LE JUGEMENT DES ADORATEURS DE LA BÊTE
« Et un autre, un troisième ange les suivit, en disant d'une voix forte: Si quelqu'un adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main, il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l'agneau. Et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles; et ils n'ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui adorent la bête et son image, et quiconque reçoit la marque de son nom. » (Apocalypse 14.9-11)
Dans ce chapitre 14 de l’Apocalypse, l’apôtre Jean a vu un premier ange qui avait un Évangile éternel pour l’annoncer aux habitants de la terre. Il fut suivi par un second ange qui, lui, annonça la chute de Babylone.
Enfin, apparaît ici, dans notre texte, un troisième ange prédisant le sort épouvantable réservé à tous ceux qui auront adoré la Bête et son image : ils seront tourmentés dans le feu et le soufre. Ce châtiment sera éternel.
Boire du vin de la fureur de Dieu
C’est encourir ses plus terribles jugements. Il suffit de nous reporter à quelques textes de l’Écriture. Jérémie 25.15, par exemple :
« Car ainsi m'a parlé l'Éternel, le Dieu d'Israël: Prends de ma main cette coupe remplie du vin de ma colère, et fais-la boire à toutes les nations vers lesquelles je t'enverrai. »
Et encore, Esaïe 51.17 :
« Réveille-toi, réveille-toi! lève-toi, Jérusalem, qui as bu de la main de l'Éternel la coupe de sa colère, qui as bu, sucé jusqu'à la lie la coupe d'étourdissement! »
Et encore, Psaume 75.9 :
« Il y a dans la main de l'Éternel une coupe, où fermente un vin plein de mélange, et il en verse: tous les méchants de la terre sucent, boivent jusqu'à la lie. »
Le caractère inévitable de ses jugements
« Si quelqu'un adore la Bête… il boira, lui aussi… il sera tourmenté... ». L’emploi du singulier dans ce passage est très significatif. Aucun des coupables ne pourra échapper aux jugements de Dieu.
Sans mélange
Le vin de la fureur de Dieu est versé sans mélange. En d’autres termes, il est versé « pur ». Le mot grec « akratos » traduit par « sans mélange » signifie : « non mélangé, pur » ; mais aussi « non tempéré, absolu, immodéré, excessif, violent », notamment pour qualifier une colère », contrairement à l’usage des anciens de boire le vin coupé d’eau. La Parole de Dieu est très claire : les jugements de Dieu ne seront tempérés d’aucune miséricorde.
Plus encore : ils seront irrévocables. La Parole de Dieu décrit les tortures communes à tous les réprouvés. Les adorateurs de la Bête seront tourmentés dans le feu et le soufre, aux siècles des siècles, et ils n’auront de repos ni jour ni nuit. Nous retrouvons cette réalité terrifiante du tourment éternel dans le feu et le soufre, au chapitre 19.20, où il est question du jugement de la Bête et du faux prophète :
« Et la bête fut prise, et avec elle le faux prophète, qui avait fait devant elle les prodiges par lesquels il avait séduit ceux qui avaient pris la marque de la bête et adoré son image. Ils furent tous les deux jetés vivants dans l'étang ardent de feu et de soufre. »
Si cette vérité biblique du tourment éternel des perdus rencontre de l’incrédulité, de la moquerie ou tout simplement de l’indifférence et de l’insouciance dans le cœur des impies, elle devrait bouleverser le cœur des chrétiens. Qu’elle ne soit pas pour eux un simple point de doctrine. Comment pourrions-nous nous contenter d’aborder cette cruelle réalité sur l’unique plan intellectuel ? Comment un prédicateur peut-il parler de l’enfer avec un cœur sec ? N’est-il pas bouleversé, effrayé à la pensée de l’étang ardent de feu et de soufre qui attend les damnés ? Je prie pour que Dieu touche mon propre cœur dans ce domaine, pour ne pas être un bavard religieux, dispensant les vérités divines avec froideur. Que le Seigneur immerge ses messagers de l’onction puissante de l’Esprit afin qu’il proclame le message de Dieu comme il convient de le faire !
D’autre part, si cette vérité du tourment éternel nous saisissait jusque dans nos entrailles spirituelles, n’avez-vous pas le sentiment, mes frères et sœurs, que nous prierions avec beaucoup plus d’intensité, d’énergie spirituelle, et de larmes, pour nos enfants, nos petits-enfants, nos membres de famille, nos amis, notre pays, notre monde ? La vérité est que nous avons besoin d’un réveil spirituel puissant dans notre âme ! Si nous nous approchons plus près de Jésus chaque jour, nous découvrirons son cœur si souvent « ému de compassion », et nous désirerons lui ressembler
Ce qui ajoutera aux tourments des adorateurs de la Bête, c’est cette précision de l’Écriture :
Devant les saints anges et devant l'agneau
Il y a là un mystère, certes. Les saints anges et l’Agneau leur apparaîtront dans la gloire, tandis qu’eux, seront dans d’horribles souffrances. La vue des saints anges et de l’Agneau augmentera leurs regrets et leurs douleurs. N’est-ce pas ce que Jésus a dit dans son enseignement à propos du jugement du mauvais riche ?
