LA CHUTE DE BABYLONE
Dans mon dernier message, je vous ai parlé d’un ange qui avait un évangile éternel, pour l’annoncer aux habitants de la terre. Après lui, paraît un autre ange qui annonce un tout autre message. Nous lisons dans l’Apocalypse, chapitre 14, verset 8 :
« Et un autre, un second ange suivit, en disant : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité ! »
Cet ange annonce donc la condamnation de Babylone, dont traitent les chapitres 17 et 18 de l’Apocalypse. Les paroles de l’ange sont très claires : la destruction de Babylone est le jugement de Dieu sur la débauche qui, telle une gangrène, aura gagné toute la terre.
Babylone cumulera les pouvoirs religieux (Apocalypse 17) et politique (Apocalypse 18). Par conséquent, lorsque l’ange dit : « Elle est tombée, elle est tombée », la condamnation frappe sans conteste les deux pouvoirs. De même, souvenez-vous (en Apocalypse 8.13), lorsque Dieu avait dit par la bouche d’un ange : « Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre, à cause des autres sons de la trompette des trois anges qui vont sonner ! », il annonçait une triple malédiction sur le monde. Et c’est ainsi que nous lisons au chapitre 9.12 : « Le premier malheur est passé. Voici il vient encore deux malheurs après cela » ; et encore (11.14) : « Le second malheur est passé. Voici, le troisième malheur vient bientôt » ; et encore (12.12) : « Malheur à la terre et à la mer ! car le diable est descendu vers vous, animé d'une grande colère, sachant qu'il a peu de temps. »
Dieu dit toujours la vérité. Ce qu’il dit, il l’accomplit, soit pour bénir, soit pour juger ; soit pour sauver, soit pour condamner. Lorsqu’un enfant de Dieu a reçu une promesse de bénédiction de la part de son Père céleste, même si cette promesse tarde à s’accomplir, il est nécessaire de rester ferme dans la foi. Dieu est fidèle. Si un pécheur se repent de ses iniquités, et croit en Jésus, mort sur la croix pour expier ses fautes, ce pécheur ne doit avoir aucun doute : Dieu pardonne et sauve. La Bible dit : « Tous les prophètes rendent de lui [Jésus] le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés (Actes 10.43) ; elle dit encore : « Quiconque croit en lui ne sera point confus… Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. » (Romains 10.11, 13) Oui, répétons-le : Dieu est fidèle. Il fait ce qu’il promet. Mais aussi, lorsqu’il parle de jugement, l’impie, le rebelle devrait prendre la parole de Dieu très au sérieux, se repentir et se tourner vers Dieu dans une conversion véritable. Sinon, le jugement ne manquera pas d’atteindre celui qui se plaît au mal. Toute la Bible, toute l’histoire de l’humanité, et toute l’histoire de l’Église confirme ce que je viens d’écrire. La Bible dit : « Tribulation et angoisse sur toute âme d'homme qui fait le mal » (Romains 2.9) ; Jésus a déclaré : « Dieu, en effet, n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu'il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui n'est point jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et ce jugement c'est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. » (Jean 3.17-19)
Babylone, la grande !
