AMOUR MATERNEL ET FOI CHRÉTIENNE
« C'est par la foi que Moïse, à sa naissance, fut caché pendant trois mois par ses parents. » (Hébreux 11.23.)
Jokébed, humble femme, vivant dans l'obscurité au milieu des milliers d’Israël en des temps extrêmement troublés eut le privilège d'être la mère d'un homme remarquable : Moïse, et l'honneur d'avoir sa foi donnée en exemple à la postérité dans les Saintes Écritures. En ce temps-là, les Israélites étaient établis dans le pays de Gosen que le Pharaon, contemporain de Joseph. leur avait donné. Ils y étaient heureux depuis plus d'un siècle lorsqu'un autre Pharaon, cruel, apparut. La paix régnait au sein de la pieuse famille d'Amram et de Jokébed: une fillette nommée Marie, âgée alors d'une dizaine d'années, prenait soin de son petit frère, Aaron, plus jeune qu'elle de sept ou huit ans. On se réjouissait à la pensée que, bientôt, un troisième enfant allait naître, mais cette joie était mêlée d'une grande crainte car le nouveau Pharaon avait ordonné de faire mourir tout enfant mâle nouveau-né parmi les Hébreux! Lorsque le jeune Aaron atteignit sa troisième année, ce qu'on avait espéré et redouté tout à la fois arriva, un petit garçon vint au monde. Grande bénédiction pour un Israélite mais naissance qui revêtait un caractère réellement tragique à cause des édits du redoutable Pharaon ! Amram et sa femme Jokébed étaient nés, tous deux, en esclavage, mais cet esclavage n'avait pas été particulièrement pénible jusqu'alors. Maintenant le bon Pharaon étant mort l'esclavage se fit sentir dans toute son horreur. Les pieux parents avaient certainement prié avec foi avant la naissance de leur troisième enfant. Si ce devait être un garçon, que devaient-ils faire?
Les temps et circonstances qui entourèrent la vie de Jokébed sont décrits dans les premiers chapitres du livre de l'Exode. La puissance de Satan est exposée dans 1.8 à 22. La puissance de la foi, devant faire échec à celle de Satan dans 2.1 à 4. Enfin. la puissance de Dieu, répondant à la pureté et à l'élan de la foi, fait l'objet des versets 5 à 10 du Chapitre 2. Ce sont là les trois puissances qui se trouvent continuellement en présence dans les différentes circonstances de la vie humaine de l'enfant de Dieu. Jokébed (gloire de Jéhovah) avait, pour ainsi dire, un nom prédestiné; comme, aussi, ce pauvre Ikabod, de 1 Sam. 4.21 (privé de gloire) en eût un!
Job avait dit (3.25) : « Ce que je crains, c'est ce qui m'arrive et ce que je redoute c'est ce qui m'atteint ! » Ainsi en fut-il au sein de cette famille, un garçon était né et il devait mourir, selon l'ordre du roi, à l'encontre de la volonté de Dieu. Il y avait donc là deux volontés et deux puissances opposées, il appartenait au domaine de la foi de décider du sort de cet enfant. Ce sont « ces parents » à la foi desquels il est rendu hommage dans l’Épître aux Hébreux (11.23), qui furent donc associés dans la prière comme dans la peine, mais la mère fut appelée à « mettre sa foi en action » et de quelle héroïque manière! Après avoir discerné la puissance de Satan et fait appel à la puissance de Dieu, c'est par la foi, et non grâce à des raisonnements humains, qu'elle risqua sa vie pour sauver celle de son enfant et qu'elle l'exposa à la mort sur les rives du Nil. Sa foi fut récompensée et elle le recouvra par une sorte de résurrection. Elle n'entrevoyait certes pas toutes les conséquences de cette décision qu'elle ne considérait pas comme étant de l'héroïsme. L’Écriture ne nous parle plus de Jokébed et nous ne savons pas combien de temps elle vécut ; toujours est-il qu'elle ne put avoir, probablement, la moindre idée concernant l'avenir de son fils Moïse. La foi de cette femme reçut une récompense immédiate par le salut du petit Moïse (sauvé des eaux), mais son acte de foi eut des conséquences heureuses, lointaines et incalculables quand, au temps marqué, le grand Moïse devint le libérateur d'Israël, type de Christ-Libérateur à bien des égards.
« La foi a la promesse de la vie présente et de celle qui est à venir » (1 Tim. 4.8). Il semble, de prime abord, que l'action de Jokébed que nous considérons à juste titre comme étant un véritable « acte de foi » ait été un acte de désespoir et certains pourraient être tentés de « juger » fort mal des sentiments maternels de cette humble femme! Un acte de foi est toujours un acte irraisonnée qui engendre des actes, en apparence, irraisonnables, surpassant la raison ; la foi n'est pas le résultat du raisonnement mais celui de l'intuition divine, autrement dit, c'est une chose irraisonnée qui engendre des actes, en apparence, déraisonnables C'est un don de Dieu par le Saint-Esprit, elle vient et naît dans le cœur à la suite des affirmations de la Parole de Dieu (voyer Romains 10.17).
Quelle grande leçon pour les parents en ce qui concerne l'éducation de leurs enfants. Que de parents pleurent aujourd'hui leurs erreurs d'hier parce que s'en remettant à leurs sophismes personnels plutôt qu'aux avertissements de la Parole de Dieu, ils voient leurs enfants sur le chemin de la perdition dès leur jeunesse. Le sage Salomon a écrit : « Instruis l'enfant selon la voie qu'il doit suivre (et non selon celle qu'il se propose de suivre) et quand il sera vieux, il ne s'en détournera pas » (Proverbes 22.6). Ailleurs nous relevons cette « mise en garde » : « L'enfant livré à lui-même fait honte à sa mère » (Proverbes 29.15). Il y a, hélas! des parents chrétiens semblables au pieux Eli et au vaillant David qui manifestèrent une faiblesse coupable à l'égard de leurs enfants (Voyez 1 Sam. 3.13 et 1 Rois 1.6). Ces hommes de Dieu reçurent le châtiment de leur faiblesse. Frères et sœurs, heureux parents à qui le Seigneur a accordé le privilège d'être à la tête d'une famille ! Puissions-nous mettre en pratique le principe adopté par Rappart de Chrischona :
« Que ma maison, à mon Maître soumise,
Soit dans la grande une petite église ! »
Pierre NICOLLE
www.batissezvotrevie.fr
Écrire commentaire
Adrien (jeudi, 22 décembre 2022 21:52)
Soyez bénis! Amen.