L’ASSURANCE CHRÉTIENNE FACE
AUX PUISSANCES DÉMONIAQUES
L’existence réelle des puissances maléfiques ne fait aucun doute pour quiconque croit à la Parole de Dieu. Matthieu déjà, au commencement de son Évangile, nous montre Jésus chassant un mauvais esprit qui rendait un homme muet (Matthieu 9.32-33). Plus loin, c'est un démoniaque aveugle et muet qui est guéri après que Jésus l’a exorcisé (Matthieu 12.22 ). Matthieu 15.21-28 nous présente 1a fille d'une femme cananéenne cruellement tourmentée par un démon. Un peu après, dans le même Évangile, il est question d'un enfant lunatique, possédé, se jetant dans l'eau et le feu (Matthieu 17.14-18). L'Évangile de Marc raconte la délivrance d'un homme habité par une légion de démons (Marc 5.1-15). Jésus soulève un peu le voile cachant l'identité de ces esprits impurs, ces démons aussi malins que Satan lui-même, occupés à la même œuvre de destruction. Il en parle comme étant des «messagers de Satan», des puissances célestes déchues, des esprits ayant participé à la révolte de Lucifer.
L 'écriture Sainte prédit une activité démoniaque accrue à la fin des temps, car nous lisons dans I Timothée 4, verset 1, que «quelques-uns abandonneront la foi, pour s'attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons». « Erreur ou séduction ! » La moitié de mon ministère se passe à tenter d'en sortir des âmes, non pas possédées par ces esprits, mais tombées dans leurs pièges.
Je suis absolument convaincu que derrière l'idolâtrie païenne et pseudo-chrétienne, derrière l'emprise de la superstition, il y a une action démoniaque. Je pense aussi que, dans certaines manifestations de méchanceté, de vices, dans la tentation au suicide, comme dans certains cas de folie, il peut y avoir saturation de l'esprit humain par une personnalité étrangère, démoniaque.
Le Dr. J. N. Sarian, radiologue à Los Angeles, me déclara ce qui suit lors d'une conversation amicale autour d'une tasse de café:
- J'ai fait des analyses anatomiques, chimiques et microscopiques de cerveaux d'aliénés. Dans plus d'un cas, les causes de leurs troubles ont pu ainsi être décelées. Toutefois, me dit-il, plus souvent que nous n'osons l'avouer, l'examen le plus complet ne révèle aucun défaut mécanique, organique ou chimique. Tout est parfait et pourtant le cerveau examiné est celui d'un fou furieux. Je crois que dans ces cas, ajoutait le Dr. Sarian avec un grand sérieux, l'on se trouve en face de cas de possessions démoniaques semblables à celles relatées dans le Nouveau Testament. Seule l'action spirituelle pourrait délivrer de tels êtres que la science humaine est impuissante à aider.
Le plus souvent, ce qui attire l'activité démoniaque, c'est la pratique de l'occultisme, de l'idolâtrie, de l'intempérance. Il est bon d'être instruit de ces choses et la plupart d'entre nous ont sans doute été avertis d'en fuir les dangers.
Mais, amis chrétiens, qu'il est heureux que nous connaissions Jésus ! Car il a possédé et possède encore une entière autorité sur les puissances mystérieuses et malignes. Déjà pendant son ministère, il a démontré son pouvoir. Marc 3.11 rapporte que « les esprits impurs, quand ils le voyaient, se prosternaient devant lui et criaient:
Tu es le Fils de Dieu».
Pourtant, c'est surtout par son sacrifice que Jésus a triomphé pour toujours et pour nous de toutes les forces de l'enfer. La croix a été un piège pour la puissance satanique. Pensant triompher, elle n'a pas vaincu, car Jésus a « remis son esprit entre les mains du Père ». il n'a pas sombré, victime des principautés de l'ombre.
Désormais, les forces maléfiques sont encore actives, mais elles se savent vaincues, car comme il est écrit dans Colossiens 2.15: « Christ a dépouillé les dominations et les autorités et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d'elles par la croix ». Jésus est vainqueur! C'est ce qui a été démontré le jour de
la résurrection.
