille dans les cieux et sur la terre », trace, dans sa Parole éternelle, le sentier de l’éducation de nos enfants. La Bible n’est ni désuète, ni ringarde, ni dépassée. Aussi n’ai-je pas hésité à la consulter…
L’ENFANT ET LA DISCIPLINE
Un psychologue a dit : « Les problèmes émotionnels de la jeunesse ne proviennent pas d’une discipline trop ferme, mais plutôt d’un manque de discipline ».
La Bible dit : « La verge et la correction donnent la sagesse, mais l’enfant livré à lui-même fait honte à sa mère » (Proverbes 29.15). Nous en avons un triste exemple en la personne d’Adonija : « Adonija, fils de Haggith, se laissa emporter par l’orgueil jusqu’à dire : C’est moi qui serai roi ! Et il se procura un char et des cavaliers, et cinquante hommes qui couraient devant lui. Son père ne lui avait de sa vie fait un reproche, en lui disant : Pourquoi agis-tu ainsi ? » (1 Rois 1.5-6)
L’enfant a besoin d’être aimé, mais aussi d’être discipliné. Dire que l’amour suffit pour être de bons parents est aussi illusoire que de dire que l’amour suffit pour la réussite d’un mariage. D’ailleurs, quelle personne divorcée n’admettra pas avoir aimé son conjoint à un moment donné ?
Tout sentiment d’affection, de tendresse et d’amour doit être tempéré par la connaissance, la compréhension et le contrôle de soi.
Certains parents appliquent la philosophie de ne jamais dire « non » à leurs enfants. Ils en font des irresponsables, qui n’ont d’égard pour rien ni pour personne. Un enfant à la liberté illimitée est facilement déséquilibré. Il viendra à croire qu’il n’est pas aimé ! La Bible dit : « Celui qui ménage sa verge hait son fils, mais celui qui l’aime cherche à le corriger » (Proverbes 13.24).
Il est donc bon pour établir de bonnes relations avec les enfants, d’avoir des règles de conduite à suivre.
Une discipline efficace demande beaucoup de sagesse, de patience et de persévérance.
Le véritable amour discipline. Il y a donc un équilibre :
aimer sans discipliner n’est que du sentimentalisme
discipliner sans aimer est de la tyrannie
veiller au danger de ne pas corriger
prendre garde au danger de mal corriger
ne pas sombrer dans le piège de corriger abusivement.
Voici quelques précieux passages de l’Écriture :
« Châtie ton fils, car il y a encore de l’espérance ; mais ne désire point de le faire mourir (Proverbes 19.18).
« Pères, n’irritez pas vos enfants, de peur qu’ils ne se découragent » (Colossiens 3.21).
« Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur » (Éphésiens 6.4).
L’exercice d’une bonne discipline est récompensé. La Parole de Dieu déclare : « Châtie ton fils, et il te donnera du repos, et il procurera des délices à ton âme » (Proverbes 29.17).
Le but de la discipline
Il est triple. Il vise à inculquer à l’enfant :
L’obéissance,
Le respect,
La notion de responsabilité.
L’absence de discipline engendre des catastrophes.
Il est important de noter les conséquences morales et spirituelles de la discipline. Que dit la Bible ?
« N’épargne pas la correction à l’enfant ; si tu le frappes de la verge, il ne mourra point. En le frappant de la verge, tu délivres son âme du séjour des morts » (Proverbes 23.13-14).
« La folie est attachée au cœur de l’enfant ; la verge de la correction l’éloignera de lui » (Proverbes 22.15).
« Nos pères nous châtiaient pour peu de jours, comme ils le trouvaient bon ; mais Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté. Il est vrai que tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie ; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice » (Hébreux 12.10-11).
Établir des règles de conduite
L’enfant a besoin de savoir ce qu’on attend de lui. Il se sent alors en sécurité.
Il a besoin du conseil de ses parents. Derrière une « révolte » apparente, il y a souvent un sentiment de respect pour les parents et le bonheur de savoir qu’ils prennent soin de lui.
Il est indispensable d’établir des règles de conduite mais avec intelligence. Il faut en expliquer les raisons à l’enfant, rester ouvert aux suggestions, garder un bon dialogue, traiter l’enfant avec amour et respect.
Parents, soyez prêts à reconnaître vos propres erreurs, et à changer éventuellement d’attitude.
Corriger, mais choisir les bonnes méthodes
Il faut éviter à tout prix la rupture du dialogue. Si l’on dit à l’enfant : « Va dans ta chambre », une telle méthode de correction risque de développer chez l’enfant un esprit de vengeance. Que fera-t-il, seul dans sa chambre ? Que va-t-il penser ? Il va « ruminer », et il peut interpréter la punition infligée comme un rejet.
Il faut aussi éviter l’humiliation publique. Punir l’enfant devant les autres est une attitude cruelle ! L’humiliation et la honte publiques blessent l’enfant. Tôt ou tard, il répliquera pour défendre sa réputation.
Que penser de la méthode qui consiste à ridiculiser l’enfant, à coups de paroles blessantes, du genre : « Tu es un incapable », « tu es stupide », « tu es un paresseux »…
Cette méthode de correction est la plus ignoble. Et pourtant, tant de parents l’utilisent ! L’enfant lutte (quoi qu’on en pense) pour essayer d’améliorer son image. Il croit les déclarations de ses parents, bonnes ou mauvaises. Ces paroles négatives, blessantes ne le pousseront jamais à obéir ; elles le paralyseront dans son épanouissement. Dans certains cas, elles seront génératrices d’un complexe d’infériorité.
