LA GUERRE DANS LE CIEL : SATAN, L’ACCUSATEUR DES FRÈRES
« Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. Et j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait: Maintenant le salut est arrivé, et la puissance, et le règne de notre Dieu, et l'autorité de son Christ; car il a été précipité, l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. Ils l'ont vaincu à cause du sang de l'agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort. C'est pourquoi réjouissez-vous, cieux, et vous qui habitez dans les cieux. Malheur à la terre et à la mer! car le diable est descendu vers vous, animé d'une grande colère, sachant qu'il a peu de temps. » (Apocalypse, 12.7-12)
La fin du verset 5 évoque l'ascension du Fils de Dieu : « Et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône » ; alors que le verset 6 traite des persécutions antisémites qui auront lieu pendant la grande tribulation : « Et la femme s'enfuit dans le désert, où elle avait un lieu préparé par Dieu, afin qu'elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours. »
C'est donc entre les versets 5 et 6 d'Apocalypse 12 que se placent les quelque 2000 ans du temps de la grâce.
Par sa vie sainte, par sa mort, par sa résurrection, par toute l’œuvre qu’il a accomplie pour notre rédemption, Jésus-Christ a vaincu Satan et son empire. Il a dit lui-même : « Maintenant a lieu le jugement de ce monde; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. » (Jean 12.31)
L’auteur de l’épître aux Hébreux déclare : « Ainsi donc, puisque les enfants [les enfants de Dieu] participent au sang et à la chair, il y a également participé lui-même, afin que, par la mort, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c'est à dire le diable, » (Hébreux 2.14)
L’apôtre Jean a écrit : « Le Fils de Dieu a paru afin de détruire les œuvres du diable. » (1 Jean 3.8)
Dans le livre de l’Apocalypse, Jésus dit : « J'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône. » (3.21)
Les versets 7 à 12 d’Apocalypse 12, cités en introduction, décrivent un conflit permanent dans les lieux célestes et se rapportent par conséquent aussi aux temps actuels.
Les guerres d'ici-bas ne sont que les soubresauts de la lutte effroyable que se livrent dans les lieux célestes les puissances spirituelles, et dont la rudesse va croissante. Cette bataille est terrible. Les forces opposées s'affrontent à visage découvert. A partir de ce texte, beaucoup de choses ont été écrites qui ne reposent que sur l’imagination humaine. Il en est ainsi chaque fois que nous tentons de suppléer aux silences voulus de la Parole de Dieu. Le risque est toujours grand d’implanter dans les esprits des idées fausses qui ne peuvent que nuire à la vérité. Sachons rester humbles, en reconnaissant que bien des choses nous resteront cachées, tant que nous serons sur cette terre.
Quant à ce qui se passe sur la terre, les armées sataniques sont à l’œuvre et bientôt se manifestera l'homme de péché, l’antéchrist, l'adversaire de Dieu qui voudra tout dominer.
L’accusateur des frères
« L 'accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. » (Apocalypse 12.10)
Satan s'efforce, par tous les moyens dont il dispose, de contrecarrer les plans de Dieu. Or, l'une de ses méthodes favorites est l'accusation ; en accusant les croyants devant Dieu, il parvient très souvent à les paralyser et à neutraliser les forces du bien; hier, celles des saints de l'ancienne alliance, aujourd'hui celles du christianisme, et peut-être demain celles des martyrs.
La Bible nous montre au travers de la vie de Job par exemple, que la stratégie du diable prouvait déjà toute sa perfidie, des siècles en arrière. La parole de Dieu nous le montre mettant en doute devant Dieu la sincérité et le désintéressement de la piété du patriarche. N’oublions pas, d’ailleurs, que « Satan » en hébreu et « diable » en grec signifient « accusateur, calomniateur ».
Le prophète Zacharie nous donne également une vision d'une scène pathétique :
« Il me fit voir Josué, le souverain sacrificateur, debout devant l'ange de l'Éternel, et Satan qui se tenait à sa droite pour l'accuser. L'Éternel dit à Satan: Que l'Éternel te réprime, Satan! que l'Éternel te réprime, lui qui a choisi Jérusalem! N'est-ce pas là un tison arraché du feu ? Or Josué était couvert de vêtements sales, et il se tenait debout devant l'ange. L'ange, prenant la parole, dit à ceux qui étaient devant lui: Ôtez-lui les vêtements sales! Puis il dit à Josué: Vois, je t'enlève ton iniquité, et je te revêts d'habits de fête. » (3.1-4)
Dieu n'a jamais laissé ses serviteurs sans défense. Si Job a découvert « le témoin qui est dans le ciel, dans les lieux élevés », comme il le dit (16.19), Josué, lui, a bénéficié de la présence de l'ange de l'Éternel à ses côtés. Il est écrit : « Je dis: Qu'on mette sur sa tête un turban pur! Et ils mirent un turban pur sur sa tête, et ils lui mirent des vêtements. L'ange de l'Éternel était là. » (Zacharie 3.5)
Si dans l'Ancien Testament, l'accusateur, Satan, n'a pu franchir les limites qui lui étaient imposées, combien moins dans le temps de la grâce!
