LE CARACTÈRE APOSTOLIQUE : L’HUMILITÉ
L’humilité apostolique est cette qualité du caractère par laquelle nous pourrons discerner ceux qui « se disent apôtres mais ne le sont pas. » Un des dangers des « derniers jours » ce sont les apôtres présomptueux qui font sentir leur présence, et qui semblent avoir une mesure d'autorité et de connaissance qui semble impressionner ceux qui manquent de discernement spirituel. Il y a, heureusement, une mesure d'authenticité qui ne peut pas être simulée ou émulée, c’est-à-dire l'humilité vraie. L'humilité n'est pas une chose que l’on apprend à l'école, mais une chose que les hommes et les femmes qui sont dans la main de Dieu atteignent, quand ils sont en union avec lui, qui est lui-même l’humilité personnifiée. En d'autres termes, l’humilité peut seulement être donnée à travers l’intimité de l’homme avec Dieu, qui lui-même est doux et modeste de cœur ; il n'y a aucune autre façon de l'obtenir.
Moïse sur la montagne
Moïse qui a écrit les cinq livres de Moïse, pouvait dire de lui-même : « Moïse était l'homme le plus humble sur terre. » Cela ressemble à de l'arrogance d'esprit, mais quand un homme peut dire cela de lui-même, sachant qu’il ne peut tirer aucune reconnaissance de cette condition, alors nous avons l’humilité ultime. C'était la grâce de Dieu qui l'avait amené à cette humilité. L’humilité n'est pas quelque chose que l'homme peut façonner en lui-même sur terre, ni développer comme trait de caractère. L’humilité est ce que Dieu est en lui-même, et le seul qui la démontrera est celui qui a été en présence de l’humilité de Dieu continuellement. Cela rend quelqu’un humble d’être là, et c'est pourquoi Moïse pouvait faire cette remarque, pas comme s'accréditant lui-même, mais accréditant Dieu, dans la présence duquel cette humilité était trouvée. L'appel à la communion avec Dieu ne sera jamais commode. Il faut une mort à soi-même pour réussir à pénétrer dans l'endroit du conseil secret de Dieu, et on ne peut pas y entrer de la façon qui nous convient. Ce qui nous convient est contraire à l'Esprit et à la sagesse de Dieu. L'appel de Dieu à Moïse était déterminé par le fait qu’il devait monter jusque vers lui. Cet appel n’était pas donné pour un quelconque avantage personnel que Moïse allait en tirer – pas même un avantage spirituel – mais plutôt pour chercher Dieu en vue des intérêts propres de Dieu, sans prêter aucune attention à l'avantage qu'il pourrait en tirer du fait que sa personne en sortirait grandie.
Il est intéressant de faire cas de la disposition de Moïse lorsqu’il descendit de la montagne avec les tables de la loi. Quand il vit Israël danser autour du veau d'or, il fut rempli d'indignation et de colère, et jeta sur le sol les tables de la loi qui avaient été écrites par le doigt de Dieu même. Il ordonna alors que le veau d'or soit mis en pièces et réduit en poussière et que le peuple d’Israël en bût. Il les incita à boire leur idole, et vous n'entendez pas une seule plainte ou une seule pleurnicherie qui vînt s'opposer à cette condition. Évidemment il vint avec une telle autorité que personne ne pouvait contester. Il y a un trait d’union entre l’humilité et l'autorité. L’expression initiale de l’humilité de Moïse était l'expression d'une autorité d'une telle grandeur que personne ne la remit en cause. Ensuite il demanda qui allait être du côté du Seigneur, et les Lévites se présentèrent. Il leur dit de ceindre leurs épées, d’entrer dans le camp, et de tuer tous ceux qui s’étaient prostitués avec les faux dieux, y compris les amis et les parents.
Quelle autorité pour l'homme qui était le plus humble de la terre! C’est uniquement parce qu'il était l'homme le plus humble que cette autorité était sienne, et l'âme la plus forte le reconnaissait, et ne pouvait donc pas lui manifester une seule once d'opposition. Il s'identifiait parfaitement à Dieu dans son indignation; et son autorité, son humilité étaient l’expression, non pas d'une certaine affectation ou d'une politesse superficielle, mais d'une union avec Dieu de telle sorte que le caractère de Dieu lui appartenait.
