LES ERREURS PRÉSENTES AU SEIN D’UN RÉVEIL
Irrégularité, imprudences et mélange d'erreur, que l'on a observés au sein du présent réveil : il n'y a nullement lieu de s'étonner, surtout après une longue et presque universelle torpeur, de ce qu'un temps de réforme s'accompagne de tels débordements au début, quand le réveil est nouveau.
Lorsque Dieu commença sa grande œuvre de délivrance de son peuple, après la longue servitude de celui-ci en Égypte, un grand nombre de faux miracles accompagnèrent les vrais pendant un temps. Ces choses endurcirent les Égyptiens incroyants en les faisant douter de l'origine divine de l'œuvre tout entière.
Lorsque les enfants d'Israël allèrent chercher l'arche, après une longue période où ils l'avaient négligée, ils ne s'enquirent pas auprès de l’Éternel quant à la manière correcte de le faire (1 Chroniques 15.13).
Au jour où les fils de Dieu vinrent se présenter devant l'Éternel, Satan parut aussi parmi eux. Pareillement, les navires de Salomon, tout en ramenant de l'or et de l'argent, transportaient aussi des singes et des paons. […]
Nous avons moins lieu de nous étonner devant les imprudences et erreurs qui accompagnent cette œuvre lorsque nous observons que les jeunes sont principalement les responsables de ces irrégularités. Ces jeunes possèdent moins de stabilité et d'expérience, et la fougue de leur jeunesse les prédispose davantage à s'aventurer dans des extrêmes. Satan garde les hommes en sécurité aussi longtemps qu'il le peut. Mais, quand cela lui devient impossible, il cherche souvent à les pousser à des extrêmes, de sorte à déshonorer Dieu et à faire du mal à la cause de la foi. Une des raisons qui a favorisé l'inconduite réside dans le fait que les gens, en de nombreux endroits, ont pleinement réalisé que leurs pasteurs avaient une mauvaise opinion de l'œuvre qui se déroulait. En conséquence et à juste titre, ils n'ont pas osé s'en remettre à eux pour recevoir leur direction à ce sujet. Les fidèles sont donc restés sans guides. Peut-on alors s'étonner si l'on voit les hommes s'égarer hors du chemin, quand ils sont comme des brebis sans berger ? […]
L'œuvre qui s'est produite cette année* a connu une plus grande pureté que ce n'avait été le cas il y a six ans. Elle a semblé d'un ordre plus purement spirituel, étant plus dépourvue du mélange des émotions naturelles et de la corruption, ainsi que de tout ce qui approchait une excitation fanatique et l'extravagance. Cette œuvre s'est davantage revêtue d'une profonde humiliation et d'un abaissement de soi devant Dieu et devant les hommes. Ceux qui en ont été les objets n'ont pas connu autant d'imprudences et d'irrégularités que naguère. […]
Ainsi, ceux qui riaient naguère, pleurent aujourd'hui, mais ils témoignent tous du fait que la pureté et la douceur de leur joie se sont grandement accrues en comparaison de l'époque où leurs émotions naturelles avaient été davantage excitées. Aujourd'hui, ils ressemblent davantage à Jacob, à qui Dieu apparut à Béthel en lui montrant l'échelle qui atteignait jusqu'aux cieux. Le patriarche s'écria alors : « Que ce lieu est redoutable! ». Ils sont comme Moïse, quand il vit la gloire de Dieu sur la montagne, et qu'aussitôt, il « s'inclina à terre et adora ».
Jonathan EDWARDS
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* Jonathan Edwards est né en 1703 et est mort en 1758.
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