Nous trouvons déjà cette expression dans la bouche du roi Nébucadnetsar, en Daniel 4.30 : « Le roi prit la parole et dit : N'est-ce pas ici Babylone la grande, que j'ai bâtie, comme résidence royale, par la puissance de ma force et pour la gloire de ma magnificence ? »
Ce qualificatif est constamment accolé au nom de Babylone :
Apocalypse 16.19 : « Et la grande ville fut divisée en trois parties, et les villes des nations tombèrent, et Dieu se souvint de Babylone la grande, pour lui donner la coupe du vin de son ardente colère. »
17.5 : « Sur son front était écrit un nom, un mystère : Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre. »
18.2 : « Après cela, je vis descendre du ciel un autre ange, qui avait une grande autorité ; et la terre fut éclairée de sa gloire. Il cria d'une voix forte, disant : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande ! Elle est devenue une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux »
18.9-10 : « Et tous les rois de la terre, qui se sont livrés avec elle à l'impudicité et au luxe, pleureront et se lamenteront à cause d'elle, quand ils verront la fumée de son embrasement. Se tenant éloignés, dans la crainte de son tourment, ils diront : Malheur ! malheur ! La grande ville, Babylone, la ville puissante ! En une seule heure est venu ton jugement ! »
18.21 : « Alors un ange puissant prit une pierre semblable à une grande meule, et il la jeta dans la mer, en disant : Ainsi sera précipitée avec violence Babylone, la grande ville, et elle ne sera plus trouvée. »
Sa chute, célébrée par anticipation
Les termes de l’Apocalypse reprennent ceux du prophète Esaïe qui dit en son temps : « Car ainsi m'a parlé le Seigneur : Va, place la sentinelle ; qu'elle annonce ce qu'elle verra. - Elle vit de la cavalerie, des cavaliers deux à deux, des cavaliers sur des ânes, des cavaliers sur des chameaux ; et elle était attentive, très attentive. Puis elle s'écria, comme un lion : Seigneur, je me tiens sur la tour toute la journée, et je suis à mon poste toutes les nuits ; et voici, il vient de la cavalerie, des cavaliers deux à deux ! Elle prit encore la parole, et dit : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone, et toutes les images de ses dieux sont brisées par terre ! » (21.6-9)
Le péché, le crime de Babylone
Deux images sont, en fait, entremêlées : Babylone, assimilée à une courtisane, a abreuvé et enivré toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité (d’autres versions traduisent : fornication) ; c’est-à-dire qu’elle les a entraînées dans l’idolâtrie. Que l’on se souvienne de tous les passages de l’Ecriture où le culte des faux dieux est appelé adultère et impudicité (ou fornication).
Le vin de Babylone
Le vin dont elle abreuve les nations est appelé « le vin de la fureur de son impudicité ».
Plusieurs interprètes pensent que le mot « fureur » se rapporte à la colère divine que Babylone attire sur les nations. Sans doute pensent-ils, par exemple, au texte de Jérémie 25.15, où le prophète déclare : « Car ainsi m'a parlé l'Éternel, le Dieu d'Israël : Prends de ma main cette coupe remplie du vin de ma colère, et fais-la boire à toutes les nations vers lesquelles je t'enverrai. »
Revenons à notre texte d’Apocalypse 14. Comment ce vin enivrerait-il les nations ? Ce mot exprime plutôt l’ardeur de la passion impure. La fureur de l’impudicité de Babylone semble s’opposer à la fureur de Dieu dont il sera parlé en Apocalypse 14.9-10 : « Si quelqu'un adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main, il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère. »
Mes amis, nous avons besoin constamment de fortifier notre foi dans le Seigneur Tout-Puissant. Souvenons-nous des paroles de l’apôtre Paul : « Vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises œuvres, il vous a maintenant réconciliés par sa mort dans le corps de sa chair, pour vous faire paraître devant lui saints, irrépréhensibles et sans reproche, si du moins vous demeurez fondés et inébranlables dans la foi, sans vous détourner de l'espérance de l'Évangile que vous avez entendu, qui a été prêché à toute créature sous le ciel, et dont moi Paul, j'ai été fait ministre. » (Colossiens 1.21-23)
Le monde croit avoir frappé à mort l’Église par ses oppositions, ses interdictions, ses persécutions les plus atroces, et en s’attaquant de toutes sortes de manières à celui qui est la tête de l’Église : Jésus-Christ. En réalité Christ est victorieux. La race du serpent ne peut que blesser le talon ; Christ, la sainte postérité suscitée par Dieu dans l’humanité perdue, a écrasé la tête du serpent. L’Eternel l’avait annoncé au serpent dans le jardin d’Eden : « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon. » (Genèse 3.15)
