L’IMMACULEE CONCEPTION
Pour n'avoir pas à revenir sur les erreurs qui sont propagées au sujet de la mère du Sauveur nous devons dire un mot de l'Immaculée Conception, cette doctrine toute nouvelle qui date officiellement de 1854 et par laquelle on affirme que Marie a été conçue sans péché et est venue au monde comme Dieu lui-même.
Une telle énormité, - Dom Guéranger, qui défend chaudement le nouveau dogme, est obligé de le reconnaître* - ne peut trouver aucun point d'appui dans l'Evangile. Loin de se croire sans péché, Marie elle-même sent le profond besoin d'un Sauveur : « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur » (Luc 1.46-47). L'ange lui dit que le Saint-Esprit surviendra en elle ; mais nulle mention d'une préparation miraculeuse antérieure, rien qui laisse entrevoir cette prétendue conception immaculée. Paul déclare que « la mort a passé sur tous les hommes du fait que tous ont péché » (Rom. 5.12). Il revient souvent sur ce sujet et toujours il fait usage du mot « tous », sans exception aucune, ni pour Marie ni pour personne. C'est qu'en effet l'Evangile ne fait pas d'exception. Tous sont sous l'empire du péché. Comme le dit saint Ambroise : « Jésus est le seul que les filets du péché n’ont pas enveloppé ».
Un tel dogme est donc de tout point une création de l'Eglise romaine, une invention sortie de l'imagination faussée de ses docteurs, qui, pour parler avec Paul, sont « bouffis d'un vain orgueil par leurs pensées charnelles » (Col. 2.17-19).
Ce n'est qu'au 4° siècle qu'un moine commence à parler de l'immaculée conception ; c'est au 12° siècle seulement (en 1140) que cette idée est formellement mise en avant par quelques chanoines de Lyon. Saint Bernard la combat vigoureusement. Soutenue par les uns, repoussée par les autres, cette idée a depuis lors continuellement partagé les esprits catholiques et a causé de vives discussions. Ce n'est qu'en 1854 que le pape Pie IX l'a sanctionnée de sa propre autorité et promulguée comme un dogme obligatoire pour tous. Elle n'en reste pas moins, comme on le voit, antichrétienne au suprême degré.
Que dirons-nous des fêtes instituées en l'honneur de Marie ? Aucune d’elle n’est antérieure au 5° siècle. Celle de l'Assomption date du 7° en Orient, et du 8° en Occident (Encycl. des Sciences Rel., t. I, p. 656), celle de la Conception du 12°. Tout l'Evangile, comme toute l'antiquité chrétienne, proteste donc contre le dogme proclamé par Pie IX et si bien mis à la mode quelques années plus tard par la prétendue apparition de la Vierge à Lourdes.
F. MARSAULT
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* Voir l’ouvrage de Bordas-Dumoulin et Huet sur « l’Immaculée Conception », p. 306.
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