« Dans le séjour des morts, il leva les yeux; et, tandis qu'il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. Il s'écria: Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau et me rafraîchisse la langue; car je souffre cruellement dans cette flamme. Abraham répondit: Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres. D'ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire. » (Luc 16.23-26)
La fumée de leur tourment
« Et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles » (v.11)
Cette fumée est produite par le feu et le soufre où ils sont tourmentés. Un texte d’Esaïe mérite notre attention :
« Approchez, nations, pour entendre! Peuples, soyez attentifs! Que la terre écoute, elle et ce qui la remplit, le monde et tout ce qu'il produit! Car la colère de l'Éternel va fondre sur toutes les nations, et sa fureur sur toute leur armée: il les voue à l'extermination, il les livre au carnage. Leurs morts sont jetés, leurs cadavres exhalent la puanteur, et les montagnes se fondent dans leur sang. Toute l'armée des cieux se dissout; les cieux sont roulés comme un livre, et toute leur armée tombe, comme tombe la feuille de la vigne, comme tombe celle du figuier. Mon épée s'est enivrée dans les cieux; voici, elle va descendre sur Édom, sur le peuple que j'ai voué à l'extermination, pour le châtier. L'épée de l'Éternel est pleine de sang, couverte de graisse, du sang des agneaux et des boucs, de la graisse des reins des béliers; car il y a des victimes de l'Éternel à Botsra, et un grand carnage dans le pays d'Édom, les buffles tombent avec eux, et les bœufs avec les taureaux; la terre s'abreuve de sang, et le sol est imprégné de graisse. Car c'est un jour de vengeance pour l'Éternel, une année de représailles pour la cause de Sion. Les torrents d'Édom seront changés en poix, et sa poussière en soufre; et sa terre sera comme de la poix qui brûle. Elle ne s'éteindra ni jour ni nuit, la fumée s'en élèvera éternellement; d'âge en âge elle sera désolée, à tout jamais personne n'y passera. » (34.1-10)
Le supplice des adorateurs de la Bête sera sans fin et il ne leur laissera jamais de repos. Nous allons y revenir. Mais permettez-moi d’abord un enseignement plus large de la Parole de Dieu sur ce qui se passe après la mort.
Ce passage de la Parole de Dieu révèle, avec plusieurs autres, ce que sera le sort des hommes après la mort. Alors que le corps humain se détruit et retourne à la poussière, l’âme vit à perpétuité.
Les rachetés, c’est-à-dire ceux qui sont sauvés par le sang de Christ, ressusciteront pour la vie éternelle. Ils jouiront sans restriction du salut parfait acquis par Christ. Jésus dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. » (Jean 5.24).
Les damnés, c’est-à-dire ceux qui sont perdus sans Christ, ressusciteront pour le jugement, pour la honte éternelle. Jésus dit : « Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement. » (Jean 5.29) C’est ce que la Bible appelle « la résurrection des injustes ». L’apôtre Paul a déclaré devant le gouverneur romain Félix : « Ayant en Dieu cette espérance, comme ils l'ont eux-mêmes, qu'il y aura une résurrection des justes et des injustes. » (Actes 24.15)
La Parole de Dieu déclare - et c’est effrayant - que les damnés seront jetés dans le feu éternel qui est la seconde mort. « Puis je vis un grand trône blanc », écrit l’apôtre Jean, « et celui qui était assis dessus. La terre et le ciel s'enfuirent devant sa face, et il ne fut plus trouvé de place pour eux. Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs œuvres, d'après ce qui était écrit dans ces livres. La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux; et chacun fut jugé selon ses œuvres. Et la mort et le séjour des morts furent jetés dans l'étang de feu. C'est la seconde mort, l'étang de feu. Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l'étang de feu. » (Apocalypse 20.11-15)
Le prophète Esaïe proclamait en son temps : « Il n'y a point de paix pour les méchants, dit l'Éternel. » (48.22)
Revenons à notre texte d’aujourd’hui. Il est important de noter l’insistance de la Parole de Dieu sur…
La cause du châtiment
« Si quelqu'un adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main... » (Apocalypse 14.9); et au v.11 : « et ils n'ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui adorent la Bête et son image, et quiconque reçoit la marque de son nom. »
Le jugement est encadré par ce qui l’a provoqué. La raison du châtiment est annoncée d’abord, et elle est répétée après que la peine éternelle soit proclamée. Celui qui aura vécu, soit séduit par l’attrait, soit gagné par la menace terroriste du pouvoir absolu, celui qui se sera associé de plein gré ou qui se sera laissé lier de force au collectivisme divinisé, sera considéré par Dieu comme un « déserteur ». Il sera uni pour toute l’éternité au sort de la Bête. Quelqu’un a dit : « Qui hurle avec les loups dans ce monde, hurlera avec eux dans l’autre ».