Mais il est une vérité essentielle qu'il ne faut pas oublier: Tout ce que Jésus a été, il ne l’a pas été seulement pour lui-même, ni uniquement pour la gloire de Dieu. Il est venu pour nous, pécheurs repentants, pour expier à notre place, certes, mais aussi pour triompher en notre faveur. Si donc Jésus a dominé les puissances sataniques, c'est pour garantir les siens, pour les rendre bénéficiaires de son triomphe et les protéger.
Avez-vous remarqué la vérité puissante cachée dans ces mots des Proverbes (chapitre 18, verset 10: « Le nom de l'Éternel est une tour forte; le juste s'y réfugie, et se trouve en sûreté »?
Le nom de Jésus qui représente tout ce qu'il est, constitue pour nous un abri inattaquable. « Il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4.12).
De même que les Israélites en Égypte se trouvèrent en sécurité sous le signe du sang d'un agneau, l'enfant de Dieu est préservé de toutes attaques démoniaques victorieuses, s’il demeure en état de grâce et se place par la foi « sous le sang de Jésus », sous le signe de la vie divine répandue pour notre salut et notre protection.
Ainsi, vous le voyez, nous ne sommes pas laissés sans défense quand l'attaque satanique se produit, quand l'obsession maléfique voudrait nous hypnotiser. Nous avons un refuge et un ordre aussi. Ce dernier se résume dans le mot que Marie Durand, la prisonnière huguenote, grava sur la pierre de la Tour de Constance. Enfermée toute jeune fille pour sa foi, elle ne sortit que vieille femme de sa prison. Pendant sa longue captivité, elle écrivit avec une pointe de fer: « RÉSISTEZ ! » Cet ordre, l'apôtre Jacques l'exprime ainsi: «Résistez au diable et il fuira loin de vous ! »
Dans ces combats de notre résistance, nous sommes puissamment fortifiés par une magnifique assurance qui se résume ainsi: «Aucune activité satanique ne pourra jamais nous séparer de l'amour de Dieu» (Romains 8.38 et 39). Je me dois d'insister encore sur le fait de la réalité de l'assurance victorieuse que nous devons avoir face aux puissances démoniaques. Il y a sans doute un danger à ignorer tout d'une action satanique pareille. Mais il y a aussi un danger inverse et tout aussi désastreux: c'est celui de donner à cette possibilité beaucoup trop d'importance et d'attention. J'ai connu des chrétiens vraiment obsédés par la crainte des mauvais esprits. Ils en perdaient même, sans s'en apercevoir, leur calme et leur utilité. Ils n'essayaient plus de gagner des âmes à Christ, tant ils se trouvaient absorbés par leurs luttes incessantes contre les fantômes de leur imagination.
Dans certains cercles assez fermés et par trop repliés sur eux-mêmes, on a établi une légende qui m'apparaît comme étant elle-même, si je puis dire, « une ruse du diable ». On pense que les chrétiens ou les serviteurs de Dieu qui disent ou croient les choses les plus mystérieuses sur l'action de Satan, sont les plus spirituels ! Un chrétien me déclarait, dernièrement: « Vous devriez faire venir à Genève tel et tel serviteur de Dieu, c'est un homme remarquable, car il s'y connaît dans les ruses de l'Ennemi ». Cela me parait un non-sens.
Ce cher ami avait été à l'école de ceux qui voient des démons partout. Je me suis parfois demandé si cette tendance n'était pas une sorte d'excuse, un alibi inconscient de ceux qui mettent sur le compte de Satan, des désordres dont ils sont parfois eux -mêmes les auteurs. En entendant certaines affirmations, où Satan était sans cesse mis en cause, j'ai pensé qu'il « avait bon dos » ! Mais le monde est ainsi fait, il y a des gens qui ne sont pas assez avertis des ruses de l'Adversaire et il y en a d'autres qui voient des démons partout.
Si l'on cède à la tentation de chercher sans cesse une cause occulte aux choses parfois incompréhensibles qui nous arrivent, on tombera dans toute une série de dangers.