Tous les prophètes ont salué cette victoire ; et c’est pourquoi nous ne nous étonnons pas de retrouver ici presque textuellement leurs paroles. Ecoutez plutôt : « Malheur à la ville sanguinaire, pleine de mensonge, pleine de violence, et qui ne cesse de se livrer à la rapine ! … prostituée, pleine d'attraits, habile enchanteresse, qui vendait les nations par ses prostitutions et les peuples par ses enchantements. Voici, j'en veux à toi, dit l'Éternel des armées, je relèverai tes pans jusque sur ton visage, je montrerai ta nudité aux nations, et ta honte aux royaumes. » (Nahum 3.1-5)
Jérémie, quant à lui, déclare : « Babylone était dans la main de l'Éternel une coupe d'or, qui enivrait toute la terre ; les nations ont bu de son vin ; c'est pourquoi les nations ont été comme en délire. Soudain Babylone tombe, elle est brisée ! » (51.7-8)
Comprenons bien ceci : nous trouvons dans notre texte d’aujourd’hui la pensée qui, comme nous l’indiquions dans notre introduction, sera plus longuement reprise ensuite dans les chapitres 17 et 18 : l’Eternel s’est servi de Babylone, cette cité blasphématoire, débordante d’idolâtrie et de luxure, donnant le ton au monde entier, pour livrer à son empire tous ceux qui se sont détournés de lui. La coupe d’or du monde devient ainsi, dans la main de Dieu, une coupe de malédiction – et pardonnez-moi l’expression – une sorte de déversoir pour tous les déchets. La parole de l’apôtre Paul dans son épître aux Romains s’impose : « La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu'on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l'œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables, puisque ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d'être sages, ils sont devenus fous ; et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l'homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles. C'est pourquoi Dieu les a livrés à l'impureté, selon les convoitises de leurs cœurs ; en sorte qu'ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps ; eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen ! C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes : car leurs femmes ont changé l'usage naturel en celui qui est contre nature ; et de même les hommes, abandonnant l'usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement. Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé, pour commettre des choses indignes, étant remplis de toute espèce d'injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice ; pleins d'envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de malignité ; rapporteurs, médisants, impies, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, dépourvus d'intelligence, de loyauté, d'affection naturelle, de miséricorde. Et, bien qu'ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais ils approuvent ceux qui les font. » (1.18-32)
Alors, je vous l’accorde : de pareils passages de la Bible révoltent toujours les âmes sensibles qui prétendent que Dieu est incapable d’exercer une telle rigueur. A ce sujet quelqu’un a dit : « C’est depuis le siècle des lumières que l’on a considéré la prédication du jugement divin comme incompatible avec l’offre de la grâce ; c’est ce qui a donné origine à toutes les édulcorations sentimentales de l’Evangile, telles qu’elles ont été en vogue surtout ces derniers temps ».
Depuis plus longtemps déjà on a « dévitalisé » l’Evangile. Cette vague durera encore et s’amplifiera pour la ruine, hélas, d’une fraction de l’Église de Jésus-Christ.
Mais si nous ne doutons pas de la justice de Dieu dans la manifestation de sa colère, il ne nous appartient pas cependant d’applaudir à ses jugements, sans trembler nous-mêmes. Ce n’est pas sans raison que le long texte de l’épître aux Romains que je viens de rappeler est suivi immédiatement de cette parole : « O homme, qui que tu sois, toi qui juges, tu es donc inexcusable ; car, en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses. » (Romains 2.1) Ce sera seulement l’Église fidèle qui ne sera pas entraînée dans l’effondrement de Babylone.
Que faut-il en conclure pour nous chrétiens ?
Premièrement : ces annonces de jugement sont pour nous le moyen, comme dit Paul, de « travailler à notre salut avec crainte et tremblement » (Philippiens 2.12), c’est-à-dire de nous détourner de toutes nos illusions et tous nos rêves d’un salut qui nous serait dû, pour accepter en Christ, avec une humble joie reconnaissante, la grâce qui nous est donnée.
