FIDÈLE AU BIEN-AIME
« Je me dis : Je monterai sur le palmier, j’en saisirai les rameaux !
Que tes seins soient comme les grappes de la vigne, le parfum de
ton souffle comme celui des pommes, et ta bouche comme un vin
excellent… qui coule aisément pour mon bien-aimé, et glisse sur
les lèvres de ceux qui s’endorment »
(Cantique des cantiques 7.9-10)
Au-delà de la passion de Salomon, nous pouvons discerner les désirs de Christ et son amour ardent pour l’Église.
Satisfaire Christ
« Je monterai sur le palmier » (v.9). Rappelons une fois encore que la taille de la bien-aimée, semblable à celle du palmier, évoque l’idée de croissance : « Les justes croissent comme le palmier. » (Psaume 92.13)
Christ désire la croissance de sa bien-aimée ; cette croissance l’honore, l’attire. Voir sa vie se développer en chacun de ses disciples, est pour lui une joie suprême. Dieu œuvre pour la réalisation de son plan. Il nous a prédestinés à être semblables à l’image de son Fils (Romains 8.29). D’ailleurs, dans cette glorieuse perspective, la Trinité tout entière travaille à l’accomplissement des desseins bienveillants du Seigneur. Pour parvenir à son but, Dieu déploie en nous sa puissance divine, la même qui a ressuscité Christ, selon qu’il est écrit :
« Que le Dieu de paix, qui a ramené d’entre les morts le grand pasteur des brebis, par le sang d’une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus, vous rende capables de toute bonne œuvre pour l’accomplissement de sa volonté, et fasse en vous ce qui lui agréable par Jésus-Christ. » (Hébreux 13.20-21) ; la parole de Dieu déclare encore :
« … que vous sachiez… quelle est envers nous qui croyons l’infinie grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force. Il l’a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts... » (Éphésiens 1.18-20)
Jésus, le vrai cep, fait passer sa vie divine en nous, les sarments (Jean 15.1-2).
Quant au Saint-Esprit, il prend de ce qui est à Jésus, et il nous l’annonce (Jean 16.15). C’est ainsi que, reflétant « comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit. » (2 Corinthiens 3.18)
« J’en saisirai les rameaux » (v.9). Ainsi que nous le soulignions dans notre étude précédente, les branches nous parlent d’épanouissement, de victoire et de fruits. Lorsque ces manifestations de vie divine abondent en nous, Christ est alors élevé et glorifié – il « monte sur le palmier ».
« Que tes seins soient comme les grappes de la vigne » (v.9). Notre affection pour notre bien-aimé Seigneur et Sauveur, et notre capacité à nourrir les autres, le satisfont pleinement.
Nous nourrir de Christ
« … Le parfum de ton souffle comme celui des pommes » (v.9) Pour qu’il en soit ainsi du parfum de son souffle, il faut qu’elle ait d’abord mangé des pommes ! Il est bon ici de nous souvenir de quelques versets médités précédemment.
Qui était le bien-aimé pour la Sulamithe ? « Comme un pommier au milieu des arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes. J’ai désiré m’asseoir à son ombre, et son fruit [les pommes] est doux à mon palais » (2.3).
La fiancée du Cantique des cantiques n’a pas été attirée par ce qui provoque une mauvaise haleine. Elle s’est nourrie de ce qui donne un parfum agréable, les fruits de la personne bénie de son bien-aimé : ses pensées, ses sentiments, son caractère, son amour, sa douceur, sa grâce.
« Son palais n’est que douceur, et toute sa personne est pleine de charme. Tel est mon bien-aimé », dit-elle aux filles de Jérusalem (5.16).
Plus loin, elle déclare :
« Fortifiez-moi avec des pommes ; car je suis malade d’amour » (2.5).
Ceux qui ont « mangé » Christ ne peuvent qu’exhaler son parfum. Fais-moi sentir le parfum de ton souffle, et je te dirai ce que tu manges ! Ceux qui affectionnent Christ au point d’en être malades d’amour, se nourrissent d’aliments célestes. Paul écrit : « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre. » (Colossiens 3.1-2)
Désirons de plus en plus nous tenir en la présence de Jésus. Nourrissons-nous de sa Parole. Serrons ses promesses sur notre cœur. Contemplons sa beauté, sa magnificence, sa gloire. Passons du temps à ses pieds, dans son intimité.
Le meilleur vin
« Et ta bouche comme un vin excellent ». Littéralement : « meilleur vin ».