Paul aussi avait une certaine manière de caresser les saints à rebrousse poil, ce qui indiquait une vraie paternité, plus que ce que nous pouvons réaliser. Il disait sans relâche les choses de la façon dont elles devaient être dites. Il réprimandait, châtiait, sollicitait et suppliait. Il n'affichait pas ses qualifications apostoliques, ni n'utilisait son autorité pour contraindre. Il suppliait en tant que père : « Je vous supplie… par la miséricorde de Dieu, de montrer... »
Ceci est un trait caractéristique de la pensée et du caractère apostoliques. Il n'utilise pas son autorité de quelque manière coercitive. L'usage de l'autorité révèle ce que nous sommes, et quelqu'un a fait cette remarque : « la façon dont nous traitons les plus faibles et les gens qui ont « moins de présence’ »indique ce que nous sommes. » Quand une nation commence à opprimer et à persécuter les faibles et ceux qui sont sans défense, elle indique son véritable caractère. La même chose est vraie dans l’Église. Nous cédons aux grands et aux puissants, dont les dîmes sont impressionnantes, mais nous n'accordons qu'une considération limitée à un certain « Martin » qui n'a rien qui le distingue, et dont la fiche de paie est insignifiante.
L’humilité, c’est l’obéissance
Ce problème de l’humilité est paradoxal, parce que, étant donné que l'apôtre est déterminé, résolu, et tout à fait persuadé de l'exactitude de ses paroles, il paraît même exprimer un semblant d’arrogance. Je suspecte qu’un faux apôtre est un individu qui apparaît humble. Il semblera humble, comme l’apparaît un « vendeur de rue » qui cherche à vendre son produit. Si nous voulons devenir une Église qui puisse discerner, c’est-à-dire une Église apostolique, alors le problème de l’humilité authentique doit heurter notre conscience. La qualité de la vraie humilité, que Paul avait, en dépit du fait qu'il se donnait lui-même comme exemple - ce qui semble être si arrogant - est précisément à l'endroit ou se trouve la vraie humilité.
Le Seigneur lui-même était parfait, tout en parlant d’une manière si féroce. Il agit d'une manière qui semble tout suggérer, tout excepté l’humilité. Par exemple, en renversant les tables des acheteurs et des vendeurs, il s'avérerait que, à ce moment au moins, il avait mis de côté son humilité, et agissait maintenant avec un autre caractère. Était-il doux tandis qu'il était violent et agressif ? Cet acte mit en marche le processus qui entraîna sa mort. Ainsi comment réconcilions-nous l'acte de violence que Jésus commit, avec ce que nous connaissons de l'humilité de Dieu et qui semble venir en contraste ? Quand nous pensons à une personne humble, nous pensons à la déférence, à quelqu’un de doux et de silencieux. Ce fut un acte agressif et violent, mais nous disons que Jésus est doux. Si nous percevons l'humilité en tant qu'obéissance totale à Dieu, et plus encore en acte, ou en parole, qui donnerait une impression de l'effet contraire, nous aurons une plus grande compréhension de ce qu'elle est en réalité. Cet acte pourrait même valoir au serviteur obéissant, le reproche d’avoir été violent, ou trop ardent, ou n’importe quoi d'autre. En d'autres termes, Jésus renversa les tables des acheteurs et des vendeurs dans un acte d’humilité, parce qu'il s'était soumis à la volonté du Père, se rendant prêt à obéir au moment exigé, en dépit du fait qu'il se comporta d'une façon contraire à ses propres dispositions ou sa propre personnalité. Il était doux, obéissant à la volonté du Père, pour lequel le temps de juger ce temple était venu, et elle fut exécutée avec une passion totale dans sa jalousie pour la gloire de Dieu. La véritable humilité se reflète dans la véritable obéissance.
