OU VA LA FOI ?

 

OU VA LA FOI ?

 

« Chaque génération est moins religieuse que la précédente »

 

          Un jour, Jésus adressa à ses disciples une parabole, « pour montrer qu’il faut toujours prier, et ne point se relâcher » (Luc 18.1-8) Il a terminé son enseignement par une question troublante : « Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Luc 18.8)

 

          Notre temps semble répondre de façon très inquiétante à la question du Seigneur. Alors que Pâques a rassemblé les croyants, nous constatons la décroissance parallèle de la foi, en marche depuis des dizaines d’années. Comment analyser ce phénomène ? Un article paru le 15 avril 2022 dans « Le Temps », dans la rubrique « Croyances », a publié les résultats d’une enquête suisse sur le sujet. « Elle montre que la sécularisation relève d’une tendance lourde et générationnelle. »

 

          Il est vrai que la semaine de Pâques n’a jamais la même résonance pour tous. Elle est « sainte » et très importante pour les chrétiens, le dimanche étant – on le souhaite en tout cas -  la commémoration de la résurrection de Christ. Alors que cette même semaine, comme l’écrit Agathe Seppey dans l’article cité ci-dessus, « reste ordinaire – hormis le fait qu’elle annonce des congés et des lapins de Pâques – pour toute une frange de la population qui ne croit pas en Dieu, ne va pas à l’église et boude la prière. La décroissance de la foi et des pratiques religieuses s’observe depuis des décennies. Rien de bien neuf pour les sciences sociales. Ce qui l’est davantage, ce sont les différentes manières de se demander « comment » et « pourquoi » ce phénomène a cours. »

 

          Depuis fort longtemps, Saint Nicolas et le Père Noël ont détrôné le Christ et sa naissance miraculeuse. Les cloches, les poules, et autres lapins enfouissent sous des tonnes de chocolat sa résurrection non moins surnaturelle. L’apôtre Paul écrit : « L’Esprit dit expressément que dans les derniers temps, certains abandonneront la foi... » (1 Timothée 4.1)

 

          Et l’article de poursuivre :

 

 

« On ne devient pas plus croyant en vieillissant… »

 

          « Dans une étude de l’Université de Lausanne parue en fin d’année dernière, Jörg Stolz et Jeremy Senn, professeur et doctorant à l’Institut de sciences sociales des religions, ont montré que la Suisse suivait une tendance similaire à celle des autres pays occidentaux: la sécularisation y est générationnelle. « Chaque génération est moins religieuse que la précédente. Les vieux sont plus religieux que les jeunes car ils l’ont toujours été, et non pas parce qu’ils le deviennent avec l’âge », résume Jörg Stolz. La foi n’augmenterait donc pas avec l’âge; une idée que l’on peut aisément avoir en imaginant des seniors se rapprochant de la mort et donc friands d’une réassurance transcendantale.

 

          « Pour leur étude, les deux chercheurs se sont basés sur des données recueillies auprès de 35 000 personnes chrétiennes ou sans confession entre 1988 et 2018. Ils ont ainsi pu comparer le niveau de religiosité des différentes générations en observant notamment la fréquentation des églises, la croyance en Dieu et la pratique de la prière.

 

 

« Davantage de concurrents à la religion »

 

          « Si les conclusions attestent d’une foi qui dégringole d’une cohorte à l’autre, tout en restant à peu près stable au cours de la vie des individus, reste à élucider la cause de la chute. « Les chercheurs en sciences sociales sont encore en pleine quête, admet Jörg Stolz. La plupart d’entre eux pensent néanmoins qu’un problème se loge dans la transmission », rapporte Agathe Seppey.

