NEHEMIE, LE BÂTISSEUR QUI PRIAIT
Néhémie pourrait être appelé « le bâtisseur qui priait ». Cet homme de Dieu a joué un rôle prépondérant dans la reconstruction de Jérusalem après la captivité, et au cours de ces années critiques, il a prié assidûment. Captif à Babylone, il occupait un poste important dans le palais du roi, puisque c’était lui qui lui servait du vin. Il devait s’être montré particulièrement digne de confiance pour que le roi l’ait placé à un tel poste alors qu’il n’était qu’un esclave hébreu. En effet, étant responsable du vin que buvait le roi, il tenait littéralement sa vie entre ses mains.
Pendant que Néhémie était à Babylone dans le palais royal, l’un de ses parents est venu un jour de Jérusalem, et naturellement, Néhémie lui a demandé des nouvelles de son peuple revenu de captivité ainsi que de la ville elle-même. Il a alors appris avec consternation que la muraille présentait des brèches, que les portes avaient été détruites par le feu et que les habitants de Juda se trouvaient dans une grande misère et dans une situation très humiliante.
Un verset nous montre l’effet que cette triste information a produit sur cet homme de Dieu : « Lorsque j'entendis ces choses, je m'assis, je pleurai, et je fus plusieurs jours dans la désolation. Je jeûnai et je priai devant le Dieu des cieux. » (1.4)
Cet homme était exilé loin de sa terre natale. Il aimait Israël, il se préoccupait du bien-être de Sion et il était fidèle à Dieu. Profondément perturbé par ce qu’il venait d’apprendre au sujet de ses frères de Jérusalem, il a pleuré et s’est lamenté. Édouard McKendree Bounds a écrit : « Rares sont les hommes de Dieu forts qui, de nos jours déplorent la corruption et la perversion de leur époque ! » Et il posait la question : « Qui se préoccupe suffisamment du triste état de l’Église pour s’en affliger ! Qui gémit et pleure parce que la vie spirituelle décline, le réveil s’éteint et le monde gagne du terrain dans le cœur des chrétiens ? »
Une sorte de pseudo-optimisme empêche de nombreux dirigeants de voir l’état de délabrement de « la muraille de Sion » et l’état spirituel déplorable d’une foule de chrétiens actuels, et à plus forte raison de s’affliger et de crier à Dieu à leur sujet. Néhémie, par contre, se désolait, et comme il avait le cœur brisé, il a eu la réaction normale de tout enfant de Dieu : il s’est approché du Tout-Puissant et il l’a imploré. Sa prière nous est rapportée dans le premier chapitre de son livre et elle peut nous servir de modèle. Néhémie commence par adorer l’Éternel, puis il confesse les péchés de son peuple, il rappelle au Seigneur ses promesses, il demande grâce et implore le pardon. Ensuite, en prévision du futur (car il avait certainement prévu, lorsqu’il serait appelé à comparaître en présence du roi, de demander la permission de se rendre à Jérusalem et de faire tout son possible pour remédier à la situation catastrophique), nous l’entendons adresser une requête très particulière : « Ah! Seigneur, que ton oreille soit attentive à la prière de ton serviteur… Donne aujourd'hui du succès à ton serviteur, et fais-lui trouver grâce devant cet homme! » (1.11) Et il ajoute, pour expliquer de qui il s’agit : « J'étais alors échanson du roi. » (1.11)
Prier pour le peuple était une chose, mais comment un roi païen, qui ne devait probablement pas se soucier le moins du monde de la triste condition de la ville et du peuple de son fidèle serviteur, allait-il consentir à se passer de ses services et à le laisser s’absenter pendant des mois ! Mais Néhémie était convaincu que Dieu pouvait toucher le cœur d’un dirigeant païen et le pousser à agréer la requête de son serviteur pieux.
Néhémie a été appelé à servir le roi, et Dieu s’est même servi de la mine défaite de son serviteur pour obtenir le consentement d’Artaxerxès. Cela a poussé le dirigeant à lui demander ce qui n’allait pas, et finalement, non seulement il a permis à Néhémie de retourner à Jérusalem, mais il lui a offert tout ce qui était nécessaire à son voyage et au succès de son entreprise.
Néhémie ne s’est pas contenté de prier avant de rencontrer le roi, mais il précise au beau milieu de l’entretien : « Je priai le Dieu des cieux », ce qui laisse supposer que pendant que le roi lui demandait ce qu’il voulait et combien de temps il comptait s’absenter, il continuait à s’adresser au Seigneur.
La prière fervente de Néhémie a remporté la victoire. Mes amis, l’Éternel peut même toucher le cœur d’un dirigeant païen en réponse à la prière, sans pour cela le priver de son libre-arbitre ou forcer sa volonté.