Il y a des situations où Dieu nous appellera à des obéissances qui semblent contredire l'humilité, et il nous serait arrogant de ne pas obéir, même en utilisant l'excuse : « Ce n'est pas ma personnalité. Ce n'est pas la manière dont j'aime être, parce que je désire la faveur et l'approbation des hommes; je veux qu’ils me voient comme un type gentil, et donc, je veux toujours être raisonnable, silencieux et diplomatique. » Oui, vous serez applaudi pour cela, mais pas par le ciel. Pour le ciel, c’est de la rébellion pure et simple, parce que si Dieu voulait que vous fussiez « violent », et que vous vous êtes retenu parce que cela contredit votre personnalité, ou pour n'importe quelle autre raison semblable, vous mettez quelque chose au-dessus de Dieu, avant lui, c’est-à-dire votre propre considération personnelle.
Un véritable apôtre ne reviendra pas sur une décision difficile ou ne se retiendra pas quand il doit agir; il ne peut pas être acheté ou être persuadé de « faire partie de la clique » et il fuit les distinctions et les honneurs que les hommes s'attribuent. Ceci est nécessaire, ou alors il y compromettrait ce qu'il est en Dieu. Il est scrupuleux de caractère, et n'emploiera jamais sa position pour obtenir un avantage personnel. Il est naturellement immuable, normal et sans prétentions dans son aspect et sa conduite, dédaignant ce qui attire l’attention, ce qui est sensationnel ou bizarre. Il n'attirera aucune attention sur lui par la façon dont il s’habille. Il est la chose lui-même, dans son être intérieur, en raison de sa communion avec Dieu, et de son histoire en Dieu.
L’humilité est le signe caractéristique de l'apôtre authentique, et également le caractère quintessentiel de Dieu. Sur cette base, un faux apôtre ou un faux porteur de la Parole de Dieu, peut être identifié comme quelqu'un qui donne l'impression d'être autosuffisant, toujours dans sa dignité, ou qui fait quelque chose pour s'assurer que vous l'avez remarqué pour ses particularités.
L'humilité sans la conscience de soi
Oswald Chambers écrivait : « Le vrai caractère de la beauté qui parle pour Dieu est toujours sans conscience de lui-même ». La spiritualité qui est consciente d’elle-même, est celle-là même où vous vous examinez pour une chose qui est bonne en apparence, ou même de nature spirituelle; mais le fait même que vous vous examinez la ruine. La vraie spiritualité n’a pas conscience d’elle-même; elle n’a pas de pensée à son propre propos. C'est cette même qualité qu’exhibait Jésus, et bien qu'il ait su qui il était, et ait engagé des discussions avec les gens de la loi à l'âge de douze ans, son ministère terrestre avait entièrement une qualité remarquable d’humilité. Il n'était pas le genre d’homme qui faisait de la réclame sur le type de ministère auquel il avait été appelé. Il est merveilleux de ne concevoir aucune pensée, pas dans le sens d'être irresponsable, mais où vous ne vous exaltez pas dans votre propre appel.
Si nous disons : « Oh, je me demande, pensez-vous que Dieu puisse se servir de moi ? Je me demande bien à quoi je pourrais lui servir. » Bien que ceci puisse sembler modeste à nos oreilles, c’est pourtant de la corruption. Il y a toujours notre « moi » au centre, et c'est cette chose même qui gâte la vie spirituelle.
Nous devons venir à cet endroit merveilleux où nous ne pensons plus du tout à nous-mêmes, où nous sommes ce que nous sommes par la grâce de Dieu. Nous ne pensons jamais en termes de nous-mêmes. Nous « sommes » simplement; et du fait de cette condition, nous sommes une bénédiction à Dieu et à autrui.