Lors de l’institution de la Cène, Jésus a déclaré :
« Je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. » (Matthieu 26.29)
Le sang de Christ est le vin nouveau du Royaume. Il est en nous une puissance que rien ne devrait amoindrir, ni pervertir. Que cette force reste pure ! Ce vin nouveau sera le vin excellent du Royaume éternel. Souvenons-nous du premier miracle de Jésus, aux noces de Cana :
« Quand l’ordonnateur du repas eut goûté l’eau changée en vin, ne sachant d’où venait ce vin, tandis que les serviteurs, qui avaient puisé l’eau, le savaient bien, il appela l’époux, et lui dit : Tout homme sert d’abord le bon vin, puis le moins bon après qu’on s’est enivré ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent. » (Jean 2.9-10)
Le vin de Cana annonçait-il prophétiquement le vin excellent des noces de l’Agneau ? La bien-aimée de Christ a déjà goûté les prémices des puissances du siècle à venir (Hébreux 6.5). Elle s’est nourrie de son Seigneur ; elle connaît « la communion au sang de Christ » (1 Corinthiens 10.16) ; elle peut témoigner de l’excellence du sacrifice de son bien-aimé.
Résistance devant la séduction
« Et ta bouche comme un vin excellent... » (v.10)
Ces mots sont encore dans la bouche de Salomon, mais Sulamith l’interrompt subitement. Elle achève la phrase à laquelle elle donne un tout autre sens, opposé à la pensée du roi, en ajoutant :
« ...Qui coule aisément pour mon bien-aimé, et glisse sur les lèvres de ceux qui s’endorment. »
Malgré ce que vient de se promettre si résolument Salomon, Sulamith réserve son amour à son bien-aimé seul. Nous avons déjà remarqué deux interruptions semblables : 1.12, et 4.16 (Voyez le contexte de ces deux versets). Les discours extraordinaires du monarque, ses flatteries, ses promesses de gloire terrestre n’émeuvent pas la bien-aimée du berger. S’il y a un vin qui coule de sa bouche, ce n’est pas pour Salomon, mais pour son bien-aimé, et seulement pour lui. Le parfum de son souffle est-il semblable à celui des pommes ? C’est son bien-aimé qui le respirera ! Ses paroles d’amour, son adoration sont pour lui à jamais. L’expression de son allégresse, de son bonheur, est pour lui, parce que sa joie et son rassasiement sont en lui. C’est pourquoi, interrompant Salomon, elle se livre à son tour à toute la vivacité de son sentiment ardent pour son berger. Bien qu’étant encore absent, il est néanmoins là, bien présent dans son esprit, dans son cœur. Il est sa raison d’être, le centre de toute sa vie, son essence et sa force. Ses fruits sont pour sa joie et sa gloire. Sa stature, sa maturité sont pour sa pleine satisfaction. Elle ne désire que la communion de son berger. Toutes les offres alléchantes du monarque terrestre sont bien pâles au regard de la splendeur de son bien-aimé.
Que le diable garde tous les royaumes du monde et leur gloire ! Jésus, homme n’a qu’une vision : accomplir la volonté de son Père en mourant sur la croix. Fermons notre cœur à l’amour du siècle présent, et ne bronchons pas, comme Démas (2 Timothée 4.10). Que les épines des soucis de ce siècle, les ronces des richesses et des convoitises mondaines ne viennent pas étouffer en nous la bonne parole de Dieu (Matthieu 13.22) !
Remède pour les dormeurs
« … Qui glisse sur les lèvres de ceux qui s’endorment. » (v.10)
Quel est le remède pour ceux qui s’endorment ? L’influence puissante des croyants heureux, saints, se nourrissant de Christ et des choses célestes ! Comment des cœurs tristes et endormis peuvent-ils être réveillés et vivifiés ? Il faut placer devant eux les satisfactions et les désirs de ceux qui sont vainqueurs en Jésus-Christ. Lorsqu’un tel message et une telle vie glissent sur les lèvres de ceux qui s’endorment, ils peuvent vivre la puissance d’un merveilleux réveil. Le verset traduit littéralement de l’hébreu dit : « le parfum de ton nez… comme le vin du bonheur, allant vers mon bien-aimé à bon droit… humectant des lèvres d’endormis. » Communiquons aux autres la plénitude de la vie en Christ, et que cette capacité soit augmentée de jour en jour ! Que le Bien-Aimé trouve toujours en nous une abondance de fruit. Jésus dit :
« Si vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples. » (Jean 15 .8)
Que la crainte du Seigneur et l’intuition de ce qu’il aime deviennent toujours plus puissantes en nous !
Paul BALLIERE
www.batissezvotrevie.fr
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