Secondement : un texte de l’apôtre Pierre, sur lequel nous pourrions passer rapidement, trop rapidement, devrait nous interpeler. C’est un tout petit verset qui se trouve à la fin de sa première épître, dans ses salutations finales : « L’Église des élus qui est à Babylone vous salue », ou selon le texte grec « l’élue qui est à Babylone » (1 Pierre 5.13). Sans chercher à identifier cette ville dans le contexte de notre message d’aujourd’hui, retenons seulement le fait que cette cité était le siège de la puissance hostile à l’ancien peuple de Dieu, et que les prophètes d’Israël avaient condamné avec force dans leurs discours. Je vous invite à lire et à méditer le chapitre 13 d’Esaïe, et le chapitre 50 de Jérémie qui, tous deux, annoncent la ruine de Babylone.
Ce qui doit fortement nous encourager ici, c’est le fait qu’il y avait une église à « Babylone ».
Un texte prophétique du livre des Psaumes – et qui n’a rien de contradictoire avec tout ce que nous avons dit aujourd’hui – déclare ceci : c’est l’Eternel qui parle : « Je proclame l’Egypte et Babylone parmi ceux qui me connaissent » (Psaume 87.4). Ce psaume est prophétique et messianique. Il y est question de la cité de Dieu, la Jérusalem terrestre, au jour de sa gloire future lors du règne de Christ.
A propos de ce texte, je voudrais citer le pasteur Alexander :
« A travers toute la Bible », écrit-il, « les habitants de l'Egypte et de la Babylonie sont les ennemis de Dieu et de son peuple. Cependant, sous le règne de la grâce, les croyants proclament que même parmi ceux-là, Dieu va se faire connaître. Même « en Egypte » et à « Babylone », des âmes vont naître à la vie ! »
Et Alexander nous met face à un défi : « Chrétiens fidèles à notre Seigneur et à son appel, c'est lui qui vous met devant ce défi de l'impossible ! Et c'est aussi lui qui disait, devant le cas si difficile du jeune homme riche : « Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. »
Alexander précise alors en nous encourageant : « Notre Evangile, c'est cela ! Dieu remet cette proclamation à ceux qu'il envoie. Et il les envoie où le terrain semble le plus dur, en pleine « Egypte », à « Babylone » même. Aucun lieu n'est trop enténébré pour lui, aucune âme n'est trop éloignée pour qu'il ne puisse la trouver. Mais il lui faut des proclamateurs, saisis eux-mêmes par la puissance de la croix et revêtus du Saint-Esprit. Alors, déliée par cette proclamation, sa puissance fait connaître aux hommes la signification du sang expiatoire et de la mort du divin substitut que Dieu a ressuscité des morts. »
« Chrétiens combattants, ne craignez pas ce défi de l'impossible. Acceptez-le, refusez le statu quo, la neutralité qui, se tenant à l'écart du combat, méconnaît l'origine divine et le caractère intransigeant de la vérité. »
« Soyez debout, face à la tempête ! Ne craignez pas les vagues ! Et biffez le « IM » du mot impossible. Dites, au nom du Seigneur, que tout est possible à celui qui croit. Ne vous donnez aucun repos. Il faut qu'éclate son triomphe, acquis il y a deux mille ans ! Dites à tous, avec un cœur étreint d'amour : « Nous vous en supplions au nom de Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. (2 Corinthiens 5.21) ».
Bien-aimés frères et sœurs, ne désespérez pas des cas les plus difficiles ; soyez remplis de l'Esprit qui proclame que l'impossible devient possible avec Dieu ! Abandonnez-vous dans les mains du Seigneur, pour qu'il puisse agir en vous et par vous.
Paul BALLIERE
www.batissezvotrevie.fr
Écrire commentaire