Le vase d'albâtre brisé
Il y a un épisode dans la vie de Jésus qui vaut à peine la peine d'être mentionné, penseriez-vous, mais Dieu l'inclut dans trois des évangiles sous une forme ou une autre :
« Et tandis qu'il était à Béthanie dans la maison de Simon le lépreux, pendant qu’il était à table, une femme entra avec un vase d'albâtre rempli d’un parfum très cher, fait de nard pur. Elle brisa le vase et versa le parfum sur sa tête. Mais certains de ceux qui étaient là furent indignés et se dirent entre eux : « A quoi aura-t-il servi de gaspiller ce parfum ? On aurait pu le vendre pour trois cents pièces d’argent, et l'argent aurait pu être donné aux pauvres. » Et ils la critiquaient sévèrement. Mais Jésus dit : « Laissez-la tranquille; pourquoi lui faites-vous de la peine ? Ce qu’elle a accompli pour moi est beau. Car vous aurez toujours les pauvres avec vous et toutes les fois que vous souhaitez, vous pouvez leur faire du bien; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours avec vous. Elle a fait ce qu'elle a pu; elle a déjà oint mon corps à l'avance afin de le préparer pour le tombeau. Et en vérité, je vous le dis, partout où l’Évangile sera prêché dans le monde entier, ce que cette femme a fait sera rapporté et on se souviendra d’elle. » Et Judas Iscariote, un des douze disciples, alla dire aux chefs et aux prêtres qu’il voulait leur livrer Jésus. Et ils furent très heureux quand ils entendirent cela, et promirent de lui donner de l'argent. Et il commençait à chercher une occasion favorable pour leur livrer Jésus. » (Marc 14.3-11)
Ce n'est pas une coïncidence qu'il y eût un trait d’union entre cette somptueuse onction, et la réponse que firent au Seigneur, Judas et les chefs sacrificateurs, pour qui la trahison était une chose bien commode. Jésus dit que ce qu'elle avait fait allait être raconté en sa mémoire. Voilà un éloge et une reconnaissance plutôt exubérants au sujet de ce qui semble être aux yeux des hommes, et même des disciples de Jésus, du gaspillage.
L'efficacité et le profit font partie de l'esprit de notre siècle; cet esprit dit que si vous investissez, ou que vous donnez quelque chose, vous devez vous attendre à en récolter un bénéfice et une récompense. Mais si quelque chose est donné par largesse sans la pensée de recevoir, en retour de l'argent investi, un quelconque revenu, c’est considéré comme coûteux. À cause de cela, les disciples murmurèrent entre eux, indignés, et s'irritèrent contre cette femme, en disant: « À quoi aura servi ce gaspillage ? Ce parfum très cher aurait pu être vendu et le montant servir à acheter des brochures et financer des ministères, et faire toutes ces choses qui sont excellemment utiles. » Nous devons dissuader les croyants d'avoir une fascination supérieure pour le ministère. Nous sommes tellement pris par nos pensées touchant au ministère, et nous voulons entrer dans nos ministères, et beaucoup d'âmes ont fait naufrage en entrant dans un ministère prématurément quand aucune attention n’avait été portée à développer la base de la relation entre Dieu et l’homme.
Cette femme vint portant un vase d'albâtre de grand prix. La chose remarquable est qu'il n'y a aucun moyen d'extraire l'onction à moins que le récipient ne soit brisé. Il n’y avait aucun bouchon à vis qui pouvait y être remis de sorte que l'on pût se servir du vase une autre fois. Ou bien il fallait le casser afin d'en extraire le contenu, ou bien le contenu restait à l’intérieur du vase. C'est une belle image de nous-mêmes, formés de la main de Dieu, des vases de très grand prix; mais aussi impressionnants que nous puissions être extérieurement dans ce sens, cela ne nous rendra pas significatifs aux yeux d'un monde qui est en train de mourir, et particulièrement du peuple juif. La chose qui nous rend significatifs est plutôt le parfum de sa connaissance qui est rendu manifeste par nous en chaque lieu. « Nous sommes la bonne odeur de Christ pour Dieu, à l’égard de ceux qui sont sauvés et à l’égard de ceux qui périssent : aux uns, une odeur de mort donnant la mort, aux autres une odeur de vie donnant la vie » (2 Corinthiens 2.15-16). Nous avons tous une « saveur » particulière et certains d'entre nous ont des quantités plus élevées de cette substance que d'autres, et pour certains, l'arôme et le bouquet sont exquis, et pour d'autres plutôt ordinaires. Cela dépend infiniment du genre de passé que nous avons avec Dieu depuis le jour de notre salut, et de la profondeur avec laquelle nous sommes identifiés avec lui dans ses souffrances, ses expériences avec des gens qui ne le comprenaient pas, les rejets qu’il a vécus, et de toutes les choses qui sont inhérentes à une vraie foi et à une véritable marche à ses côtés.
