LES PARENTS, SOUCIEUX DE BIEN ÉDUQUER,
RISQUENT DE COMMETTRE DEUX ERREURS
DIFFICILES A RATTRAPER
La première est de laisser faire l’enfant en bas-âge, de céder à tous ses caprices, d’applaudir à ses moindres sottises. « Il est si mignon, trop petit pour comprendre et il a surtout une personnalité qu’il faut respecter ». C’est ignorer que les premières années de la vie comptent double ou triple en matière d’éducation. Elles sont le tremplin de l’adulte et détermine l’avenir de l’enfant. En tout cas, ce n’est pas à neuf ou dix ans, lorsque les parents auront cédé sur tous les fronts, qu’il faudra s’aviser de serrer la vis sous prétexte que le petit file du mauvais coton, menace de tourner mal et se révèle insupportable. Il est déjà trop tard pour corriger les habitudes prises. Ce supplément de discipline ne le fera pas plier, au contraire. Il réagira par des propos grossiers, des scènes violentes et, qui sait, des fugues aux conséquences imprévisibles. Ce type de parents qui passent du laisser-faire à l’autoritarisme quand les choses se gâtent, se fatiguent très vite de l’autorité et l’abandonnent rapidement pour… revenir au laisser-faire. Ils imposent à l’enfant, qui ne comprend rien à ces changements d’humeur, une éducation en montagnes russes des plus dangereuses pour son équilibre. Soulignons-le, l’adolescent se façonne dans la tendre enfance, durant les deux ou trois premières années de son existence. C’est pourquoi, il n’y a pas de « chou-chou » qui tienne : bébé doit être dirigé avec fermeté. Les parents doivent s’imposer à lui dès le berceau et lui, déjà se soumettre à leurs horaires, à leurs choix et à leurs décisions. Si le petit refuse de se coucher, de venir à table pour le repas, de prêter ses jouets ou de saluer une visite, tenez bon. Vous devez avoir le dernier mot et l’enfant doit y mettre du sien. Certes, vos exigences déclencheront des cris, de la mauvaise humeur, un semblant de révolte. Restez calmes mais fermes, sans céder aux émotions. Le petit n’en sera pas traumatisé pour autant. Et vous retrouverez plus tard à l’âge des tempêtes – l’adolescence – le fruit de cette éducation.
Certes, un jour ou l’autre, votre entourage vous reprochera de ne pas respecter la personnalité de votre petit :
- Tu ne vois pas que tu l’agresses sans arrêt et l’empêches de s’épanouir librement, d’être véritablement lui-même. Je t’assure, tu as tort de le dominer ainsi…
Alors répondez simplement :
- Les mauvais garçons aussi ont une personnalité et je ne tiens pas à ce que mon fils en ait une semblable.
Après tout, l’enfant n’est heureux qu’en obéissant et il n’est en sécurité qu’auprès de parents responsables. Leur ferme attitude l’éclaire et l’amène tôt ou tard à découvrir des limites à ne pas dépasser. Et lorsqu’il les reconnaît et les adopte, alors il commence réellement à se former car c’est à l’intérieur de telles frontières que doit s’affirmer et s’épanouir sa personnalité.
La deuxième erreur n’est pas moins grave que la première, qui consiste à continuer de traiter un jeune de dix à dix-sept ans tel un gosse sommé d’obéir sans explication aucune. Ce serait ignorer le changement qui s’est opéré en lui. On ne mène pas une fille de quinze ans comme un enfant au berceau. La rupture avec les parents s’ensuivrait, brutale et sans retour… et la jeune fille devenue adulte garderait avec amertume le souvenir d’un père impitoyable et borné. A mesure que passent les années, vous devez tenir compte de plus en plus de la personnalité de votre enfant. Aussi pour la respecter, deviendrez-vous plus sensible à ses désirs et à ses réactions, prenant au sérieux ses reproches. Peut-être serez-vous conduit à tolérer ce que vous n’avez jamais permis jusque là. Que l’occasion lui soit donnée de faire ses expériences car le temps approche où cet adolescent devenu adulte prétendra à sa pleine liberté. Progressivement et avant qu’il ne réclame son émancipation, vous lâcherez les guides pour en arriver à lui laisser la bride sur le cou. Ce passage toujours difficile sera d’autant plus aisé à franchir que cet adulte en herbe aura appris à se soumettre dès sa tendre enfance.
Quoi qu’il en soit, celui qui aura « porté le joug dès sa jeunesse » sera, le moment venu, plus apte à obéir au Seigneur et à accepter un joug qu’il découvrira avec le temps, « doux et léger ».
L’adolescence se prépare au berceau.
Les parents s’interrogent :
1. Est-ce dans vos habitudes de céder à votre « petit » lorsqu’il refuse de vous obéir ou se dit mécontent de votre choix ? Ne reconnaissez-vous pas qu’en lui donnant raison vous avez affaire à un éternel insatisfait ?
2. Vos repas sont-ils paisibles ? Est-ce bébé qui règne dans votre foyer ? Que disent les grands lorsqu’ils vous voient capituler devant lui ? Ne sont-ils pas victimes de votre faiblesse ?
3. Avez-vous réellement compris qu’il ne faut pas attendre la pré-adolescence pour exercer l’autorité ? Êtes-vous convaincus que les premières années de l’enfant sont importantes en matière d’éducation ? Que faites-vous pour le former et le préparer à la vie ? Sur quels points devriez-vous réviser votre façon de faire avec lui ?
André ADOUL
www.batissezvotrevie.fr
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