QUE PENSER DU PRETERISME ?

 

 

QUE PENSER DU PRETERISME ?

 

Une question m’a été posée récemment par un ami de notre site :

 

« Il y a actuellement des vidéos You Tube qui annoncent le prétérisme. Ils affirment que la totalité des prophéties de la Bible se sont réalisées lors du premier siècle. Leurs arguments se tiennent. Qu'en penser ? »

 

Tout d’abord, qu’est-ce que le prétérisme ? Le prétérisme est une doctrine de l'eschatologie protestante selon laquelle les textes prophétiques de la Bible évoquent des événements qui se sont déjà produits. Le mot vient du latin praeter (« passé »).

 

Selon le prétérisme, tous les textes prophétiques de la Bible sont en fait historiques. L’interprétation prétériste des Écritures considère le livre de l’Apocalypse comme la représentation symbolique de conflits ayant lieu au Ier siècle, non comme une description des événements de la fin des temps. Le prétérisme est donc l’opinion selon laquelle les prophéties bibliques concernant la « fin des temps » se sont déjà accomplies… dans le passé. Le prétérisme s’oppose directement au futurisme, qui attend l’accomplissement à venir de ces prophéties.

 

Nous apporterons une réponse succincte à la question posée. Tout d’abord, remarquons que la tendance au prétérisme se manifestait déjà au temps de la première Eglise. L’apôtre Paul écrit : « Pour ce qui concerne l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ et notre réunion avec lui, nous vous prions, frères, de ne pas vous laisser facilement ébranler dans votre bon sens, et de ne pas vous laisser troubler, soit par quelque inspiration, soit par quelque parole, ou par quelque lettre qu'on dirait venir de nous, comme si le jour du Seigneur était déjà là. » (2 Thessaloniciens 2.1-2)

 

Premièrement, il apparaît clairement que bon nombre de prophéties bibliques se sont déjà accomplies. Leur accomplissement a eu lieu à une époque voulue de Dieu, qui n’est pas celle de la « fin des temps ». L’Histoire du monde, et l’Histoire du peuple d’Israël confirment ce fait. Par exemple, des prophéties concernant le roi Nebudnetsar, diverses nations, l’empire des Mèdes et des Perses, l’empire grec, l’empire romain, le peuple d’Israël, ont déjà vu leur accomplissement. C’est une évidence historique.

 

D’autres prophéties s’inscrivent dans un double cadre : l’un, pour un accomplissement plus ou moins proche ; l’autre, plus lointain, voire « la fin des temps ». Dans le discours eschatologique (Matthieu 24), Jésus fait allusion à la destruction de Jérusalem et du temple, en l’an 70 (v.1-2) ; il parle ensuite d’événements planétaires dont nous sommes les contemporains ; d’autres sont encore à venir (voir les versets 30, 31, par exemple).

 

Enfin, certaines prophéties nous projettent, sans nul doute, vers la fin des temps, pour ne pas dire vers l’éternité. C’est le cas d’un grand nombre de chapitres du livre de l’Apocalypse. Comment interpréter, par exemple, le fait que Satan soit lié pour 1 000 ans, comme un événement accompli ? Et que dire du jugement devant le grand trône blanc ? Des nouveaux cieux et de la nouvelle terre ? De la nouvelle Jérusalem descendant du ciel ? 

 

Il convient donc d’aborder les prophéties de l’Ecriture avec humilité et lucidité, sans préjugés, et de les examiner à la lumière de l’Histoire passée et présente, pour maintenir un équilibre dans l’exégèse des textes bibliques nous projetant vers un accomplissement futur.

 

Paul BALLIERE

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