LE CHANDELIER
Lecture biblique : Ex.25.31-40 ; 37.17-24.
Le terme « chandelier » est impropre. A cette époque, il n’y avait pas de chandelier. Les chandelles étaient totalement inconnues. En fait, il s’agissait d’un luminaire alimenté par de l’huile, c’est-à-dire une lampe. Cette lampe était placée au côté méridional (le midi), le côté de la lumière. Son rôle, bien évidemment, était d’éclairer le lieu saint.
Comment ne pas penser à notre Seigneur Jésus-Christ ? Il est notre lampe, notre lumière : Jean 1.9 ; 8.12 ; 9.5.
Dans le tabernacle, il n’y avait aucune autre source de lumière. Cette lampe était unique. Il en est ainsi de Jésus. Il n’est pas une lumière, mais la lumière. En dehors de lui, tout est ténèbres. Comprenons que toute la lumière de l’Église, et du croyant en particulier, se trouve en Jésus, et en lui seul. Les sacrificateurs devaient marcher et servir, non à la clarté du monde extérieur, mais dans la lumière du sanctuaire. S’ils voulaient marcher à la lumière naturelle de ce monde, il leur fallait sortir du sanctuaire, mais ils ne bénéficiaient plus alors de la beauté du lieu saint. Il en est ainsi de nous. Quand nous ne marchons plus dans la communion de Jésus, et que nous laissons les « clartés » de ce monde nous envahir, nous perdons les richesses et la gloire de Christ !
Non seulement le lieu saint n’était éclairé que par une seule lampe intérieure, mais la clarté du jour extérieur ne pénétrait pas. Nous comprenons l’enseignement de l’Écriture : la sagesse de ce monde, ses raisonnements, ses jugements, sa philosophie, n’ont rien à faire dans le « lieu saint ». D’ailleurs, la lumière du jour aurait affaibli la lumière de la lampe. Pour être efficace, la lampe devait être seule. N’introduisons jamais les systèmes et les méthodes du monde, au sein de l’Église. Ils ne feraient que nuire à la révélation et à la vérité en Jésus-Christ.
Le « chandelier » possédait sept lampes. Elles sont l’image de la perfection et de la plénitude de la lumière divine (comparez Apoc.1.4 ; 3.1 ; 4.5).
En Esaïe 11.1-2, nous avons le chandelier à sept branches : la tige centrale : « L’Esprit de l’Éternel ». Puis, six branches, par trois groupes de deux branches : « Esprit de sagesse et d’intelligence (deux branches), Esprit de conseil et de force (deux autres branches), Esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel » (troisième groupe de deux branches). Six en tout, comme pour la lampe du Tabernacle. Quelle merveilleuse unité dans la parole du Seigneur ! Sagesse et intelligence de l’Esprit nous sont indispensables dans notre vie spirituelle (Eph.1.16 ; Rom.12.2). Le conseil et la force de l’Esprit sont les éléments moteurs de notre marche concrète et pratique avec Dieu. Enfin, la connaissance et la crainte de Dieu, sont la source de la vraie piété. Elles constituent la qualité de notre relation avec le Seigneur et de notre obéissance respectueuse.
Notons encore que l’huile et la lumière sont liées : la seconde étant dépendante de la première (lisez à ce propos Eph.1.16-19 ; 1 Cor.2.7-10 ; Jean 14.26 ; Jean 16.13-14).
1. La constance
Ex.27.20-21 ; Lév.24.1-4.
La lampe ne s’éteignait jamais. Les sacrificateurs renouvelaient l’huile, et maintenaient les mèches en bon état. Ils auraient commis une terrible faute s’ils avaient négligé ce service, et si la lampe s’était éteinte.
Le rôle d’Aaron, dans cette responsabilité, nous amène à contempler la vigilance et l’activité de notre grand Souverain Sacrificateur, Jésus. Comprenons que l’œuvre du Saint-Esprit dans l’Église est liée à l’œuvre de Jésus sur la terre et dans le ciel.
Ex.35 :38 : Ces mouchettes étaient une sorte de ciseaux utilisés pour ôter les bouts de mèches carbonisés. Ces derniers étaient déposés dans des vases à cendre. On ôtait ainsi tout ce qui pouvait obstruer les canaux de l’huile. Il doit en être de même dans notre vie spirituelle. Tant de petites choses, insignifiantes à nos yeux, attristent le Saint-Esprit, nous font perdre l’onction sainte, et par là-même nous empêchent d’être la lumière du monde. Ayons constamment le mal en horreur, et cherchons à demeurer saints en tout temps.