1. On occupe sa pensée négativement, et c'est inutile et préjudiciable.
2. On gâche souvent du temps et de la force à lutter contre des ennemis imaginaires.
Je me souviens du cas d'une garde-malade qui avait perdu le sommeil; elle entendait des voix et faisait la grève de la faim. La directrice de la clinique où elle travaillait avait fait appel à quelques chrétiens qui s'étaient mis à prier pour elle. Ils se réunissaient le soir dans le salon de cet établissement; pensant que la pauvre fille était possédée, ils pratiquaient sur elle les exercices d'un exorcisme qui, non seulement les fatiguait, eux, mais encore augmentait le trouble de la pitoyable femme. Voyant, dans cette aggravation du trouble, la preuve de la présence d'un démon agité par la prière, ils redoublaient d'efforts spirituels avec une persévérance que j'ai beaucoup admirée. Un jour, l'un d'entre eux me demanda si je ne me joindrais pas à eux. C'est ce que je fis. Je crois qu'ils furent déçus, car je restai silencieux, agenouillé au pied de ma chaise, tandis qu'ils ordonnaient au démon, avec une grande autorité, de sortir de cette femme. Je suis convaincu que, s'il y en avait eu un en elle, il n’aurait pas pu résister à tant de foi et d'autorité spirituelle. Mais, plus je restais silencieux devant Dieu, plus j'étais assuré que cette malade n'était pas possédée. Je demandai à Dieu de me révéler les causes profondes de son état de détresse. Et voilà que je reçus en mon esprit deux mots: « crime et main »! C'était plutôt bizarre. Sans pouvoir me l'expliquer, je fus certain que je tenais les clefs du mystère. Je demandai à mes amis de me laisser seul avec cette chère garde-malade. Puis je lui parlai doucement, lui affirmant que je ne pensais pas du tout qu'elle était possédée, mais bien plutôt qu'elle s'était ruine la santé par quelque secret gardé dans son cœur; que les voix qu'elle croyait entendre étaient celles de sa conscience troublée, l'appelant au jeûne en guise d'auto-expiation.
Je lui dis que je voulais l’aider à se confier et que Dieu m'avait donné ce mot « crime »; qu'elle veuille bien l'expliquer. Alors, elle fondit en larmes et me raconta comment, étant jeune fille, elle avait subi le viol moral et physique d'un homme travaillant dans la même ferme qu'elle. Comment neuf mois plus tard, il y avait eu crime envers le tout petit dont les premiers cris furent étouffés par les mains de la peur et de la honte. Comment elle avait gardé si longtemps ce terrible secret au fond de son âme. Elle s'était jugée indigne de se marier et avait cherché, par ses soins aux malades, à payer sa dette envers la société et envers Dieu. Elle me confessa comment, plus tard, elle était tombée dans des pratiques secrètes qui augmentèrent encore son tourment. Je pus heureusement lui parler de Jésus qui était allé chercher et sauver ceux qui se sentaient coupables et perdus. J'eus le temps de lui expliquer le pardon gratuit du seul Rédempteur dont Dieu ait accepté l'expiation à la place de la nôtre. Elle put voir en Jésus son Sauveur et quand elle rentra avec moi dans la petite salle où nos amis nous attendaient devant une collation, elle était une femme certes encore affaiblie par ses terribles luttes passées, mais aussi et surtout une chrétienne souriante dont l'âme, meurtrie depuis si longtemps, avait reçu le baume du pardon divin.
Mais reprenons l'énumération des pièges dans lesquels on peut tomber en cédant à l'explication facile de l'action démoniaque en face de certains cas alors qu'on n'en a pas reçu la révélation formelle.
3. On met aussi sur le compte des mauvais esprits des troubles qui sont purement physiques ou psychiques. Je devrais citer ici le cas de cet homme qui, à la suite d'égarements sentimentaux tout platoniques, fut pris d’une véritable crise de démence. Là encore, le diagnostic trop rapide de certains conclut à la possession démoniaque. Cet homme avait été un chrétien convaincu et je ne pouvais admettre que le démon eût été plus fort que l'Esprit de Christ qui l'habitait. Aussi, au lieu de pratiquer l'exorcisme violent auquel j'étais invité, je demandai qu'on le lâchât, car il était maintenu de force par les poignets et les chevilles. Après cela, je commençai à lui chanter très doucement les paroles d'un cantique qui parle de la paix de Dieu. Quand le docteur arriva pour lui faire une piqûre et l'emmener dans une clinique, il était déjà plus calme. Peu de temps après, il en ressortait complètement rétabli après avoir subi un traitement à l'insuline. Les démons ne sont pas chassés par l'insuline. De toute évidence, le trouble momentané de ce cher ami n'était pas dû à l'action satanique, mais bien à certaines circonstances particulières jointes à une grande fatigue.
