DERNIERES INSTRUCTIONS DE JOSUE

  

DERNIERES INSTRUCTIONS DE JOSUE

 

Israël est maintenant en possession de son héritage ; Josué, vieux et fort avancé en âge, est près de s’en aller par le chemin de toute la terre. Quand les soutiens extérieurs de l’ordre divin dans l’assemblée viennent à manquer, et que ceux qui étaient en avant dans le combat ne sont plus, tout manque en apparence ; mais, en réalité. s'il y a la foi, rien ne manque. « L'Éternel, votre Dieu », dit Josué, « est celui qui a combattu pour vous » (v. 3 et 10). Les conducteurs peuvent par¬tir ; « l'issue de leur conduite » est une chose pré¬cieuse à considérer ; mais « Jésus-Christ est le même, hier, aujourd'hui et éternellement ». Oui, rien ne manque s'il y a la foi ; et là où elle n'est pas, tout s'écroule, comme cela est arrivé à Israël et à l'Église.

Il s'agissait désormais. pour que le peuple se maintînt à la hauteur de ses privilèges, que cette puissance de l'Esprit, qui, dans la personne de Josué, les avait conduits à la victoire, se réalisât dans leurs âmes et dans leur vie tout entière. « Fortifie-toi et sois ferme avait-il été dit à Josué, au chapitre 1.6, « car toi tu feras hériter à ce peuple le pays que j'ai juré à leurs pères de leur donner ». Voilà la puissance pour la victoire. Maintenant Josué dit au peuple : « Fortifiez-vous beaucoup » (v. 6). C'est la réalisation dans l'âme.

Or commuent cette force spirituelle doit-elle se montrer chez le peuple ? Dans l'obéissance à la Parole écrite : « pour garder » — et celle-ci est inséparable de la pratique — « et pour pratiquer tout ce qui est écrit dans le livre de la loi de Moise ». Pour obéir ainsi, le peuple avait non seu¬lement la puissance de l'Esprit de Dieu avec lui, mais il avait sous ses yeux un homme, Josué, au¬quel les mêmes choses avaient été enjointes (1.7), qui avait suivi jusqu'au bout le chemin de l'obéissance, et qui, comme Paul, pouvait dire : « J'ai gardé la foi ». Mais nous, chers lecteurs, nous avons le vrai Josué, le modèle parfait, le chef et le consommateur de la foi.

Remarquez encore ceci : comme Paul, Josué a pleine conscience des changements qui se pré¬parent ; un nouvel ordre de choses va être intro-duit par son départ. Ces deux hommes savaient que ce serait le déclin, mais, comme fil conduc¬teur à travers les ruines, comme guide infaillible, ils recommandaient la Parole : « Je vous recom¬mandé à Dieu et à la parole de sa grâce, etc. » (Actes 20.32).

Oui, cette Parole a la puissance de nous édifier, de nous donner un héritage, mais avant tout de nous sanctifier. C'est pour l'avoir oubliée qu’Israël est tombé graduellement au niveau des na¬tions idolâtres et de leurs abominations. Voyez, au v. 7, comment la pente est à la fois insensible et glissante ; d'abord on prend place avec les nations : on oublie la séparation du monde ; puis on fait mention du nom de leurs dieux ; les prin¬cipes qui règlent le monde nous deviennent fami¬liers ; puis nous faisons jurer par eux : nous trou¬vons naturel que d'autres les reconnaissent ; puis nous les servons, et enfin nous nous prosternons devant eux. Nous sommes devenus nous-mêmes de pauvres esclaves du monde et de son prince ! Quel chemin rétrograde !

 

 

Mais, outre l'obéissance à la Parole, Josué in¬dique encore au peuple d'autres moyens de conserver leurs bénédictions. Le second est « l'atta-chement à l'Éternel » (v. 8) ; il faut que le cœur, que les affections soient attachés à la personne de Christ. Pensez-vous souvent, bien-aimés, à ce verset du Ps. 63 : « Mon âme s'attache à toi pour te suivre, ta droite me soutient » ? Ne sent-on pas là un cœur qui s'est donné tout entier, et qui peut le dire au Seigneur, car ce ne sont pas des senti¬ments que l'on étale devant le monde. C'est une âme éprise de la beauté de son objet, qui se donne à lui tout entière. Alors elle découvre en lui une force qui l'élève au-dessus de toutes les difficultés et la préserve de tous les dangers : « Ta droite me soutient ». Il en est de même dans notre chapitre ; aux v. 9 et 10, le peuple a fait l'expérience de la force de l'Éternel en s'attachant à lui. Oh ! puissions-nous, dans nos jours troublés, trouver plus de cet attachement intime des âmes à Christ, — l'état d'un cœur qui ne cherche et ne veut que lui ; qui ne fait pas montre devant le monde de ses sentiments ou de sa consécration à Dieu, d'un cœur qui ne dit pas : « Je suis riche, et je me suis enrichi », mais qui dit à Christ, dans le silence où son oreille toute seule peut entendre nos ac¬cents : « Je t'aime, parce que tu m'as aimé le pre¬mier », mais aussi pour ton incomparable beauté, ô modèle inimitable, dont j'aimerais pouvoir re¬produire quelques traits ! « Mon âme s'attache à toi pour te suivre ».

Le troisième moyen, c'est la vigilance. Prenez bien garde à vos âmes, pour aimer l'Éternel votre Dieu » (v.11). Nous avons à veiller sur nos cœurs, à ne pas y tolérer l’entrée, souvent très subtile, des convoitises qui affaiblissent les affections pour le Seigneur, et le remplacent bientôt au-dedans de nous par des objets indignes d’être comparés avec lui, ce qui l’oblige à nous juger (v.12-16). « Fuis les convoitises de la jeunesse », dit l’apôtre. « Soyez sobres, veillez ».

 

H.R.

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