ESDRAS, LE RÉFORMATEUR QUI PRIAIT

 

 

ESDRAS, LE RÉFORMATEUR QUI PRIAIT

 

          Esdras, sacrificateur et scribe, a été l’un des grands réformateurs de Dieu. L’Ancien Testament nous le dépeint comme un homme de prière qui implorait l’Éternel pour triompher des difficultés et obtenir des bénédictions. Il est revenu de Babylone avec l’aide du roi de ce pays, qui a été étrangement ému par Esdras, et qui l’a aidé de plusieurs façons:

          « Sous le règne d'Artaxerxès, roi de Perse, vint Esdras… Cet Esdras vint de Babylone: c'était un scribe versé dans la loi de Moïse, donnée par l'Éternel, le Dieu d'Israël. Et comme la main de l'Éternel, son Dieu, était sur lui, le roi lui accorda tout ce qu'il avait demandé. » (Esdras 7.1, 6)

          Esdras n’était à Jérusalem que depuis quelques jours lorsque des princes sont venus lui apprendre une réalité dramatique : les Israélites ne s’étaient pas séparés des païens du pays et ils commettaient les mêmes abominations qu’eux. Pire encore, c’étaient les princes et les dirigeants d’Israël qui entraînaient le peuple de Dieu à mal faire ! Nous lisons ce qu’Esdras dit :

          « Après que cela fut terminé, les chefs s'approchèrent de moi, en disant: Le peuple d'Israël, les sacrificateurs et les Lévites ne se sont point séparés des peuples de ces pays, et ils imitent leurs abominations, celles des Cananéens, des Héthiens, des Phéréziens, des Jébusiens, des Ammonites, des Moabites, des Égyptiens et des Amoréens. Car ils ont pris de leurs filles pour eux et pour leurs fils, et ont mêlé la race sainte avec les peuples de ces pays; et les chefs et les magistrats ont été les premiers à commettre ce péché. » (Esdras 9.1-2)

          Esdras était face à une situation tragique. Les enfants de Dieu s’étaient corrompus au contact du monde. Or, le Seigneur est catégorique lorsqu’il demande à son peuple de se séparer du monde, parce qu’ils sont opposés (le peuple de Dieu et le monde) l’un à l’autre. Pour y parvenir, l’Éternel a placé Israël dans la terre promise et il l’a séparé des nations environnantes par des montagnes, des déserts et la mer, puis il a interdit de contracter des alliances conjugales, sociales, ou commerciales avec les nations étrangères.

          Mais quand Esdras est revenu à Jérusalem, il a constaté que le peuple de Dieu était comme paralysé, désespéré et totalement réduit à l’impuissance pour avoir violé ce principe. Les Israélites avaient épousé des femmes étrangères et avaient noué des liens familiaux, sociaux et commerciaux avec les nations païennes. Tous étaient corrompus : les sacrificateurs, les chefs et les gens du peuple. La vie familiale, commerciale et religieuse d’Israël était basée sur cette violation de la Loi de Dieu. Que faire en pareil cas ? La situation n’était-elle pas irrémédiable ? C’était la question cruciale à laquelle était confronté Esdras, chef d’Israël et homme de Dieu.

          Tout semblait aller à l’encontre de son objectif. Comment ramener les Israélites vers l’Éternel pour qu’ils annulent leurs alliances commerciales, matrimoniales et amicales ?

          Remarquons tout d’abord  qu’Esdras a bien compris à quel point la situation était critique. Ce n’était pas l’un de ces optimistes qui voient toujours tout en rose. Par la bouche d’Esaïe, le Seigneur avait posé une question très pertinente : « Qui est aveugle, sinon mon serviteur ? » Mais cela ne pouvait sûrement pas s’appliquer à Esdras. Il ne minimisait pas le sérieux de la situation, il n’essayait pas de pallier aux péchés du peuple ni d’atténuer la gravité de leurs crimes. A ses yeux, leur faute était extrêmement lourde.

          Il est bon, aujourd’hui, que les chefs spirituels voient distinctement les péchés de l’Église et la corruption de la société. L’Église actuelle a grand besoin de responsables de la trempe d’Esdras, qui ne sont pas aveugles, qui veulent évaluer clairement l’état de l’Église et qui n’hésitent pas à regarder en face la situation.