Ces paroles - « ceux qui adorent la Bête » - répétées à la fin de ce passage, nous amènent à plusieurs réflexions :
Premièrement : Dieu, le Dieu unique, vivant et vrai, doit recevoir lui seul l’adoration. Que lisons-nous en Matthieu 4.8-10 ? « Le diable transporta Jésus sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit: Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m'adores. Jésus lui dit: Retire-toi, Satan! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul. » Jésus faisait allusion, entre autres, aux commandements de l’Éternel dans le livre du Deutéronome 6.13-14 : « Tu craindras l'Éternel, ton Dieu, tu le serviras… Vous n'irez point après d'autres dieux, d'entre les dieux des peuples qui sont autour de vous. »
Un jour, « un des scribes… s'approcha, et demanda à Jésus: Quel est le premier de tous les commandements ? Jésus répondit: Voici le premier: Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l'unique Seigneur; et: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. » (Marc 12.28-30)
Ce que le diable n’a pas obtenu de Jésus au désert, il l’obtiendra à la fin des temps de l’humanité tout entière par le biais de l’Antichrist. L’adoration qui revient à Dieu, et à Dieu seul, sera détournée vers Satan. Cette pensée est effrayante. Les hommes adoreront le diable et les démons. C’est l’objectif qu’a toujours visé Satan depuis sa chute.
Secondement : le sort réservé aux adorateurs de la Bête est dissuasif, si on veut bien le considérer attentivement. La description de leurs tourments est là pour appeler les hommes au bon choix. N’est-ce pas ce que déclarait déjà l’Éternel à Israël lorsqu’il lui donna la loi ? « Vois, je mets aujourd'hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal. Car je te prescris aujourd'hui d'aimer l'Éternel, ton Dieu, de marcher dans ses voies, et d'observer ses commandements, ses lois et ses ordonnances, afin que tu vives et que tu multiplies, et que l'Éternel, ton Dieu, te bénisse dans le pays dont tu vas entrer en possession. Mais si ton cœur se détourne, si tu n'obéis point, et si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d'autres dieux et à les servir, je vous déclare aujourd'hui que vous périrez, que vous ne prolongerez point vos jours dans le pays dont vous allez entrer en possession, après avoir passé le Jourdain. J'en prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre: j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, pour aimer l'Éternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t'attacher à lui: car de cela dépendent ta vie et la prolongation de tes jours, et c'est ainsi que tu pourras demeurer dans le pays que l'Éternel a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. » (Deutéronome 30.15-20)
Troisièmement : Ces paroles, évoquant la cause du châtiment des adorateurs de la Bête, répétées une seconde fois, étaient un solennel avertissement aux chrétiens qui auraient été tentés de fléchir dans les persécutions imminentes.
Frères et sœurs, cet avertissement solennel nous est adressé, à nous aussi, dans ces temps difficiles de la fin, afin que nous ne faiblissions pas dans la foi. Après avoir mentionné toutes les douleurs qui attendent la terre et les êtres humains, et les souffrances qu’endureront ses disciples, Jésus ajoute : « celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. » (Matthieu 24.13).
L’auteur de l’épître aux Hébreux écrit : « Nous désirons que chacun de vous montre le même zèle pour conserver jusqu'à la fin une pleine espérance, en sorte que vous ne vous relâchiez point, et que vous imitiez ceux qui, par la foi et la persévérance, héritent des promesses. » (6.11-12)
Ne fléchissons pas, ne nous relâchons pas, fortifions-nous dans le Seigneur. Tout effort charnel est vain. Toute promesse faite à la légère n’est que du vent. Toute résolution qui s’appuie sur les capacités humaines est vouée à l’échec. C’est le Seigneur qui fortifie, c’est lui affermit, et fait tenir debout, c’est lui qui peut nous préserver de toute chute. Vivons dans une communion étroite avec Christ. C’est là qu’est le secret de notre victoire présente, future, et éternelle.
D’ailleurs, la fin de notre passage d’aujourd’hui est très significative : « C'est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus. » (Apocalypse 14.12)
En présence des redoutables perspectives décrites précédemment, l’apôtre Jean exhorte les chrétiens à la patience, à la persévérance. Il l’avait déjà fait, après la vision de l’Antichrist, de son empire et de ses œuvres : « C'est ici la persévérance et la foi des saints. » (Apocalypse 13.10)
Les saints sont caractérisés comme « ceux qui gardent les commandements de Dieu et la foi en Jésus. » Leur non-conformisme avec le monde sape toute possibilité d’une vie paisible sur la terre ; mais Dieu leur donne la persévérance nécessaire jusqu’à la mort. Et ils connaissent la vraie paix.
Mes amis, n’oublions jamais que l’obéissance et la foi sont les deux colonnes qui soutiennent toute vie chrétienne authentique, et qui soutiennent tout l’édifice qu’est l’Église de Jésus-Christ.
L’obéissance et la foi ont caractérisé la vie du père des croyants, Abraham. Il est dit de lui : « C'est par la foi qu'Abraham, lors de sa vocation, obéit... » (Hébreux 11.8) Marchons donc sur ses traces avec l’aide de notre Père céleste. Amen.
Paul BALLIERE
www.batissezvotrevie.fr
Écrire commentaire