Le lieu saint n’était jamais plongé dans l’obscurité. Au dehors, le soleil pouvait briller, le ciel pouvait être bleu ou gris, dégagé ou chargé de nuages ; ce pouvait être le jour ou la nuit, dans le lieu saint régnait toujours la même douce clarté. Il en est ainsi dans le domaine des choses spirituelles. Les systèmes humains, les philosophies, la sagesse de ce monde, enchantent puis déçoivent, mais la vérité de Jésus-Christ nous satisfait pleinement, et constamment.
2. Entièrement en or
A la différence des autres objets du Tabernacle. L’autel des parfums était en bois recouvert d’or. Il en était ainsi de la table des pains de proposition, et de l’arche de l’alliance.
L’or est le symbole de la divinité de Jésus. Il n’y avait pas de bois d’acacia dans la lampe. Il nous faut saisir ici toute la portée de l’enseignement de l’Écriture. Jésus n’est la lumière du monde que par sa nature divine. Toute la vérité est en Dieu et en Dieu seul (voyez Col.2.9-10 – comparez avec le verset 8 ; Jean 1.1, 4, 9).
La lampe était faite d’or pur. Ce qui fut vrai pour Jésus, doit l’être pour nous : exerçons sur nous-mêmes une discipline constante pour demeurer purs et être ainsi en mesure d’éclairer ceux qui sont dans les ténèbres (comparez Lam. de Jér.4.1 ; Mal.3.3).
3. La forme de la lampe
Remarquez tout d’abord qu’elle n’était pas suspendue ou placée sur un support. Elle reposait directement sur le sol. Jésus est venu dans le monde, sur notre terre.
La tige centrale de la lampe nous parle de Jésus lui-même. Les six autres branches (6 est, dans l’Écriture, le chiffre de l’homme) sont une allusion aux croyants, à l’Église. En voici les raisons :
1. Les branches prenaient naissance sur la tige centrale : l’Église est « sortie » de Jésus-Christ, de son côté percé à la croix (voyez Act.20.28).
2. Tout leur poids portait entièrement sur la tige. Il n’y avait pas d’autre point d’appui : Christ porte son Église. Elle n’a, dans ce monde, aucun autre soutien (comparez Deut.1.31).
3. La tige centrale – c’est une évidence – apparaissait au milieu : Jésus est au milieu de son peuple : Mt 18.20 ; Apoc.1.13,20.
4. La tige et les branches, quoique distinctes, formaient un tout inséparable. Notez une autre traduction pour les versets 31 et 36 : « …feront corps avec lui », ou « …seront tirés de lui ». L’Église doit être unie à Jésus de façon indissoluble. Le Seigneur lui-même a enseigné cette vérité en prenant l’image du cep et des sarments formant une même plante. Lisez Héb.3.14 ; 1 Cor.1.9.
5. La tige centrale n’était pas seule à éclairer. Les six autres branches répandaient aussi la lumière. Jésus est la lumière du monde. Nous aussi (Jean 8.12 ; Mt 5.14-15 ; Apoc.1.19-20 ; Phil.2.14-15). Christ nous rend participants de sa nature divine et de sa vocation.
6. La même huile alimentaient la tige centrale et les branches (Eph.4.4). L’Esprit qui a reposé sur Jésus, l’Esprit qui a rempli Jésus de sa puissance, doit aussi nous remplir. Sans lui, toute entreprise est vouée à l’échec. Méditons Jean 3.34.
7. L’ornementation de la tige et des branches était identique : Jean 1.16 ; Jean 17.22 ; 2 Cor.3.18.
4. En or battu
L’or avait donc subi tout un travail, long et délicat. Une masse d’or, d’environ 50 kg, avait été martelée et ciselée, pour obtenir cette lampe, véritable ouvrage d’art. Il avait fallu beaucoup de patience et d’habileté. Combien de coups de marteaux ont du être donnés ! Combien d’instruments différents ont du être utilisés ! Le bloc primitif était devenu un chef-d’œuvre.
Tout ce travail, tous ces coups portés sur le bloc d’or massif nous parlent des souffrances de Jésus et de la gloire qu’il s’est acquise par elles. La masse d’or avait toujours la même valeur avant et après le travail des ouvriers. De la même manière, Jésus est Dieu avant et après ses souffrances. Sa nature divine n’a pas changé. Mais par contre, après ses souffrances, sa gloire a reçu un éclat incomparable. Adorons notre Seigneur pour son œuvre et ses souffrances ! Laissons-nous sans cesse attirer par sa beauté sans égale ! (Luc 24.26 ; Héb.2.10 ; 5.8-9 ; 1 Pi.1.11).
