JÉSUS DANS LA SYNAGOGUE
Jésus n'a pas enseigné seulement dans la maison (lieu privé), sur la montagne ou près de la mer (lieux publics), mais aussi dans les synagogues et dans le temple (lieux religieux), où il a rencontré l'opposition la plus vive. Ces synagogues apparaissent souvent dans le récit évangélique comme un lieu de recours pour toutes sortes de misères. Les gens religieux passent indifférents à côté de ces besoins ; Jésus est ému de compassion et s'approche de ces malheureux pour les guérir.
Dès le début de son ministère, «Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues » (Matthieu 4.23). Il ne se contentait pas d'un ou deux endroits, mais dans toute la Galilée, il prêchait l'évangile du royaume. Chacun avait l'occasion de l'entendre. Que trouvait-il dans ces édifices ? Légalisme, formes, apparence extérieure, avant tout la misère humaine. Au début, il était «glorifié par tous » (Luc 4. 15), mais bien vite il a été confronté à la contradiction.
Malgré l'hostilité, avec une persévérance inlassable, il y entrait sans se laisser rebuter. Il le dira à la fin de sa vie : « J'ai toujours enseigné dans la synagogue » (Jean 18.20). Sa doctrine avait été confirmée par ses œuvres (Matthieu 9.35). Malgré tout ce qui, aux yeux de Dieu, pouvait être déficient dans ces synagogues, il y avait pénétré : sa présence avait été là, toujours pour bénir, et pour faire briller sa grâce.
À Capernaüm, le jour du sabbat, entré dans la synagogue, il enseignait avec autorité, non pas comme les scribes. Un homme possédé d'un esprit immonde s'exclame : Ha ! Exprimant son mécontentement de la présence de Celui qui avait tout pouvoir sur les démons : « Es-tu venu pour nous détruire ? », Jésus le fait taire ; le mauvais esprit sort de l'homme délivré, à l'étonnement de tous (Marc 1.21-28).
Quand il vient « encore dans la synagogue », il y trouve un autre homme, à la main desséchée. « Ils observaient Jésus pour voir s'il le guérirait le jour du sabbat, afin de l'accuser » (Marc 3.1). On ne voit aucune compassion à l'égard du malheureux, mais un esprit d'accusation à l'égard de Jésus qui allait transformer une main inutile en un instrument efficace. Sur son ordre, l'homme se lève devant tous ; Jésus pose clairement la question : « Est-il permis de faire du bien le jour du sabbat ou de faire du mal ? De sauver la vie ou de tuer ? Mais ils gardaient le silence ». En peu de mots l'évangéliste exprime toute la souffrance de l’âme du Sauveur devant cette dureté : « Après les avoir regardés à la ronde avec colère, étant attristé de l'endurcissement de leur cœur... » (v. 4, 5). La méchanceté de ces hypocrites provoque cette colère divine, qui au jour du jugement sera appelée « la colère de l'Agneau» (Apocalypse 6.16). Le malade étend sa main, elle est guérie. Aussitôt les pharisiens avec les hérodiens tiennent conseil contre lui pour le faire périr ! Ils voulaient demeurer sur le terrain de la loi et ne pouvaient accepter la grâce.
Jésus retourne à Nazareth où il avait été élevé. « Et il entra, selon sa coutume, le jour du sabbat, dans la synagogue, et il se leva pour lire » (Luc 4.16-30). On s'étonne « des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche » Mais lorsque Jésus parle de cette même grâce qui s'est étendue autrefois à quelques personnes des nations, « ils furent tous remplis de colère dans la synagogue en entendant cela». Ils cherchent à le précipiter de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, « mais lui s'en alla en passant au milieu d'eux ». Il aurait pu se laisser jeter au bas de la montagne sans danger pour lui (Psaume 91.12), mais, cachant sa gloire divine, tranquillement il s'en va, et chacun s'écarte pour le laisser passer ! Il n'avait pu faire là aucun miracle « à cause de leur incrédulité ». Pourtant, dans sa grâce, « il impose les mains à un petit nombre d'infirmes et les guérit » (Matthieu 13.53-58 ; Marc 6.1-6).
Dans la synagogue de Capernaüm, Jésus prononce le grand discours sur le pain de vie (Jean 6). Il est lui-même ce pain vivant descendu du ciel qui communique et entretient cette vie. Ce pain est aussi sa chair et son sang qu'il donne pour la vie du monde. Quelle en est la réaction ? « Dès lors, beaucoup de ses disciples se retirèrent; et ils ne marchaient plus avec lui ». Jésus attristé demande aux douze : « Et vous, voulez-vous aussi vous en aller ? Simon Pierre lui répondit : Seigneur, auprès de qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle; et nous, nous croyons et nous savons que toi, tu es le Saint de Dieu ». Il y avait peut-être une nuance de satisfaction de soi dans cette réponse remarquable de Pierre. Mais Jésus doit dire : « N'est-ce pas moi qui vous ai choisis? À l'arrière-plan de ce choix se profilait la figure de Judas l'Iscariote, « qui allait le livrer » (v. 66-71).
Il enseignait dans l'une des synagogues, le jour du sabbat, et voici, il y avait une femme possédée depuis dix-huit ans d'un esprit qui la rendait infirme: elle était courbée et absolument incapable de se redresser » (Luc 13.10, 11). Elle n'a rien demandé, elle n'a pas crié à lui. Peut-être, étant tellement courbée, ne l'avait-elle même pas vu. Mais, « quand il la vit » Jésus l'appelle, pose ses mains sur elle, « et à l'instant elle se redressa et glorifiait Dieu ». Le cœur du Seigneur avait discerné cette femme au milieu de la foule indifférente, hostile même puisque le chef de la synagogue est « indigné de ce que Jésus avait guéri le jour du sabbat ». Attristé par cette hypocrisie, le Seigneur la démasque. Cette femme « qui est fille d'Abraham» , dans son cœur habite la foi ; et « elle que Satan avait liée il y a dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat» ?
Combien de croyants sont, aujourd'hui, liés par des coutumes, des traditions, un esprit légaliste. Ils ne peuvent pas jouir de la liberté en Christ ! Le Seigneur est puissant, encore maintenant, pour les délivrer et les affranchir. Ses adversaires sont couverts de honte ; la foule, elle, se réjouit ; et lui poursuit « son chemin vers Jérusalem » (v. 22).
Georges ANDRÉ
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