SANS PRIÈRE, LE CHRÉTIEN N’EST RIEN

 

 

SANS PRIÈRE, LE CHRÉTIEN N’EST RIEN

 

          J’aimerais vous convaincre, avec l’aide de la grâce de Dieu, que sans prière le chrétien n’est rien, absolument rien ; même s’il est convaincu du contraire.

          Nous savons quelle affection l’apôtre Paul portait à Timothée, son enfant légitime en la foi, comme il le dit lui-même. L’apôtre avait trouvé en son collaborateur des qualités qui lui permettaient de devenir un successeur spirituel, ou du moins l’un des gardiens des grands principes chrétiens indispensables à la fondation et à la prospérité de l’Église. Il voulait donc ancrer profondément ces vérités essentielles dans le cœur de son compagnon d’œuvre, afin que celui-ci les conserve intactes par la suite. Aussi a-t-il donné à Timothée des consignes permanentes en ce qui concerne la prière.

          Notez bien que Paul a écrit directement sous la direction du Saint-Esprit. Le Saint-Esprit l’a gardé de toute erreur et lui a inspiré les paroles mêmes qui ont constitué une partie du Nouveau Testament. Nous sommes intimement persuadés de l'inspiration totale des Saintes Écritures. Comme les écrits de Paul en font partie, nous devons les considérer comme la Parole de Dieu.

          Cela dit, la doctrine de prière – si l’on peut la désigner ainsi – que Paul soutenait, était donc celle du Saint-Esprit. Ses épîtres sont la Parole de Dieu inspirée, authentique et ayant l'autorité divine. L'enseignement de Paul sur la prière est donc la doctrine que le Dieu tout-puissant veut que son Église accepte, croie et pratique.

          Ces paroles adressées à Timothée, je le répète, ont été inspirées par Dieu. Cette partie des Saintes Écritures ne se contente pas de nous recommander d’être pieux. Elle nous apprend ce qu’est la prière, comment nous devrions intercéder, et quelle devrait être notre assiduité dans ce domaine.

          Voici ce que Paul a recommandé à Timothée : « J'exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous. C'est là le témoignage rendu en son propre temps, et pour lequel j'ai été établi prédicateur et apôtre – je dis la vérité, je ne mens pas – chargé d'instruire les païens dans la foi et la vérité. Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, en élevant des mains pures, sans colère ni mauvaises pensées.» (1 Timothée 2.1-8)

          Dans cette partie de sa lettre sur la prière, Paul nous expose le privilège des croyants de tous les temps. Il nous montre de quelle façon nous devons prier et il nous dévoile les avantages de la prière. La prière doit avoir la priorité sur toutes nos autres préoccupations. Sa portée et sa puissance sont si grandes qu’elle surpasse toutes les autres pratiques spirituelles.

          Sans prière, le chrétien n'est rien. Il est impuissant, sans force, inutile à Christ, et à Dieu. Non seulement la prière fait partie des grandes priorités, mais elle vient en premier, elle est cruciale, et c'est pour cela que Paul affirme : « Je recommande en tout premier lieu... »

          En fait, il enseigne que la prière est l'activité spirituelle la plus importante de toutes ici-bas. On doit mettre tout le reste au second plan. Mes amis, faisons systématiquement passer la prière en premier ! C'est ce qui détermine nos victoires et nos échecs. Mettre la prière à la deuxième place, c'est la détrôner, l'entraver et la détruire. Si la prière occupe la place d'honneur, Dieu règne sur notre vie et notre victoire est assurée. Soit il en est ainsi, soit la prière doit abdiquer. Permettez-moi de vous poser la question : quelle va être votre position ?

          Selon Paul, « les prières, les supplications, les requêtes et les actions de grâces » sont tous des éléments et des formes de prière que nous devons présenter à Dieu « pour tous les hommes ». Nous devons apporter à Dieu toutes sortes de sujets, pour tous nos besoins matériels, il est vrai, mais tout d’abord pour obtenir des grâces spirituelles. Paul nous montre aussi les résultats et les objectifs de la prière. Elle transforme les hommes. Elle forge leur caractère, détermine leur conduite et marque leur destinée. Elle poursuit ainsi un but sublime. C’est pourquoi, dans la prière, nous nous préoccupons de la vie de notre prochain loin de Dieu, de nos frères et sœurs en la foi; ils sont les sujets de nos prières. Cela enrichit et anoblit notre intercession en leur faveur. Quels que soit leur condition et leur état, ils doivent tous être soutenus avec puissance dans la prière.

          En fait, selon Paul, la prière dépend beaucoup de notre état intérieur, puisque le Saint-Esprit intercède en nous. Remarquez les instructions de l’apôtre : « Je veux qu'en tout temps les hommes prient en élevant vers le ciel des mains pures, sans colère ni mauvaises pensées. »

          Le mot « sans » (« sans colère ni mauvaises pensées ») marque l’absence, la privation, l’exclusion. Le cœur naturel, le cœur non régénéré ne connaît pas la vraie prière agréable à Dieu. Instinctivement, il l’empoisonne et la détruit. Nous devons comprendre que la prière n’est pas quelque chose d’inné. Nous ne pouvons pas prier convenablement par notre propre nature. Il nous faut tout le secours du Saint-Esprit.

          Permettez-moi une image. Les plantes et les fruits sont gorgés de jus. Comme la sève circule dans les branches lorsque la chaleur du printemps la ranime, nous avons des pulsions naturelles qui montent en nous en certaines circonstances. Par exemple, sous l'effet des provocations, la colère, l'exaspération et toutes sortes de réactions  et de sentiments bouillonnent spontanément en nous. Gardons-nous d'avoir de tels mouvements d'humeur et supprimons-les. Personne ne peut prier correctement en laissant ces sentiments naturels monter en lui, en les entretenant et en les chérissant. La prière doit en être exempte. « Sans colère, ni mauvaises pensées », dit la Parole de Dieu. La prière doit être animée par une inspiration plus haute, meilleure et plus noble. La fureur mine la prière et elle nuit à son efficacité. Abandonnons-nous donc à l’action puissante de l’Esprit de Dieu pour être des hommes et des femmes pleinement efficaces dans le combat de la prière.

 

Paul BALLIERE

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