COMMENT LE PRIVILEGE DE LA PUISSANCE DANS LA PRIERE PEUT-IL ÊTRE OBTENU ?
La réponse est : « Si vous demeurez en moi... et que mes paroles demeurent en vous. »
En Jésus
Bien-aimés, la première phrase nous dit que nous devons demeurer en Jésus notre Seigneur. Nous considérons comme un fait acquis que nous sommes déjà en lui. Est-ce acquis pour vous, mon cher lecteur ? Si oui, demeurez où vous êtes. Comme croyants nous devons demeurer avec ténacité attachés à Jésus, liés à lui. Nous demeurons en lui, en nous confiant toujours en lui et en lui seul, avec la même foi simple qui nous a unis à lui la première fois. Nous ne devons jamais prendre ni homme, ni chose, comme notre espérance de salut, mais demeurer confiant en Jésus seul comme nous l'avons reçu la première fois. Sa divinité, son humanité, sa vie, sa mort, sa résurrection, son élévation à la droite du Père, en un mot, lui-même, et son œuvre de salut sont les seuls objets de notre confiance. Ceci est absolument essentiel. Une foi temporaire ne sauve pas : il nous faut une foi qui demeure.
Livrés à Jésus
Mais « demeurer en Jésus », ce n'est pas seulement nous confier en lui ; c'est aussi nous livrer à lui pour recevoir sa vie et laisser cette vie produire ses fruits en nous. Nous vivons en lui, par lui, pour lui, comme lui, quand nous demeurons en lui. Nous sentons que nous sommes arrivés à la vie séparée du monde : « Nous sommes morts et notre vie est cachée avec le Christ en Dieu »1. Nous ne sommes rien si nous vivons en dehors de Jésus ; nous ne sommes alors que des branches sèches et propres seulement à être coupées et jetées au feu. Nous n'avons aucune raison de vivre excepté celle que nous trouvons en Christ ; et quelle merveilleuse raison nous avons là ! La vigne a besoin de la branche autant que la branche a besoin de la vigne. Aucune vigne ne porte de fruits sinon sur ses branches. Sans doute elle porte les branches et ainsi elle porte tous les fruits ; mais c'est bien par les branches que la vigne donne toute sa production.
Ainsi les croyants qui demeurent en Christ sont ceux qui permettent au Seigneur de remplir ses desseins. Chose merveilleuse ! Les saints sont nécessaires à leur Sauveur ! L'Eglise est son corps et sa plénitude remplit tout en tous. Je désire que vous reconnaissiez cela, que vous puissiez voir votre responsabilité bénie, votre obligation de porter pratiquement beaucoup de fruit afin que le Seigneur Jésus puisse être glorifié en vous. Demeurez en lui. Ne revenez jamais sur votre consécration à son honneur et à sa gloire. Ne songez jamais à redevenir votre propre maître. Ne soyez pas esclaves des hommes, mais demeurez en Christ. Qu'il soit l'objet, aussi bien que la source de votre existence. Oh ! si vous parvenez à cela et que vous demeurez en perpétuelle communion avec votre Seigneur, vous réaliserez une joie, un délice, une puissance dans la prière tels que vous n'en avez jamais connus auparavant. Il y a des moments où nous sommes conscients que nous sommes en Christ et nous réalisons notre intimité avec lui. Et quelle joie, quelle paix, nous buvons à cette coupe ! Demeurons dans cette douce communion ! « Demeurez en moi », dit Jésus. Vous ne devez pas aller et venir, mais demeurer. Laissez votre vie se confondre entièrement avec la sienne, dépensant toutes vos forces pour Jésus et gardant à jamais pour lui votre premier amour. Oh ! que nous puissions réaliser cela par le Saint-Esprit !
En lui quand il émonde
Pour nous aider à comprendre cette vérité, notre Sauveur nous a donné la parabole de la vigne et des sarments : « Il émonde dit-il2 tout sarment qui porte du fruit. » Prenez garde de demeurer en lui quand vous êtes émondé.
- « Oh ! dit quelqu'un, je pense que je suis chrétien ; mais, hélas ! j'ai plus de souffrances et d'ennuis que jamais ; les hommes me ridiculisent, le diable me tente, et mes affaires vont de travers. »
- Frère, si vous voulez avoir la puissance dans la prière, vous devez être attentif à demeurer en Christ quand le tranchant du sécateur enlève les rameaux inutiles. Endurez les épreuves et ne songez jamais à abandonner votre foi à cause d'elles. Dites : « Quand même il me tuerait, je ne cesserai pas d'espérer en lui. » Le Seigneur vous a averti, quand vous êtes venu pour la première fois dans la vigne, que vous auriez à être émondé et taillé soigneusement ; et si maintenant vous éprouvez que vous êtes sous la taille, vous ne devez pas penser qu'il vous arrive quelque chose d'extraordinaire. Ne vous rebellez pas de ce que vous pouvez avoir à souffrir de la tendre main de votre Père céleste qui est le vigneron. Non, mais attachez-vous davantage à Jésus. Dites : « Coupe, Seigneur, coupe dans la chair vive si tu veux ; mais je veux m'accrocher à toi. A qui irions-nous ? tu as les paroles de la vie éternelle »3. Oui, accrochons-nous à Jésus quand l'émondoir est en sa main et alors « nous demanderons ce que nous voulons et cela nous sera donné. »
En lui après l'émondage
Prenez-y garde, aussi : lorsque l'épreuve de l'émondage est disparue, vous devez demeurer encore attaché à votre Seigneur. Notez le troisième verset : « Maintenant vous êtes déjà purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée : Demeurez en moi et je demeurerai en vous »4. Demeurez après l'épreuve où vous étiez avant qu'elle ne vous atteigne. Quand vous êtes sanctifié, demeurez où vous étiez quand vous avez été justifiés. Quand vous voyez l'œuvre du Saint-Esprit grandissant en vous, ne vous laissez pas tenter par l'idée de vous vanter que maintenant vous êtes quelqu'un et que vous n'avez plus besoin de venir à Jésus comme un pauvre pécheur et que vous ne comptez sur son précieux sang que pour votre salut.