Avoir recours aux cris et aux menaces est une méthode inefficace. Bien des parents y ont pourtant recours, et nous les entendons d’ici : « Si tu continues, ça va mal aller pour toi ; tu le regretteras ! » Ils espèrent produire de la crainte dans le cœur de leur enfant, mais ils échouent. Un enfant respectera rarement des parents qui le menacent pour le corriger.
L’aspect « positif » de cette méthode est qu’elle révèle l’immaturité des parents !
Utiliser le « bâton » au bon moment
La Bible dit : « « La folie est attachée au cœur de l’enfant ; la verge de la correction l’éloignera de lui » (Proverbes 22.15).
Il y a deux raisons pour lesquelles nous devrions utiliser la verge et non pas nos mains pour corriger l’enfant. D’une part, cela nous permet de nous calmer jusqu’à ce que nous trouvions la verge ! D’autre part, la main ne devrait être utilisée que pour caresser, aimer, aider l’enfant, et non pour le corriger.
Dans quelles circonstances utiliser la verge ? Pas pour tout, pas pour rien. Il faut appliquer la Parole de Dieu à bon escient, sinon l’enfant ne se sentira pas corrigé, mais battu. Il y a un abîme entre les deux !
La correction se justifie quand il y a rébellion, désobéissance volontaire, et non pas à cause d’une maladresse, d’une erreur ou d’une étourderie.
L’un des buts de la correction est d’apprendre l’obéissance. Quand le papa est à la maison, c’est lui qui doit corriger l’enfant, et non la maman. Mais les deux doivent être d’accord devant l’enfant. S’il y a un désaccord entre les parents sur la correction, c’est en privé que le désaccord doit se régler. Si le papa corrige, et que, par derrière, la maman console, faisant passer son mari pour un « méchant » papa, c’est une catastrophe.
Il faut corriger immédiatement. Quelle erreur quand maman déclare en fronçant les sourcils : « Attends que papa arrive, et tu vas recevoir ! » Si papa est pris dans les embouteillages pour rentrer à la maison, il s’écoulera beaucoup de temps entre la désobéissance, ou la rébellion, ou l’insolence...et la correction. Cette dernière s’avérera alors dangereuse pour plusieurs raisons :
Premièrement, l’enfant cherchera à se justifier. Attendre trop longtemps pour corriger peut laisser le temps à l’enfant de se croire innocent au moment de la correction. Il pensera que papa et maman ont tort, et qu’ils le punissent injustement.
Deuxièmement, l’enfant oublie facilement les détails, et la correction tardive peut, là encore, lui sembler injuste.
Troisièmement, la crainte est un tourment. L’utiliser pour essayer de changer le comportement de l’enfant, c’est lui faire beaucoup de mal. Il est nécessaire d’appliquer la correction immédiatement pour libérer la conscience de toute culpabilité et de toute angoisse.
Enfin, il convient de manifester beaucoup d’amour après la correction. Montrez que vous n’êtes pas fâché. Montrez l’esprit du pardon. Ne parlez plus de la faute commise ; l’enfant a été corrigé. Une discipline correcte libère l’enfant de sa mauvaise conscience et lui rend paix et sécurité.
Donner un bon exemple
Un gramme d’exemple vaut mieux qu’une tonne de conseils. C’est vrai pour l’enfant. Il est plus influencé par l’exemple de ses parents que par leurs paroles. Il est donc indispensable que paroles et conduite aillent ensemble.
Chers parents, veillez sur les points suivants :
Ne vous querellez pas devant vos enfants. Ne vous querellez pas du tout, d’ailleurs. Votre enfant sera effrayé, et il éprouvera un sentiment d’insécurité. Il pourra s’ensuivre un rejet de l’autorité parentale. La Bible dit : « Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous » (Éphésiens 4.31)
Si vous vous êtes querellés, ne tardez pas à vous réconcilier, en demandant à votre enfant de vous excuser. Eh oui !
Ne faites pas de différence entre vos enfants. Souvenez-vous d’un certain foyer du livre de la Genèse : « Ces enfants grandirent. Esaü devint un habile chasseur, un homme des champs ; mais Jacob fut un homme tranquille, qui restait sous les tentes. Isaac aimait Esaü, parce qu’il mangeait du gibier ; et Rebecca aimait Jacob. » (Genèse 25.27-28) Vous connaissez votre Bible, et vous savez l’atmosphère qui a régné dans ce foyer !
Un enfant qui se sent moins aimé, porte en lui une souffrance dont il ne guérit parfois jamais.
Ne commettez pas l’erreur de vouloir un enfant du sexe de votre choix. On ne devrait jamais reprocher à une fille de ne pas être un garçon, ni à un garçon de ne pas être une fille. Certains enfants peuvent mettre des années à se remettre du choc produit par leurs parents pour une telle remarque terriblement blessante.
Parents, nous avons besoin de méditer sur ce passage de l’Écriture, dans lequel David dit à Dieu : « C’est toi qui as formé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère » (Psaume 139.13)
Enfin, n’oubliez jamais que l’amour mutuel des parents influence les enfants. Bien des problèmes de discipline disparaissent si l’enfant sait que ses parents s’aiment. Un tel amour est facteur de sécurité et de stabilité pour sa jeune vie. Il n’a pas besoin alors de longues explications sur la nature de Dieu !
Paul BALLIERE
www.batissezvotrevie.fr
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