4. En tombant dans le travers de voir partout et toujours une œuvre des démons, on peut faire un mal incalculable et plonger des âmes sincères dans le désespoir par de faux jugements.
Je pense que des docteurs se trompent parfois, en déclarant tel mal comme ayant une origine épileptique ou hystérique, tandis qu'en réalité il y a, possession ou obsession démoniaque; de même, je suis convaincu que, souvent aussi, des chrétiens se sont trompés en affirmant qu'un malade était possédé parce qu'il manifestait certains états de crises, des mouvements bizarres ou même de l'aliénation mentale. Au reste, déclarer quelqu'un possédé, sans avoir le pouvoir de le délier, me parait ressortir à la fois de la cruauté et de l'inconséquence plutôt que d'une manifestation spirituelle de discernement.
Ceci dit, j'ajouterai encore que la peur des démons ou la crainte d'une action magique sont absolument sans fondement pour le converti en état de grâce. Pas plus que l'enchantement n'avait de pouvoir sur Israël (Nombres 23.23), les pratiques occultes dirigées contre nous ne sauraient en avoir. Au contraire, Jésus a donné aux siens l'autorité sur «toute la puissance de l'Ennemi» (Luc l0.19).
Pour le chrétien qui marche sur le chemin de la sanctification, qui se confie chaque jour en son Sauveur, qui obéit aux directions de Dieu, qui se place sous le sang de Christ, il n'y a absolument rien à craindre de la puissance démoniaque.
Quel privilège, dans ces temps de recrudescence des « esprits de séduction et d'erreur » de toutes sortes, de savoir que notre expérience peut être semblable à celle de « Chrétien » dans le livre de Bunyan. « Chrétien », dans son voyage vers la cité céleste, dut un jour passer vers les lions rugissants. Il s'aperçut, en marchant au milieu
du chemin, que les lions étaient enchaînés. Ils pouvaient s'approcher, menaçants, sans toutefois réussir à l'atteindre.
Quand, peut-être, l'obsession ou la crainte des démons tenteront de t'effrayer, redis sans cesse que Jésus est vainqueur et place-toi sous son sang rédempteur, puis demeure en paix. Tu auras alors expérimenté pour toi-même le secret de la victoire dont le livre de l'Apocalypse parle au chapitre 12, verset 11: « Ils ont vaincu l'accusateur à cause du sang de l'agneau et à cause de la parole de leur témoignage».
JÉSUS EST VAINQUEUR !
Quelle triomphante affirmation de notre foi! J'aimerais la voir inscrite dans toutes les demeures des chrétiens. Si cette déclaration de foi est quelque part chez toi, ne manque pas d'aller la lire à haute voix quand tu croiras discerner les chuchotements d'un esprit séducteur.
Ainsi, face aux puissances démoniaques et à leurs pièges, nous avons une pleine assurance, car nous savons par 1 Jean chapitre 4, verset 4, que le Seigneur qui habite en nous est plus fort que tous nos ennemis.
« Tant que Jésus est le gardien de son temple, il ne permettra pas que des démons l'habitent avec lui ou qu'ils le détruisent », me disait une missionnaire qui allait être l'objet des pratiques magiques de certains sorciers ayant juré sa perte. Elle a continué à vivre bien paisiblement et dans le repos de cette foi au sein de la puissance maléfique ambiante, sans même prendre garde à cette dernière.
Dieu vous y invite également, vous qui êtes ses enfants!
JÉSUS EST VAINQUEUR ! ALLÉLUIA !
Adolphe HUNZIKER
www.batissezvotrevie.fr
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