Après ce premier succès, Néhémie n’a pas cessé de prier. Lorsqu’il a entrepris de rebâtir la muraille de Jérusalem, deux hommes, Sanballat et Tobiya, ont tourné en dérision les efforts de reconstruction du peuple. Nullement ébranlé par ces injures et par l’opposition farouche de ces adversaires de l’œuvre de Dieu, il a poursuivi la tâche qu’il avait commencée, mais en accompagnant de la prière tout ce qu’il faisait : « Écoute, ô notre Dieu, comme nous sommes méprisés! Fais retomber leurs insultes sur leur tête, et livre-les au pillage sur une terre où ils soient captifs. » (4.4) Et dans la suite du récit, il dit encore : « Nous priâmes notre Dieu » (4.9)
Pendant qu’il effectuait sa lourde tâche (lourde et noble à la fois), Néhémie intercédait constamment. Et même une fois la muraille rebâtie, ses ennemis sont revenus s’opposer à lui, mais il a de nouveau prié en ces termes : « Maintenant, ô Dieu, fortifie-moi ! » (6.9)
Par la suite, lorsque Sanballat et Tobiya ont engagé un faux prophète pour terrifier et arrêter Néhémie, il s’est dressé personnellement contre cette nouvelle attaque et s’est une fois encore adressé à son Seigneur : « Souviens-toi, ô mon Dieu, de Tobiya et de Sanballat, et de leurs œuvres! Souviens-toi aussi de Noadia, la prophétesse, et des autres prophètes qui cherchaient à m'effrayer! (6.14) Et Dieu a répondu à son fidèle serviteur : il a déjoué les plans des adversaires d’Israël.
Consterné, Néhémie a découvert que les lévites n’avaient pas reçu les parts qui leur revenaient de droit, si bien que la maison de Dieu avait été laissée à l’abandon. Il a fait le nécessaire pour que les dîmes soient de nouveau versées, afin que la maison de Dieu reprenne toutes ses activités. De plus, des trésoriers dignes de confiance ont été chargés de gérer les ressources. Mais Néhémie n’en oubliait pas pour autant de prier, comme nous pouvons le constater : « Souviens-toi de moi, ô mon Dieu, à cause de cela, et n'oublie pas mes actes de piété à l'égard de la maison de mon Dieu et des choses qui doivent être observées! » (13.14)
Frères et sœurs, ne pensez pas que Néhémie s’appuyait sur sa propre justice, comme le faisaient les pharisiens qui, au temps de Jésus, venaient au Temple pour prier comme des experts en la matière, et faisaient étalage de leur propre justice devant Dieu et les hommes. C’était plutôt une prière rappelant au Seigneur qu’il lui avait été fidèle et que son cœur avait été droit devant lui.
Une fois de plus, Néhémie a constaté la corruption du peuple de Dieu. Après avoir remédié aux problèmes qui avaient provoqué la fermeture de la maison de l’Éternel, il s’est aperçu que les gens transgressaient le sabbat. A ce moment-là, non seulement il s’est efforcé de rectifier la conduite du peuple en lui adressant des reproches, mais il l’a menacé de procéder à des arrestations s’il ne cessait pas de faire du commerce le jour du sabbat. Cependant, il n’a pas oublié de terminer cette partie de son travail par la prière, comme il le rapporte lui-même : « Souviens-toi de moi, ô mon Dieu, à cause de cela, et protège-moi selon ta grande miséricorde! » (13.22)
Et enfin, au cours de son entreprise de réformateur, il a découvert un grand péché parmi le peuple. Les Israélites avaient épousé des femmes asdodiennes, ammonites et moabites. Il s’est opposé vigoureusement à eux et les a poussés à s’amender. A la fin de son récit, il a conclu en ces termes : « Souviens-toi d'eux, ô mon Dieu, car ils ont souillé le sacerdoce et l'alliance contractée par les sacrificateurs et les Lévites. » (13.29)
Il les a en quelque sorte purifiés de tout élément étranger et il a remis en vigueur les règlements que devaient observer les sacrificateurs et les lévites. Le récit de sa carrière se termine par cette courte prière, et c’est d’ailleurs le dernier verset du livre de Néhémie : « Souviens-toi favorablement de moi, ô mon Dieu! » (13.31)
Mes amis, heureuse est l’église dont les responsables sont des hommes pieux qui ont posé ses fondations en priant et qui, jour après jour, l’édifient en intercédant pour elle ! La prière contribue à édifier des temples de louange à la gloire de Dieu. Elle triomphe des adversaires de l’Évangile, et elle incline favorablement les cœurs. Elle fait avancer l’œuvre de Dieu et elle aide et encourage merveilleusement le cœur de ceux qui travaillent pour lui dans ce monde.
Soyons, plus que jamais, des hommes et des femmes de prière.
Paul BALLIERE
www.batissezvotrevie.fr
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Patrac (dimanche, 30 janvier 2022 06:23)
Exatememt Toutafé amén ������ gue dieu vous bénis à tous cher frère et sœur gui aime sont nenlevement