LA CONVICTION DE PÉCHÉ OPÉRÉE PAR LE SAINT-ESPRIT

 

LA CONVICTION DE PÉCHÉ OPÉRÉE PAR LE SAINT-ESPRIT

 

Pour décrire ce changement important qui intervient dans le cœur et la vie du pécheur quand il se convertit à Christ, la Parole infaillible de Dieu emploie des expressions comme «être appelé par Dieu, par grâce ou par l'Évangile». L'Esprit Saint agit en conjonction avec l'Évangile dans cette œuvre de miséricorde céleste. Dans son état naturel, tout homme gît dans le sommeil du péché et dans la mort vis-à-vis de

Dieu. Quand il est appelé, son esprit est éclairé et il reçoit la vie spirituelle. L'Esprit de Dieu parle à la conscience au moyen de la vérité, communique la vie au pécheur, lui révèle son danger et suscite en lui la crainte de son état. Comme le déclare l'Écriture : «Les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l'auront entendue vivront» (Jean 5.25). «Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et Christ t'éclairera» (Éphésiens 5.14). Les pécheurs se sont détournés de Dieu et lui sont aliénés. Ils marchent sur une voie qui mène à la destruction et craignent de revenir vers lui.

L'Évangile appelle l'homme pécheur : «Que le méchant abandonne sa voie... qu'il retourne à l'Éternel, qui aura pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner» (Ésaïe 55.7). «Jésus leur dit : Je. . ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi» (Jean 6.35-37). L'Esprit de vérité utilise ces invitations de la grâce pour encourager le pécheur à revenir à Dieu et pour l'amener à chercher le salut auprès de ce Dieu contre lequel il a péché et de qui il s'est détourné dans sa méchanceté.

 

L’œuvre de la grâce divine

 

La grâce de Dieu est la seule cause pour le passage d'un pécheur des ténèbres à la lumière admirable de Dieu. Comme le dit l'apôtre Paul : «[Dieu] m'a appelé par sa grâce» (Galates 1.15). Les saints n'attribuent leur conversion à nulle autre cause que celle-ci. Les êtres humains regardent leurs offenses contre Dieu comme de tristes échecs plutôt que des crimes éhontés. Étant morts dans le péché, ils n'en réalisent pas la gravité et, dans leur orgueil, ils s'imaginent que leurs œuvres sont bonnes aux yeux de Dieu. Ils minimisent leurs fautes et exaltent le bien qu'ils font. Ils sous-évaluent l’œuvre de Christ et se reposent sur leurs soi-disant beaux efforts.

Ils ne voient pas leur faiblesse morale, ni la corruption totale qui touche leur cœur ou l'étendue des exigences de la loi de Dieu. S'ils entretiennent le moindre souci au sujet de leur âme, ils cherchent à fonder leur acceptation auprès du grand Dieu saint sur la base de leur propre justice. Ils se confient dans une notion vague de miséricorde qui s'écoulerait d'une manière ou d'une autre au travers de Jésus-Christ et compléterait les imperfections de leurs bonnes œuvres.

S'ils tombent dans quelque péché sérieux et évident, ils s'imaginent qu'il leur suffit de l'oublier, de le regretter et de faire plus d'efforts à l'avenir pour que, dans son amour pour eux, Dieu leur pardonne ce péché. Ces gens s'imaginent que c'est la manière évidente et aisée d'obtenir sa faveur et son pardon. Tant d'êtres humains bâtissent leurs espoirs sur le sable de cette fondation. C'est pourquoi, à moins que la grâce souveraine opère en son cœur pour le sauver, l'homme demeure dans le sommeil du péché, alors qu'il côtoie un précipice sans réaliser son extrême danger.

 

La conviction de péché opérée par l'Esprit

 

Quand l'Esprit de Dieu convainc de péché en révélant à la conscience de l'homme pécheur toutes les exigences de la sainte loi de Dieu et la malédiction qui pèse sur lui, cet homme commence par prendre peur. Il se met souvent à faire tous ses efforts pour mener une vie droite. Il a été éveillé de son sommeil spirituel et devient sérieux en ce qui concerne les pratiques religieuses. Il s'efforce de mener une vie sainte et cherche

un bonheur éternel. Il n'accomplit plus ses actes de dévotion envers Dieu avec le relâchement et la superficialité qui suffisaient naguère pour apaiser sa conscience et gratifier son orgueil. La culpabilité s'est désormais saisie de son âme. Cet homme ressent les affres douloureuses de sa conscience, et les terreurs du Tout-Puissant semblent toutes se dresser contre lui.