          Naturellement, en considérant la condition dramatique du peuple d’Israël et de la société de Jérusalem, Esdras a été accablé. Affligé par le triste état des choses, qu’a-t-il fait ?

          « Lorsque j'entendis cela, je déchirai mes vêtements et mon manteau, je m'arrachai les cheveux de la tête et les poils de la barbe, et je m'assis désolé. » (9.3)

          Tout cela prouvait à quel point il était bouleversé. Après être resté prostré pendant des heures, il a invoqué l’Éternel, il a confessé les péchés du peuple et il a supplié Dieu de lui faire grâce :

          «  Au moment de l'offrande du soir, je me levai du sein de mon humiliation, avec mes vêtements et mon manteau déchirés, je tombai à genoux, j'étendis les mains vers l'Éternel, mon Dieu » (9.5)

          Dans un temps aussi critique, Esdras s’est réfugié en Celui qui entend les prières, est capable de pardonner et peut faire des prodiges.

          Extrêmement affecté par la corruption du peuple, il s’est mis à jeûner et à prier. La prière et le jeûne sont toujours efficaces. Esdras a imploré Dieu du fond du cœur, car c’était son seul recours. Il a crié au Seigneur son désarroi, prosterné, en larmes, et  les habitants de Jérusalem se sont joints à lui dans la prière.

          C’était le seul moyen d’apaiser Dieu, et Esdras a entrepris une grande œuvre pour lui. Il a obtenu de merveilleux résultats. qui sont résumés dans Esdras 10.1 : « Pendant qu'Esdras, pleurant et prosterné devant la maison de Dieu, faisait cette prière et cette confession, il s'était rassemblé auprès de lui une foule très nombreuse de gens d'Israël, hommes, femmes et enfants, et le peuple répandait d'abondantes larmes. »

          Une multitude de prières puissantes, simples et persévérantes se sont élevées vers l’Éternel, et elles ont atteint leur objectif. Les supplications d’Esdras ont accompli de grandes œuvres pour Dieu. Elles lui ont permis de réaliser ses desseins, ce qu’il n’aurait pas fait sans l’intercession du peuple. Quand on prie, aucune situation n’est sans issue, car rien n’est impossible à Dieu.

          Répétons-le une fois encore, la prière ne s’adresse qu’au Seigneur, et c’est de lui seul que proviennent ses résultats. Même si les supplications d’Esdras ont influé sur son propre caractère, elles n’ont été efficaces que parce qu’elles ont touché le Seigneur et qu’elles l’ont poussé à agir.

          Les requêtes d’Esdras ont provoqué un grand mouvement de repentance, suivi d’une magnifique réforme en Israël. L’affliction et les supplications d’Esdras ont fait naître ce bouleversement prodigieux !

          Le réveil qui a éclaté ensuite a été si intense que les dirigeants d’Israël sont venus trouver Esdras pour lui dire :

          « Nous avons péché contre notre Dieu, en nous alliant à des femmes étrangères qui appartiennent aux peuples du pays. Mais Israël ne reste pas pour cela sans espérance. Faisons maintenant une alliance avec notre Dieu pour le renvoi de toutes ces femmes et de leurs enfants, selon l'avis de mon seigneur et de ceux qui tremblent devant les commandements de notre Dieu. Et que l'on agisse d'après la loi. Lève-toi, car cette affaire te regarde. Nous serons avec toi. Prends courage et agis. » (10.2-4)

          Frères et sœurs, ne doutons jamais de la toute-puissance de notre Dieu ; attendons de lui les plus grandes choses ; prions-le dans les situations personnelles les plus difficiles ; humilions-nous devant sa face, confessons nos péchés et ceux du peuple de Dieu en déclin ; intercédons pour notre nation qui s’enfonce dans l’iniquité et les abominations. Le Dieu d’Esdras est notre Dieu ! L’arme spirituelle d’Esdras – la prière – est la nôtre également. Pourquoi ses résultats ne seraient-ils pas les nôtres ? Mobilisons-nous donc dans ce grand combat de l’intercession.

 

Paul BALLIERE

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