LE DIVORCE

 

LE DIVORCE

 

          Une femme écrit : « J’ai trouvé une photo de jeune fille dans une poche : j’ai discuté franchement avec mon mari qui m’a assuré qu’il n’y avait rien de grave, que tout serait fini. Je l’ai cru et lui ai fait confiance entièrement, en faisant un gros effort pour ne pas montrer ma déception et mon chagrin…

           « L’attitude de mon mari me paraissait souvent douteuse, j’ai discuté fréquemment avec lui, sans chicane ; toujours il avait une explication plausible à tout.

          « J’ai cru que tout ce qu’il me racontait jusqu’au jour où, cet été, tout a craqué. Il a été renvoyé du jour au lendemain de sa place pour abus de confiance. Il a fallu trouver plusieurs milliers de francs pour éviter l’arrestation. En plus, sa liaison ne pouvait plus être cachée. Mon mari était effondré : il a promis de nouveau à sa maman, à ma famille, à ses amis, de repartir à zéro, de filer droit et de reprendre une vie de famille et de confiance. Il paraissait si sincère que personne n’a douté un instant de ses promesses, chacun a voulu l’aider à recommencer, moi la première.

          « Et maintenant, je viens de découvrir qu’il n’a promis que pour avoir de l’argent et qu’il n’a en réalité jamais quitté cette jeune fille. Je suis allée la trouver, j’ai parlé longuement avec elle ; elle dit qu’elle l’aime, qu’il lui a promis depuis toujours le mariage. J’ai essayé de la raisonner en parlant de mon foyer qu’elle détruisait. Je lui ai dit que je n’accepterais ni séparation ni divorce. J’ai aussi écrit à ses parents. Mais elle ne tient pas à le quitter. Depuis ma venue, comme sa logeuse ne tolère plus ce manège, elle va prendre un appartement, et mon mari va paraît-il quitter sous peu le domicile conjugal pour la rejoindre. Depuis ma découverte, mon mari ne m’adresse plus la parole et n’a même plus le courage de discuter une seule fois avec moi. Il n’a, paraît-il, rien à me reprocher, mais il aime mieux l’autre.

          « Jusqu’à maintenant, je n’ai pas bougé, en m’efforçant de rester calme et gentille et de rester la gardienne de mon foyer. Mais c’est dur. Je dois lutter chaque jour contre des sentiments de révolte, d’amertume et d’injustice. Pourtant, mes enfants auraient tant besoin d’une maman qui soit en paix intérieurement. Il me semble toujours qu’avec un divorce, ce serait fermer résolument toutes les portes à un éventuel retour même très lointain... »

 

1) Quelle est la pensée initiale de Dieu ?

 

          Genèse 2.24 : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. »

          Il n’était pas question, dans la pensée divine, d’envisager une séparation entre les époux.

 

          Jésus rappelle cette pensée du Créateur en Matthieu 19.3-6, 8 : « Les pharisiens l’abordèrent, et dirent, pour l’éprouver : Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif quelconque ? Il répondit : N’avez-vous pas lu que le créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint...C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; au commencement, il n’en était pas ainsi. »

 

          Le prophète Malachie déclare : « Je hais la répudiation, dit l’Éternel, le Dieu d’Israël. » Dans son caractère très saint, Dieu hait la répudiation.

 

2) La tolérance, dans la loi de Moïse, à cause de la dureté du cœur humain :

 

          « Pourquoi donc, lui dirent-ils, Moïse a-t-il permis de donner à la femme une lettre de divorce et de la répudier ? Il leur répondit : C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; au commencement, il n’en était pas ainsi. »

 

          Marc rapporte, lui aussi, l’enseignement de Jésus, à ce sujet (10.2-5) : « Les pharisiens l’abordèrent, et, pour l’éprouver, ils lui demandèrent s’il est permis à un homme de répudier sa femme. Il leur répondit : Que vous a prescrit Moïse ? Moïse, dirent-ils, a permis d’écrire une lettre de divorce et de répudier. Et Jésus leur dit : C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a donné ce précepte. »

 

          La dureté du cœur de l’homme l’a amené à la révolte contre Dieu, et au rejet de ses commandements.

 

          Ces rappels des évangélistes sont une allusion, entre autres, au texte de Deutéronome 24.1-4 : « Lorsqu’un homme aura pris et épousé une femme qui viendrait à ne pas trouver grâce à ses yeux, parce qu’il a découvert en elle quelque chose de honteux, il écrira pour elle une lettre de divorce, et, après la lui avoir remise en main, il la renverra de sa maison. Elle sortira de chez lui, s’en ira, et pourra devenir la femme d’un autre homme. Si ce dernier homme la prend en aversion, écrit pour elle une lettre de divorce, et, après la lui avoir remise en main, la renvoie de sa maison ; ou bien, si ce dernier homme qui l’a prise pour sa femme vient à mourir, alors le premier homme qui l’avait renvoyée ne pourra pas la reprendre pour femme après qu’elle a été souillée, car, c’est une abomination devant l’Éternel, et tu ne chargeras point de péché le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne pour héritage. »

 

3) Quelques remarques de l’Ancien Testament…

 

          Dans le cas de Deutéronome 24.1-4, cité ci-dessus, il n’était pas possible à la femme répudiée, qui avait contracté une deuxième union, de retourner vers son premier mari.

          Le prophète Jérémie dit : « Lorsqu’un homme répudie sa femme, qu’elle le quitte et devient la femme d’un autre, cet homme retourne-t-il encore vers elle ? Le pays même ne serait-il pas souillé ? » (3.1)

 

          Les sacrificateurs ne pouvaient pas prendre une femme répudiée : « Ils ne prendront point une femme répudiée par son mari, car ils sont saints pour leur Dieu. » (Lévitique 21.7) « Ils ne prendront point pour femme ni une veuve, ni une femme répudiée, mais ils prendront des vierges de la race de la maison d’Israël... » (Ézéchiel 44.22)

 

          Qu’en était-il du souverain sacrificateur ? « Il prendra pour femme une vierge. Il ne prendra ni une veuve, ni une femme répudiée, ni une femme déshonorée ou prostituée ; mais il prendra pour femme une vierge parmi son peuple. » (Lévitique 21.13-14)

 

          Sur le plan spirituel, Dieu avait « répudié » son peuple infidèle, mais avec la possibilité d’un retour à lui, ce qui montre la grandeur de sa grâce et de sa miséricorde :

          « Ainsi parle l’Éternel : Où est la lettre de divorce par laquelle j’ai répudié votre mère ? Ou bien, auquel de mes créanciers vous ai-je vendus ? Voici, c’est à cause de vos iniquités que vous avez été vendus, et c’est à cause de vos péchés que votre mère a été répudiée. » (Esaïe 50.1)

          « Quoique j’aie répudié l’infidèle Israël à cause de tous ses adultères, et que je lui aie donné sa lettre de divorce... » (Jérémie 3.8)

          « Car l’Éternel te rappelle comme une femme délaissée et au cœur attristé, comme une épouse de la jeunesse qui a été répudiée, dit ton Dieu. Quelques instants je t’avais abandonnée, mais avec une grande affection je t’accueillerai ; dans un instant de colère, je t’avais un moment dérobé ma face, mais avec un amour éternel j’aurai compassion de toi, dit ton rédempteur, l’Éternel. » (Esaïe 54.6-8)

 

(à suivre)

Paul BALLIERE

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