C’est une chose d’avoir le parfum que Christ a pu former en nous par notre identification avec lui, et tout à fait une autre chose d’avoir une religion qui nous est commode et qui est également la religion de la trahison. Si notre christianisme ne nous coûte rien, et est commode, nous sommes déjà un avec Judas à ce niveau. Les exigences de la foi sont extraordinaires, et c'est pourquoi Jésus a ordonné que ce que la femme avait fait, devienne un mémorial en son honneur partout où cet Évangile serait prêché. L’Évangile doit être un Évangile d’épanchement du cœur et d'abandonnement démesurés, ou alors ce n'est pas un Évangile de puissance.
Watchman Nee a dit que le principe de l’abandon sans rémunération est le principe même de la puissance, et nous sommes impuissants parce que nous sommes trop préoccupés de nous-mêmes. Nous n'avons pas donné de notre propre moi; le temps, la patience, les malentendus, et la vulnérabilité que représente le fait de nous confier les uns aux autres en tant que chrétiens, est ce qui fait de l’Église. qu'elle est l’Église. L'on nous a dérobé, ainsi donc, le potentiel de former un corps apostolique d’où des hommes peuvent être envoyés qui peuvent prêcher. Nous avons opté pour une religion qui nous convient; à savoir, sans aucune agitation, sans aucune contrainte et sans aucun tracas. C'est pourquoi Jésus a aimé cette femme : « Elle a fait une bonne œuvre à mon égard. » S’il y a une phrase odieuse à Dieu, c'est bien le travail que l'homme accomplit pour lui-même; même Jésus n’a pas fait cela : « Les œuvres que je fais, c’est le Père qui les fait en moi ». Il n'a aucun respect pour les œuvres des hommes, mais il a appelé ce que cette femme a accompli, une bonne œuvre. Elle vint avec quelque chose de très précieux et de très cher, et elle rentra dans une pièce remplie d’hommes qui se raidissaient d’indignation, mais elle ne permit pas à la chose de la décourager. Et partout où une passion extravagante pour Christ est déversée, il y aura une opposition correspondante.
Il y a quelque chose qui manque dans l’Église. de Dieu, à savoir un débordement qui libère l'écoulement de sa vie dans un monde incroyant. Nous sommes antiseptiques et corrects, mais nous ne sommes pas parfumés. Nous ne sommes pas des paniers percés les uns sur les autres; nous sommes effrayés à l'idée de subir les risques que comporte cette sorte d’intensité dans nos rapports avec autrui, à travers lesquels seuls la véritable formation du caractère apostolique aura lieu. Nous sommes satisfaits d'une religion qui nous convient – une réunion le dimanche, une étude biblique en milieu de semaine, après quoi nous nous retirons dans notre propre vie privée.
Il y a quelque chose de cher et précieux aux yeux de Dieu quand quelqu’un s’humilie devant lui. Il a incarné cela dans son propre corps à la croix, et il attend la même chose de son Église, à savoir qu'elle devienne un peuple, humble et contrit duquel suinte le parfum de Christ. Quelque chose de plus que notre désir d'exactitude et de bonne volonté est exigé. L'humilité d’un cœur brisé devant lui vient quand nous venons, et que nous nous brisons, et que nous nous vidons. La vraie humilité est le trait distinctif du caractère apostolique, et également le parfum de sa connaissance; et chaque véritable œuvre est un exercice d'humiliation, de douleur et de mort, et exhale donc le parfum de Dieu.
