LES JUGEMENTS SUR ISRAËL ET LES NATIONS
(Chapitre 12 à 39)
Dans ces chapitres, le prophète expose plus complètement les jugements, qu’il n’a que brièvement motivés jusqu'ici. Ce sont de vrais réquisitoires, excessivement sévères, dans le détail desquels nous ne pouvons entrer.
Voici les principales subdivisions de cette deuxième partie:
1. Le réquisitoire contre Israël (Chapitres 12 à 24)
2. Le réquisitoire contre les nations (Chapitres 25 à 32)
3. Avertissement et salut final (Chapitres 33 à 37)
4. L'ultime grande crise (Chapitres 38 et 39)
1. Le réquisitoire contre Israël (Chapitres 12 à 24)
Il est d'une gravité exceptionnelle. Tout est corrompu, gangrené dans le pays, depuis l'homme du peuple, jusqu'aux grands, aux princes de la maison royale. Il n'y a que fausseté, violence, iniquité. Les prophètes même n'ont que le mensonge à la bouche. Aussi n'y a-t-il plus de remède. C'est ce que met en évidence le chapitre 14, où Noé, Daniel et Job, hommes de Dieu puissants dans l'intercession en leur génération, ne pourraient exercer aucune action de salut en faveur de l'Israël apostat d'avant la captivité. «Eux seuls seraient délivrés, et le pays sera une désolation» (14.16).
Mentionnons, en passant, les terribles chapitres 16 et 23, dont nous avons déjà parlé au début de notre étude. Nous n'y revenons pas, sinon pour signaler, à côté des reproches sanglants faits à Jérusalem et aux deux royaumes palestiniens, des passages d'un amour et d'une sollicitude extrêmes, ainsi que la note d'un glorieux rétablissement (16.60-63).
Soulignons encore, au chapitre 18, les versets 30-32, que nous employons si volontiers dans l'évangélisation: «Jetez loin de vous toutes vos transgressions dans lesquelles vous vous êtes rebellés, et faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau; et pourquoi mourriez-vous, maison d'Israël? Car je ne prends point plaisir à la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur l’Éternel, revenez donc et vivez!» Si d'un côté la condamnation est prononcée en bloc, d'autre part la porte est largement ouverte pour celui qui se repent et se tourne vers Dieu.
Dans le chapitre 20, nous ne saurions omettre la lecture des versets 43 et 44: «Là vous vous souviendrez de vos voies et de toutes vos actions par lesquelles vous vous êtes rendus impurs et vous aurez horreur de vous-mêmes... et vous saurez que je suis l’Éternel, quand j'agirai envers vous à cause de mon nom, non pas à cause de vos mauvaises voies et selon vos actions corrompues.» Combien n'est-il pas touchant de voir que si Dieu est obligé de faire entendre les accents de sa colère à l’ensemble du peuple dévoyé, il n'oublie pas de proclamer ses compassions à tous ceux qui ont encore un cœur ouvert pour recevoir sa Parole, à ceux qui ont le désir de se détourner du péché et de revenir à lui: «Vous aurez horreur de vous-mêmes... et vous saurez que je suis l'Éternel, quand j'agirai... à cause de mon nom». Non pas à cause de nous, car il, n'y a rien de bon en nous, rien qui mérite sa pitié, mais «à cause de son nom». Il est décidé à rétablir, à sauver, en vertu de son seul amour, de sa seule grâce. Il est bon de retenir ce passage.
Le chapitre 24 nous amène enfin au grand sacrifice que Dieu a demandé au prophète: «Ma femme mourut le soir» (v. 18). Le commentaire de cette épreuve est donné au verset 25: «Je leur ôterai ce qui a été leur confiance, la joie de leur ornement, le désir de leurs yeux et ce que recherchent leurs âmes, leurs fils et leurs filles...» C'est, en effet, ce qui arriva lorsque Jérusalem fut prise, et que ses habitants, — les fils et les filles des déportés, l'ornement de la nation, — furent massacrés. A ce moment-là, Ézéchiel dut participer à cette terrible visitation et servir de signe aux captifs, qu'il était chargé d'avertir. — Combien souvent le serviteur de Dieu n'est-il pas appelé à partager les épreuves de ceux auxquels il doit adresser le message divin, afin de trouver ainsi plus sûrement le chemin de leurs cœurs.
(à suivre)
F. BERNEY
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