 

          Et pourtant, Dieu avait tracé la voie de la transmission, déjà dans l’Ancienne Alliance, lorsqu’il prescrivit au peuple d’Israël : « Écoute, Israël! l'Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. Tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces commandements, que je te donne aujourd'hui, seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les lieras comme un signe sur tes mains, et ils seront comme des fronteaux entre tes yeux. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. » (Deutéronome 6.4-9) ; et encore : « Seulement, prends garde à toi et veille attentivement sur ton âme, tous les jours de ta vie, de peur que tu n'oublies les choses que tes yeux ont vues, et qu'elles ne sortent de ton cœur; enseigne-les à tes enfants et aux enfants de tes enfants. » (Deutéronome 4.9) Dieu parle aussi de transmission de la foi dans la Nouvelle Alliance. L’apôtre Paul écrit : « Et vous, pères, n'irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur. » (Éphésiens 6.4)

 

          « Les parents n’apprendraient pas, ou plus, à leurs enfants ce qui relève du religieux », poursuit Agathe Seppey. « Entre autres parce qu’une multitude d’autres disciplines occupent aujourd’hui la même fonction que ce dernier: résoudre des problèmes de vie, nous aider à interpréter le monde et créer des liens sociaux. « Dans nos sociétés modernes, la science, la médecine et la psychothérapie font partie des concurrents laïcs de la religion pour gérer nos soucis », pose le chercheur. La pluralité des religions « disponibles » et un haut niveau d’éducation, deux réalités en Suisse, poussent aussi les individus à se questionner et à avoir un esprit critique envers les vérités religieuses. »

 

Le même phénomène se vérifie dans notre pays de France, et dans bien d’autres nations, hélas !

 

 

« Pas de compensation par la spiritualité holistique »

 

          « Mais alors, où va la croyance ? », s’interroge Agathe Seppey. « Sans confession, en vient-on forcément à substituer Dieu par une autre force transcendantale ? Beaucoup le pensent, dit Jörg Stolz. « On part du principe qu’il n’est pas possible que l’être humain ne soit pas religieux. » D’aucuns, chercheurs inclus, voient ainsi la spiritualité holistique et ésotérique comme candidate toute trouvée au remplacement de Dieu. Yoga, méditation, guérison par les cristaux et clairvoyance, en vogue, seraient, entre autres, les prières et les miracles d’un nouvel ordre.

 

          « Sauf que non. Selon l’étude lausannoise du moins, il n’y aurait pas de « révolution spirituelle » en cours en Suisse. « Les indicateurs de la spiritualité holistique, que ce soit en matière de croyance ou de pratiques, ne trouvent qu’un niveau d’approbation plutôt faible au sein de la population. Ce niveau reste relativement constant au cours de la période observée », note le texte. Les pertes de religiosité chrétienne ne seraient donc pas compensées. »

 

          Doit-on en conclure que la Bible avait raison, une fois de plus, d’annoncer : « Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront… irréligieux... » ? (2 Timothée 3.1-2)

 

          Le constat est sans appel. « Les données suisses montrent pourtant que la croyance en Dieu, en la Bible ou aux miracles diminue au même titre que l’appartenance religieuse », ajoute Agathe Seppey.

 

          Parents chrétiens, prendrez-vous à cœur la transmission de la foi à vos enfants ? Pourrez-vous chanter un jour le cantique d’Asaph ? « Ce que nous avons entendu, ce que nous savons, ce que nos pères nous ont raconté, nous ne le cacherons point à leurs enfants; nous dirons à la génération future les louanges de l'Éternel, et sa puissance, et les prodiges qu'il a opérés. Il a établi un témoignage en Jacob, il a mis une loi en Israël, et il a ordonné à nos pères de l'enseigner à leurs enfants, pour qu'elle soit connue de la génération future, des enfants qui naîtraient, et que, devenus grands, ils en parlent à leurs enfants, afin qu'ils mettent en Dieu leur confiance, qu'ils n'oublient pas les œuvres de Dieu, et qu'ils observent ses commandements. » (Psaume 78.3-7)

 

Y aura-t-il encore des Timothée, jeunes gens à la foi sincère, une foi transmise par leurs grand-mères, et par leurs mères ? A chaque parents chrétiens de répondre sérieusement devant Dieu.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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