Il est vrai qu’autrefois notre conscience confirmait les accusations de Satan ; nos fautes, qui s’élevaient en témoignage contre nous, fournissaient à l’ennemi le moyen de nous tenir sous sa domination. Mais nous l’avons vaincu! Comment ? Par le sang de l’Agneau, qui « purifie de tout péché » (1 Jean 1.7) ; par le sang de l’Agneau qui nous a réconciliés avec Dieu et, d’esclaves de Satan, a fait de nous des enfants de Dieu :
« A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles! Amen! » (Apocalypse 1.5-6)
«Tu es digne de prendre le livre, et d'en ouvrir les sceaux; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation. » (Apocalypse 5.9)
L’œuvre du Seigneur Jésus à la croix est la cause et la source de notre victoire.
La Parole de Dieu déclare :
« Qui accusera les élus de Dieu ? C'est Dieu qui justifie! Qui les condamnera ? Christ est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous! » (Romains 8.33-34)
Satan « réclame et crible » constamment les disciples de Christ dans le dessein de les faire tomber, mais Christ prie pour eux et les rappelle constamment au souvenir de son Père. Rappelons-nous les paroles de Christ à l’apôtre Pierre :
« Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point » (Luc 22.31-32).
C'est pourquoi l'apôtre Jean s'adresse aux croyants en ces termes :
« Mes petits enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. » (1 Jean 2.1)
Face à l'accusateur, il nous faut un avocat. Christ, l'Avocat par excellence, est toujours à notre disposition ; et dès l'instant où nous faisons appel à lui, il défend notre cause avec une parfaite efficacité. Quel encouragement et quelle sécurité pour chacun de nous!
Satan a été précipité hors des lieux célestes
« Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre » (12.9) ; et à nouveau au verset 10 : « il a été précipité, l'accusateur de nos frères ».
Ce chant de victoire, qui retentit dans le ciel, entonné probablement par les anges, célèbre les résultats acquis par l’œuvre de Christ. Satan est dépossédé de son pouvoir d’accusateur des frères. Le péché lui donnait prise sur l’homme, en lui fournissant des occasions de l’accuser justement ; mais la rédemption acquise par Jésus-Christ lui a enlevé ce droit et le jour viendra où son empire sur le peuple de Dieu cessera tout à fait, selon qu’il est écrit :
« Et le diable, qui les séduisait, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète. Et ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles. » (Apocalypse 20.10)
Satan aura tout fait pour paralyser l’église de Dieu jusqu'à la fin de sa mission ici-bas. Sur ta terre, il aura organisé la persécution, les luttes intestines, les déviations doctrinales, les cabales religieuses, la mondanité en pleine Église. Dans le ciel, il n'aura cessé ni jour ni nuit d'accuser les frères. Mais soudain le Seigneur descendra sur les nuées et, au son de la trompette et à la voix d'un archange, il enlèvera l'Église à sa rencontre. Alors son Église sera définitivement soustraite au pouvoir de l'adversaire de Dieu, pour être introduite dans la présence du Seigneur et y demeurer à jamais.
« Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d'après une parole du Seigneur: nous les vivants, restés pour l'avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont morts. Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui seront restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles. (4.15-18)
Nous lisons dans Apocalypse 12.7-8 :
« Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. »
Lorsque le diable avait disputé le corps de Moïse, l'archange Michel avait prononcé ce jugement : « Que l’Éternel te réprime, Satan! » (Jude 9) Des siècles plus tard, alors que l'accusateur s'acharnait contre le sacrificateur Josué, ce fut la même sentence : « Que l’Éternel te réprime, Satan! Que l’Éternel te réprime, lui qui a choisi Jérusalem! » (Zacharie 3.2)
Le jour viendra où, au ciel, cette même sentence retentira à nouveau : « Que l’Éternel te réprime, Satan! » Le diable sera chassé du domaine où il s'était audacieusement introduit en vertu d'une mystérieuse permission accordée par notre Dieu Souverain et Tout-Puissant; alors le diable sera destitué de sa fonction d'accusateur. Cet acte d'autorité, accompli par l'archange Michel sur les ordres du Très-Haut, coïncidera avec un événement terrestre d'importance capitale: « L’Éternel choisira encore Jérusalem » (Zacharie 3.2). C'est en vertu de ce choix qu'Israël sera réhabilité dans sa mission, à l'époque où Michel précipitera Satan et ses hordes du ciel sur la terre. Car, ne l'oublions pas, les événements d'Apocalypse 12 préparent l'avenir d'Israël.