L'humilité, la clef de la révélation
L’Église est établie sur le fondement des apôtres et des prophètes, par conséquent un trait distinctif de ce qui est apostolique est l'intendance des mystères. L’Église elle-même devrait avoir cette même disposition à appréhender les mystères, et les choses qui peuvent seulement être révélées. La clef pour voir apostoliquement ou prophétiquement, qui se trouve être aussi la clef de la réception et de la révélation des mystères de Dieu, se trouve dans Éphésiens 3.8: « A moi, qui suis moins que le moindre de tous les saints, cette grâce a été donnée d’annoncer parmi les nations les richesses insondables de Christ. » En d'autres termes, la véritable vision est donnée aux hommes comme Paul, qui se voient comme étant « le moindre de tous les saints. » Paul, ici, n'use pas d'une simple formule de respect ou de politesse, ni n'est non plus en train de faire une remarque qu'un présentateur de la chambre de commerce locale ferait; il se voit réellement ainsi. Il était l'apôtre à qui avaient été données tant de visions, que Dieu dut lui donner une écharde dans la chair, de peur qu'il ne s'enorgueillît démesurément à cause des révélations qu’il avait reçues. Nous ne devons donc pas négliger le caractère apostolique, autrement dit, l’humilité profonde, l'humilité authentique et la conformité à Christ de l'homme apostolique.
Nous savons qu'une des séductions des derniers jours est l’arrivée sur la scène des faux apôtres et des faux prophètes. Maintenant même, cela devient tellement populaire que tout le monde semble être prophète aujourd'hui, ou même apôtre. Ces gens sont très intelligents car ils ont étudié et savent s'approprier les conseils de Paul; ils savent, en effet, quand les brandir, et aussi harmoniser les problèmes d’Église, etc. Cela est-il, cependant, le fondement sur lequel l'homme qui construit l’Église. doit se baser ?
Si l'homme est la chose en lui-même, alors il est question de quelque chose qui dépasse son habileté à administrer l’Église., ou de fonder une église. C'est sa vie même; c'est son caractère; c'est sa connaissance de Dieu; c’est ce qu'il communique en tant qu'homme qui vient à nous après avoir passé le clair de son temps dans la présence de Dieu. Cette expression : « Le moindre de tous les saints » ne signifie pas que Paul, l’individu, se diminue volontairement, mais reflète le vrai Paul, brisé, tel qu’il se voit devant Dieu. Le fait que plus nous développons notre connaissance de Dieu, plus nous réalisons notre petitesse, est une ironie remarquable. Au lieu de nous enorgueillir d'une connaissance de Dieu grandissante, nous voyons à quel point nous sommes en vérité petits et pitoyables. Ceci constitue une contradiction et un paradoxe, qui ne peuvent se trouver que dans l’Église. L'humilité authentique n'est pas quelque chose que l'on peut apprendre, où attraper à l'école, où s'approprier pour soi-même, c’est une œuvre de Dieu qui nous est impartie pendant notre communion avec lui. C'est la révélation de Dieu tel qu’il est, et la révélation des profondeurs de Dieu, qui amènent un homme à accepter ce genre d'image de sa propre personne. La révélation de ce que nous sommes est tout à fait liée à la révélation de ce que Dieu est. Les deux choses vont toujours de pair.