Demeurez encore en Jésus. De même que vous vous teniez à lui quand le sécateur vous taillait, demeurez en lui maintenant que les jeunes grappes commencent à se former. Ne dites pas en vous-même : « Quelle branche féconde je suis ! Comme j'orne la vigne ! Maintenant je suis vigoureux. » Vous n'êtes rien. Seulement comme vous demeurez en Christ vous êtes un atome meilleur que le bois inutile qu'on brûle au feu. Mais ne faisons-nous pas de progrès ? Oui, nous croissons, mais nous demeurons en lui ; nous n'allons jamais un centimètre plus loin, nous demeurons en lui ; sinon nous serons jetés dehors et nous dessécherons. Notre unique espoir se trouve en Jésus aussi bien dans nos jours les meilleurs que dans les plus mauvais. « Maintenant, dit Jésus, vous êtes purs à cause de la parole que je vous ai annoncée ; demeurez en moi et moi je demeurerai en vous. »
En lui pour porter du fruit
Demeurez en lui pour tous les fruits que vous devez porter : « Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit s'il ne demeure attaché au cep, de même vous n'en pouvez porter si vous ne demeurez en moi. »
- « Ici, alors, j'ai quelque chose à faire », dit quelqu'un.
Certainement, vous avez quelque chose à faire, mais non en dehors de Jésus. Le sarment doit porter du fruit ; mais s'il s'imagine qu'il va produire une grappe de lui-même, il se trompe grossièrement. Le fruit du sarment doit sortir du cep. Votre travail pour le Christ doit être le travail du Christ en vous ou autrement il ne sera bon à rien. Je vous en prie, soyez attentif à cela. Votre enseignement à l'école du dimanche, votre prédication ou n'importe quelle œuvre, tout doit être fait en Jésus. Ce n'est pas par votre talent, ni par des plans de votre invention que vous pourrez sauver des âmes. Méfiez-vous des plans de votre fabrication. Faites par Jésus ce que Jésus vous ordonne de faire. Souvenons-nous que notre travail pour le Christ, comme nous disons d'habitude, doit être d'abord le travail du Christ si vous voulez qu'il soit accepté par lui. Demeurez en lui comme étant la source de votre fécondité.
En lui notre vie
De plus, demeurez en lui comme étant votre vie même. Ne dites pas : « Je suis chrétien depuis vingt ou trente ans, je puis maintenant vivre sans dépendre du Christ. » Non, vous ne pouvez rien faire sans lui, fussiez-vous aussi âgé que Mathusalem. Votre vie chrétienne ne peut subsister que si vous êtes sans cesse accroché à lui, confiant et toujours dépendant de lui, car tout vient de lui et de lui seul. En un mot, si vous voulez posséder cette splendide puissance dans la prière dont je vous parle en ce moment, vous devez demeurer dans une aimante, une vivante, une permanente, une consciente et pratique communion avec le Seigneur Jésus-Christ ; et si vous réalisez cela par la grâce divine, alors demandez tout ce que vous voulez et cela vous sera accordé.
Ses paroles en nous
Mais notre texte mentionne quelque chose de plus que vous ne devez pas oublier : « Que mes paroles demeurent en vous. » Qu'elles sont importantes ces paroles du Christ ! Dans le quatrième verset il dit : « Demeurez en moi et moi je demeurerai en vous », puis comme parallèle il dit : « Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous. »
Quoi donc ? Est-ce que le Christ et ses paroles ne font qu'un ? Oui, il en est pratiquement ainsi. Certains parlent du Christ comme étant le Maître, mais quant à la doctrine ils ne se soucient pas de ce que sa Parole déclare. Aussi longtemps que leurs cœurs sont respectueux de sa personne, pour le reste ils réclament la liberté de pensée. Mais ce n'est qu'un subterfuge. Nous ne pouvons pas séparer le Christ de sa Parole ; car, premièrement il est la Parole ; ensuite, comment oser l'appeler Maître et Seigneur et ne pas faire ce qu'il dit, et rejeter la vérité qu'il enseigne ? Nous devons suivre ses préceptes, spécialement le précepte de l'amour qui est l'essence de toutes ses paroles, ou bien il ne nous acceptera pas comme ses disciples. Nous devons aimer Dieu et nos frères ; même, nous devons aimer tous les hommes et chercher leur bien. La colère et la malice doivent être bannies du milieu de nous. Nous devons imiter Jésus. Si les paroles du Christ ne demeurent pas en vous, quelles que soient votre foi ou vos œuvres, vous n'êtes pas au Christ. Le Christ et ses commandements ne font qu'un. Si vous ne voulez pas du Christ ni de ses paroles, lui non plus ne voudra pas de vous ni de vos prières ; c'est en vain que vous demanderez, vous serez comme une branche morte. Bien-aimés, j'attends de vous de meilleures choses quoique je parle ainsi.
Ces portes d'or
De grâce, passez par ces deux portes d'or : « Si vous demeurez en moi et si mes paroles demeurent en vous. » Poussez-les toutes les deux et entrez dans cette spacieuse chambre : « Vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé. »
Il me reste à le montrer.
Charles SURGEON
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1 . Colossiens 3.3
2. Jean 15.2
3. Jean 6.68
4. Jean 15.3
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