Avant la croix, Jésus a enduré toutes sortes de souffrances physiques, morales, et spirituelles. Tout au long de sa vie terrestre, il a souffert dans sa chair et dans son esprit.
Il fut « battu » par les tentations multiples. La perfection de sa sainteté en ressortit avec un plus bel éclat, et une plus grande beauté (voyez Héb.2.18 ; 4.15).
A l’âge de douze ans, il dut affronter l’incompréhension de ses parents. Mais il fit passer les affaires de son Père avant toutes choses. Sa consécration brilla d’un éclat inégalé.
Il rencontra l’incompréhension des Pharisiens. Par exemple, quand il pardonne les péchés d’un paralytique, ou ceux de la femme de mauvaise vie, on l’accuse de blasphème ; mais sa grâce a resplendi de façon magnifique.
Lors de la résurrection de la fille de Jaïrus, l’éclat de la puissance de Jésus s’est frayé un chemin à travers les moqueries d’une multitude.
Que de fois, Jésus constata l’incompréhension de ses disciples ! C’est alors que brilla l’éclat de sa patience.
L’incrédulité des uns, l’impénitence des autres, les pièges, les complots, les insultes, les injures, les calomnies et les médisances, les accusations multiples, la haine, n’ont fait que révéler le caractère parfait de Christ.
Mais lors des événements de la crucifixion, les souffrances de Jésus ont atteint le degré le plus élevé : il connut la trahison, le reniement, l’abandon, des souffrances physiques indescriptibles, la souffrance morale, et les souffrances spirituelles lorsqu’il fut abandonné du Père à cause de nos péchés. Là resplendit la beauté de sa consécration absolue, de sa douceur, de son amour, et de son pardon.
Notons encore que l’or est un métal très précieux, inattaquable. L’air, l’eau, toutes sortes d’agents extérieurs ne peuvent l’altérer. Quelle image de Christ ! (Lisez Jean 8.46 ; Héb.4.15).
5. L’huile
Quand tout le travail fut achevé , on put verser l’huile dans les réservoirs et allumer les sept lampes. Ces lampes ne devaient plus s’éteindre. Tout cela n’était que l’ombre de choses glorieuses à venir. En effet, après l’œuvre de rédemption accomplie parfaitement par Jésus sur la croix, le Saint-Esprit pouvait venir, et baptiser les croyants dans sa puissance (comparez Jean 7.39).
Note complémentaire : lisez Ex.27.20 : la pensée des souffrances de Jésus apparaît encore ici au travers des « olives concassées », c’est-à-dire broyées, écrasées. C’est à Gethsémané (dont le nom signifie « pressoir à huile ») que Jésus livra un combat intense dans la prière, au point que sa sueur devint comme des grumeaux de sang tombant à terre. Il fut comme « broyé » dans tout son être, pour soumettre totalement sa volonté à celle du Père.
6. L’ornementation
Des fleurs et des fruits (pommes) y étaient représentés. Nous avons ici un symbole du fruit de l’Esprit qui doit se développer, et parfaire ainsi en nous l’image, la nature, le caractère de Christ (méditez Héb.12.14).
Des « calices en forme d’amande ». L’amandier était très répandu en Palestine, et très apprécié des peuples de ces contrées. Sa particularité ? Il est le premier arbre à fleurir, parfois même alors que l’hiver dure encore. Par la précocité de sa floraison, il paraît ne pas s’assoupir. Il est comme une sorte de veilleur au cœur de l’hiver, pour manifester en lui la vie. Son nom hébraïque dérivait d’une racine impliquant l’idée de vigilance et d’activité. Voilà un bien joli symbole de la vigilance de notre Dieu. Il veille sur sa parole : comparez Jér.1.11-12.
Quel est encore le sens symbolique de cette lampe ? Dieu ne s’endort jamais (Ps.121.3-4). Il n’oublie pas sa parole. Il en prend un soin jaloux. Ne laissons donc aucune place au doute dans notre cœur, et ne nous décourageons jamais. Dieu est fidèle (Mt 24.35).
Conclusion
Héb.10.19-20 : c’est notre privilège, à nous croyants de la Nouvelle Alliance, d’entrer dans le sanctuaire ! Gardons-nous purs pour bénéficier des richesses de ce lieu si béni ! Triomphons de « l’homme naturel », du monde, de Satan, pour vivre dans la pleine communion de notre Dieu.
« Car auprès de toi est la source de la vie; par ta lumière nous voyons la lumière. » (Ps.36.10)
Paul BALLIERE
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