La victoire remportée par Michel et ses anges sera complète. Les principautés et les puissances maléfiques aux ordres de Satan seront définitivement expulsées du ciel : « Leur place ne fut plus trouvée dans le ciel ». De même, nulle trace de l'orgueil des civilisations ne subsistera sur terre au jour où Christ reviendra, et il ne restera au ciel ni séquelles ni souvenir de la domination concédée à Satan et à ses hordes pour une période nettement limitée :
« Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. » (12.9)
Lorsqu'il était sur la terre, Christ avait entrevu cette phase décisive du triomphe de Dieu sur le dragon. Et ses disciples en eurent aussi la révélation lorsqu'il leur donna le pouvoir de chasser les démons. Jésus dit alors : « Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. » (Luc 10.18)
Telle sera, en effet, la chute de Satan : foudroyante. Et l'heure vient où son rôle néfaste d'accusateur ne sera plus qu'un souvenir. C'est pourquoi l'apôtre Jean emploie le verbe au passé : « Il a été précipité, l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit » (12.10).
Est-il surprenant alors qu'à cette exclusion définitive des lieux célestes réponde une explosion d'allégresse de la part des armées célestes ?
Le triomphe au ciel
L’apôtre Jean entend, dans le ciel, une voix forte proclamant la victoire de Christ et la défaite de Satan : « Maintenant, le salut est arrivé... »
On peut être surpris, il est vrai, de cette expression : « le salut est arrivé ». En effet, Jésus n’a-t-il pas dit : « Tout est accompli » ? Le salut n’est-il pas une chose déjà « arrivée » depuis vingt siècles ? Mais cette contradiction n’est qu’apparente. Il faut comprendre que les fruits, les conséquences du salut acquis par Christ sur la croix vont se manifester pleinement. Nous savons que l’arbre existe avant les fruits ; et c’est parce que l’arbre existe qu’il porte des fruits. Nous jouissons déjà des premiers fruits du salut : pardon, guérison, paix et joie ; mais nous en attendons d’autres : le jugement des nations, la défaite finale de Satan, ainsi que de nouveaux cieux et une nouvelle terre.
Suit alors dans notre texte, un magnifique cantique de louange :
« C'est pourquoi réjouissez-vous, cieux, et vous qui habitez dans les cieux... » (12.12a)
Parce que Satan a été vaincu, les cieux et ceux qui y habitent, les anges et les saints glorifiés, sont invités à se réjouir. Rien ne viendra plus interrompre le concert de louanges des anges et des rachetés, car la puissance ennemie qui s'était si souvent opposée aux desseins divins sera définitivement éloignée du ciel. Cependant, le triomphe au ciel entraînera le malheur sur la terre.
Le diable agira comme l’ennemi qui, la rage au cœur, doit évacuer un pays conquis, et qui ne songe plus qu’à accumuler avant de se retirer, le plus grand nombre de destructions possibles. Pendant vingt siècles, Satan s'est acharné contre la postérité spirituelle d’Abraham, la postérité céleste : l’Église; l’Église ayant été enlevée, le diable dirigera toutes ses batteries contre la postérité terrestre d'Abraham, Israël, et contre les fidèles croyants-martyrs de la grande tribulation. Cette guerre finale sera terrible. N’ayant plus aucune place dans le ciel, la terre deviendra son lieu de retraite, sa dernière ligne de repli avant sa défaite.
Malheur sur la terre
« Malheur à la terre et à la mer! car le diable est descendu vers vous, animé d'une grande colère, sachant qu'il a peu de temps. » (12.12)
Cette proclamation « Malheur à la terre et à la mer... » fait suite aux événements décrits en Apocalypse 8, 9 et 11. Comme le diable sait qu'il a peu de temps pour séduire les habitants de la terre, il mettra tout en œuvre pour y parvenir. Et jamais notre planète n'aura connu malheur aussi grand et aussi pernicieux dans ses effets que lorsque le diable lui-même conférera toute sa puissance à l'Antéchrist, pour séduire tous les habitants de la terre.
Il convient de terminer ce message sur une note très positive, comme toujours avec le Seigneur! On comprend la joie qui s’empare de l’Église, en voyant expulser du ciel celui qui n’avait jamais cessé de calomnier pour accuser.
Mes frères et sœurs, réjouissons-nous en espérance ; réjouissons-nous de cette joie divine, fruit de l’Esprit, joie surnaturelle qui, semblable au soleil, perce les nuages de l’épreuve, des tristesses, de la souffrance, et regarde en haut vers la sainte cité dont Dieu est l’architecte et le constructeur.
Paul BALLIERE
www.batissezvotrevie.fr
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