Les devoirs qu'il a négligés, les bontés dont il a abusé et les actes de rébellion qu'il a osé commettre contre son divin Souverain se précipitent tous sur son esprit et remplissent son âme de douleur. La justice du Législateur divin paraît prête à revendiquer la sainteté et la bonté de la loi et, comme un adversaire enflammé de colère, elle dégaine son épée et exige vengeance à grands cris.

L'homme cherche maintenant sérieusement le salut mais, dans son orgueil, il se croit encore capable de l'obtenir par ses propres efforts. Quand l'Esprit et la Parole de vérité lui révèlent davantage la dépravation de sa nature, l'imperfection de ses meilleurs efforts, et le fait que le Juge éternel n'accepte qu'une justice parfaite, les espoirs du pécheur pour obtenir son propre salut s'évanouissent. Ses craintes du châtiment éternel augmentent. Quand la loi se présente, dans l'éclat de sa pureté, et qu'elle opère avec puissance sur la conscience, le sentiment du péché se réveille, la colère divine méritée s'empare de l'âme et tout espoir personnel de justice vole en éclats.

L'homme regarde alors son ignorance et son orgueil passés avec la plus grande perplexité et la plus profonde horreur de soi. Il abandonne à contrecœur toute idée d'excellence morale et est contraint de se regarder comme un lépreux spirituel, un être impur ! Il comprend désormais que les Écritures ont raison d'illustrer son état naturel sous les traits d'une truie qui se vautre dans la boue, d'un chien qui retourne à son vomi, d'un sépulcre rempli de puanteur de mort. Notre homme comprend que ces choses sont infiniment moins repoussantes pour les hommes que n'est sa propre pollution morale au regard d'un Dieu saint. Il regarde maintenant comme des crimes odieux ce qu'il considérait autrefois comme des péchés véniels. II voit que toutes ses transgressions sont des fleuves issus de la source corrompue d'un cœur désespérément méchant. Il est saisi d'étonnement et d'horreur quand il réfléchit à la corruption et la dépravation de son être.

Maintenant qu'il a les yeux ouverts à la spiritualité de la loi divine et à l'immensité de sa portée, il regarde sa vie comme une suite ininterrompue d'actes d'iniquité. Au lieu de vivre chaque moment de son existence dans un amour constant et empli de ferveur pour Dieu, comme l'exige la loi, il s'afflige et rougit de voir qu'il a vécu dans l'amour de soi et du péché. L'amour de soi a été sa loi et son propre plaisir le but de tous ses efforts et pensées. La loi lui parait désormais comme une réflexion de la sainteté de Dieu. Il réalise qu'il est tout aussi tenu d'aimer Dieu de toutes les capacités de son âme que d'éviter de commettre le meurtre ou l'adultère. Il se regarde alors comme «le

pire des pécheurs».

Le pécheur éveillé au sentiment de son péché comprend la futilité de ses efforts à endormir sa conscience dans les divertissements et les plaisirs du monde. Il sait qu'il ne peut invoquer le fait d'être moins mauvais que les autres. Il réalise que ses prières elles-mêmes et tous ses autres actes religieux sont emplis de péché et ont aussi besoin du pardon de Dieu. Il sait que tout acte d'obéissance futur, même s'il était parfait, serait incapable d'effacer les péchés de son passé. Il reconnaît maintenant volontiers et honnêtement ses péchés à Dieu. Il confesse sa rébellion et son idolâtrie, la vile cupidité de son cœur, son irrévérence et son impiété. Il voit la justice de la sentence de la loi divine. Bien que celle-ci le remplisse d'effroi, il ne la considère pas comme sévère, pas plus que le Dieu qui l'a donnée, même s'il ne doit jamais bénéficier de sa miséricorde. Il dit : «La loi est juste et je mérite de mourir.» Il s'étonne même qu'il y ait une voie de salut qui s'harmonise avec la sainteté, la vérité et la justice de Dieu.

 

Abraham BOOTH

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