ACTES 20.22 et ACTES 21.4 UNE CONTRADICTION ?

    

ACTES 20.22 et ACTES 21.4

 

UNE CONTRADICTION ?

 

Une lectrice de notre site m’a posé la question suivante :

« En Actes 20.22, l’apôtre Paul déclare que lié par l’Esprit, il se rend à Jérusalem. Chapitre 21.4 : les disciples, eux aussi poussés par l’Esprit, disent à Paul de ne pas y aller. Comment est-il possible que l’Esprit pousse à la fois Paul à aller à Jérusalem et à la fois les disciples à l’en dissuader ? Je ne comprends pas ! Merci pour votre réponse. »

 

Lisons tout d’abord les deux textes :

Actes 20.22 : « Et maintenant voici, lié par l'Esprit, je vais à Jérusalem, ne sachant pas ce qui m'y arrivera. »

 

Actes 21.4 : « Les disciples, poussés par l'Esprit, disaient à Paul de ne pas monter à Jérusalem. »

 

La question est très pertinente. Elle m’a d’ailleurs été posée plusieurs fois. 

 

Le premier texte se comprend aisément. Paul avait livré sa vie entièrement au Seigneur. Il ne s’appartenait plus à lui-même. Il le déclare d’ailleurs, sans équivoque (Actes 20.24) : « Mais je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie, comme si elle m'était précieuse, pourvu que j'accomplisse ma course avec joie, et le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus, d'annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. » En allant à Jérusalem, il ne savait pas précisément tout ce qui l’attendait, mais l’Esprit l’avait averti des tribulations à venir, ainsi que l’apôtre le dit lui-même (Actes 20.23) : « Seulement, de ville en ville, l'Esprit Saint m'avertit que des liens et des tribulations m'attendent. » Embûches, épreuves, souffrances, persécutions… Paul était résolu à tout endurer par amour pour son Seigneur.

 

Le second texte pose problème, puisqu’il semble présenter une contradiction. La réalité est tout autre, et elle nous apporte un riche et profond enseignement. Nous découvrons la délicatesse du Saint-Esprit à l’égard des enfants de Dieu, et sa douce influence dépourvue de toute contrainte. Que veut-il dire par la bouche des disciples ? « Paul, comme je te l’ai annoncé, si tu vas à Jérusalem, tu vas souffrir. Mais tu es libre ! Si tu veux t’épargner des souffrances incontournables dans cette ville, n’y va pas ! » L’apôtre est « lié par l’Esprit », mais il peut « se délier » lui-même si sa chair redoute l’aridité du chemin. Le Saint-Esprit ne le contraint. Paul doit faire un choix. 

Ce sont les disciples de Tyr qui, poussés par l’Esprit, dirent à Paul de ne pas monter à Jérusalem (voyez Actes 21.3-4).

 

Nous avons une réplique de cette « scène » quelques jours plus tard, à Césarée dans la maison de Philippe, l’évangéliste (Actes 21.8). Lisons Actes 21.10-14 : « Comme nous étions là depuis plusieurs jours, un prophète, nommé Agabus, descendit de Judée, et vint nous trouver. Il prit la ceinture de Paul, se lia les pieds et les mains, et dit: Voici ce que déclare le Saint Esprit: L'homme à qui appartient cette ceinture, les Juifs le lieront de la même manière à Jérusalem, et le livreront entre les mains des païens. Quand nous entendîmes cela, nous et ceux de l'endroit, nous priâmes Paul de ne pas monter à Jérusalem. Alors il répondit: Que faites-vous, en pleurant et en me brisant le cœur? Je suis prêt, non seulement à être lié, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus. Comme il ne se laissait pas persuader, nous n'insistâmes pas, et nous dîmes: Que la volonté du Seigneur se fasse! »

 

Nous touchons là un grand sommet spirituel, gravi par un homme qui avait renoncé à tout pour Jésus-Christ ; un homme pour lequel vivre par l’Esprit et marcher aussi selon l’Esprit étaient l’essentiel, quel qu’en fût le prix. 

 

Paul BALLIERE

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