TOUT A LUI !
« Je suis à mon bien-aimé, et ses désirs se portent vers moi. »
(Cantique des cantiques 7.11)
Le texte traduit par la TOB se lit: « Je suis à mon chéri, et vers moi est son élan ».
« Moi à mon bien-aimé, et sur moi va son désir. » (Traduction littérale de l’hébreu).
Sulamith a résisté à tous les efforts de séduction du monarque Salomon. C’est alors un cri de triomphe qui jaillit de son cœur et de sa bouche. Elle appartient tout entière à son berger bien-aimé ; et elle est sûre, en retour, de l’attachement inébranlable qu’il a pour elle.
Si, comme elle, nous savons refuser toutes les offres alléchantes du monde, toutes ses convoitises, toutes ses promesses mensongères ; si nous blindons notre cœur aux séductions de la terre, nous pourrons entonner le magnifique cantique de Ruben Saillens :
A Lui seul, et pour toujours !
L’enfer, la mort, ni la vie,
Rien ne peut de son amour,
Priver mon âme ravie.
Que le monde soit détruit,
Et que le soleil s’éteigne !…
Jésus vit et Jésus règne,
Je vis et je règne avec Lui !
Jésus vit et Jésus règne,
Il est à moi, je suis à Lui !
Auparavant, la Sulamithe déclarait : « Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui » (2.16). Bien que son bien-aimé demeurât dans son cœur et dans ses pensées, elle avait tendance à tout ramener à elle, à se placer au centre, à voir toutes choses dans leurs relations avec elle. Plus tard, cet ordre se renverse ; elle ne se met plus au centre. Ce vieil égoïsme, au mieux cet amour immature, a disparu. La Sulamithe se repose sur le fait qu’elle est à son bien-aimé : « Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi. » (6.3) Et maintenant, même à la seconde place, le « moi » a été « crucifié ». Elle, est plantée dans l’être chéri. Elle peut s’écrier : « Je suis à mon bien-aimé ». Le don complet de son être et son amour sont sans conditions. L’école de la souffrance l’a perfectionnée. Son amour a grandi. Il a été purifié. Elle ne pense plus à elle-même. Son bien-aimé est sa seule préoccupation. Il remplit ses pensées et son esprit, ses facultés intellectuelles et spirituelles. Ce qu’elle a, ce qu’elle est, tout ce qui la concerne, tout ceci n’existe plus dans sa pensée. Que son bien-aimé puisse faire ce qu’il veut ; qu’il voie s’accomplir les désirs de son cœur, qu’il entre en son héritage, et qu’elle-même soit tout ce qu’il désire ; voilà ce qui occupe sa pensée, ce qui se trouve au premier plan. Elle n’a besoin que de ce qu’il considère comme lui étant nécessaire. Elle ne désire plus que ce qu’il désire, et ce qu’il veut en elle.
Bien-aimés frères et sœurs, il doit en être ainsi de nous. Heureuse l’âme qui vit ainsi : s’oubliant elle-même en Jésus ! Nous devons être constamment sur nos gardes, car tout au long de notre marche spirituelle, le « moi » cherche à être sans cesse à l’œuvre, et nous ne réalisons pas assez qu’il occupe une grande place en nous.
Grandissant dans notre amour pour Christ, nous ne pensons plus à notre propre plaisir, à nos avantages et à nos intérêts spirituels, mais nous nous préoccupons de ce que le Seigneur désire.
Il ne s’agit plus désormais de ce que nous ressentons, gagnons, perdons, ou faisons. Ce qui nous importe, c’est d’être à lui, et qu’il nous désire. C’est là le résultat de la manifestation de Christ à l’âme livrée.
La délivrance continuelle de nous-même vient de la certitude d’une même vie avec Christ, de sorte que notre âme est comme attirée hors d’elle-même pour demeurer en lui. « Comme la fiancée fait la joie de son fiancé, ainsi tu feras la joie de ton Dieu. » (Esaïe 52.5)
Paul BALLIERE
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