« Et je dis : Malheur a moi! car je suis perdu; car je suis un homme aux lèvres impures, et je demeure au milieu d’un peuple aux lèvres impures car mes yeux ont vu le Roi, l’Éternel des armées » (Esaïe 6.5). C'est le prince des prophètes, Esaïe, qui parle ici. Le fondement de l’Église., c’est la révélation de Dieu tel qu’il est. C'est là son fondement. Ce n’est pas l’idée que nous avons de lui, ce qui, le plus souvent, n'est que l'image de ce que nous voudrions qu'il soit, particulièrement quand nous avons choisi de célébrer un des attributs de Dieu, et que nous passons sous silence les autres. La connaissance principale est la connaissance de Dieu tel qu’il est, et les hommes qui sont les fondements de l’Église. sont ceux qui peuvent communiquer Dieu à partir de cette connaissance. Paul avait cette connaissance parce qu'il se voyait comme « le moindre de tous les saints. »
Les deux témoins
« Et je donnerai l'autorité à mes deux témoins, et ils prophétiseront pendant douze cent soixante jours, vêtus de sacs. Ceux-ci sont les deux oliviers et les deux lampes qui se tiennent devant le Seigneur de la terre. Et si quelqu’un veut leur faire du mal, du feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis; et si quelqu’un veut leur faire du mal, il faut qu’il soit ainsi mis a mort. Ceux-ci ont pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne tombe point de pluie pendant les jours de leur prophétie; et ils ont pouvoir de changer les eaux en sang, et de frapper la terre de toutes sortes de plaies, aussi souvent qu'ils le voudront. » (Apocalypse 11.3-6)
Ces hommes seront revêtus de sacs, revêtus de l'humilité de Dieu. L’humilité, comme nous l’avons dit, ne peut pas être apprise. Toute humilité qui s'obtient par une détermination à l’exprimer est nécessairement fausse. L’humilité de Dieu est une condition préalable de l'huile d’onction de Dieu, pour pouvoir « fermer le ciel » à notre guise comme nous le jugeons bon. Dieu ne peut octroyer de telles responsabilités qu’à ceux qui sont en authentique union avec lui, et la preuve qu'ils manifestent, c'est leur humilité. Le vêtement de sacs n'est pas quelque chose d'externe, bien que je sois sûr qu'ils le porteront; c'est plutôt la preuve manifeste d’un état intérieur qui ne peut pas être imité, ce ne peut pas être une technique que nous pouvons apprendre en modulant nos voix, ou en nous efforçant d'être modestes. Ou bien nous le sommes, ou bien nous ne le sommes pas, et si nous le sommes, ce sera proportionnellement dépendant de notre union avec Dieu dans la participation à ses souffrances.
C'est de cette façon que nous obtenons et que nous maintenons un état d’humilité, qui est la condition indispensable sans laquelle l'on ne peut rien; ceci est, dans l'absolu et en essence, nécessaire pour vaincre le péché et vivre la vie spirituelle authentique. C'est critique, parce que nous sommes dans un endroit périlleux. Je dis « nous » en m'adressant en particulier à ceux d'entre nous qui ont conscience de faire partie du « reste » de Dieu.
Le fait même que nous nous considérons comme un « reste de Dieu » est la chose qui peut cultiver une racine d'orgueil et d'exclusivisme. Jésus savait qu'il était le Fils de Dieu, et qu’il avait été envoyé par le Père, mais il a marché toute sa vie sans pour autant en être orgueilleux. Au contraire, « il n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être l’égal de Dieu mais il s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’un serviteur. » (Philippiens 2.6). Paul était comme lui aussi, et pouvait dire : « Imitez-moi tout autant que j'imite le Christ. Suivez-moi dans tout mon comportement, et si vous ne le pouvez pas, vous êtes probablement hors de la foi ». Mais il n'y a aucune arrogance. C'est l'union ultime avec Dieu, et c’est quelque chose que nous devons désirer intensément, ou alors nous courons le risque d'être enfermés et attrapés, non pas par nos défauts, mais par nos vertus. Nos vertus peuvent, dans ce sens, nous mener à la destruction, plus encore que nos défauts. L’Évangile est toujours un appel à l’humilité. Il y a une racine pharisienne profonde chez l'homme qui veut affirmer les privilèges de Dieu sur la base des mérites ou des bonnes œuvres. Dieu prend de grandes mesures pour choisir les insensés, les faibles, et les mendiants, c'est-à-dire, en fait, tout ce qui est opposé et contraire à ce que l'homme aurait choisi. Une partie de notre problème est que nous ne comprenons pas suffisamment bien combien Dieu hait ce qui est dans l'homme. « Mais Jésus lui-même ne se fiait pas à eux, parce qu’il connaissait tous les hommes et qu’il n’avait pas besoin que quelqu’un rendît témoignage au sujet de l’homme car lui-même connaissait ce qui était dans l’homme » (Jean 2.24-25).
Arthur KATZ
www.batissezvotrevie.fr
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