A PROPOS DU PARLER EN LANGUES

     

A PROPOS DU PARLER EN LANGUES

 

Plusieurs questions m’ont été posées récemment à ce sujet. Ces questions reviennent très souvent en ce qui concerne le parler en langues comme signe initial, ou premier, ou évident, du baptême du Saint-Esprit.

 

1ère question : « Le parler en langues est le signe initial du baptême dans le Saint-Esprit. C'est un signe pour qui ? »

 

Paul écrit : « Par conséquent, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants; la prophétie, au contraire, est un signe, non pour les non-croyants, mais pour les croyants. Si donc, dans une assemblée de l'Église entière, tous parlent en langues, et qu'il survienne des hommes du peuple ou des non-croyants, ne diront-ils pas que vous êtes fous? (1 Corinthiens 14.22-23)

Certains ont pensé qu’il y a une contradiction entre le verset 22 et le verset 23. Si les langues sont un signe pour les non-croyants, pourquoi alors, lorsqu’ils entendent les croyants parler en langues, disent-ils que ces derniers sont fous ? 

Les langues sont un signe de rupture pour les non-croyants. Jésus dit : « … L’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous » (Jean 14.17).

Par contre, les langues sont une grâce, un privilège, un don, réservés au peuple de Dieu. Que dit Paul dans les versets qui précèdent ? « Il est écrit dans la loi: C'est par des hommes d'une autre langue et par des lèvres d'étrangers que je parlerai à ce peuple, et ils ne m'écouteront pas même ainsi, dit le Seigneur. » (1 Corinthiens 14.21). Voyez la comparaison faite par Paul avec le texte d’Esaïe 28.11. A quoi l’apôtre fait-il allusion ? Au message prophétique d’Esaïe adressé au peuple d’Israël. Puisqu’Israël traite la parole prophétique de balbutiement inintelligible, Dieu leur parlera dans une autre langue, par un peuple barbare qui les envahira (les Assyriens). Le langage « inintelligible » entendu lors des jugements de Dieu sur Israël était alors un signe de rupture entre l’Eternel et Israël. De la même manière, les langues sont un signe de rupture pour les non-croyants, et un signe de grâce pour l’Église. 

 

 

2ème question : « Comment différencie-t-on, dans la pratique, le parler en langues, du don de « la diversité des langues »?

 

La pratique du parler en langues, signe initial du baptême dans le Saint-Esprit, relève d’un usage privé. Les croyants sont invités à parler en langues chez eux, non dans le cadre de l’Eglise, puisque les autres (et eux-mêmes) ne comprennent pas ce qu’ils disent. 1 Corinthiens 14.16-19 : « Autrement, si tu rends grâces par l'esprit, comment celui qui est dans les rangs de l'homme du peuple répondra-t-il Amen! à ton action de grâces, puisqu'il ne sait pas ce que tu dis? Tu rends, il est vrai, d'excellentes actions de grâces, mais l'autre n'est pas édifié. Je rends grâces à Dieu de ce que je parle en langue plus que vous tous; mais, dans l'Église, j'aime mieux dire cinq paroles avec mon intelligence, afin d'instruire aussi les autres, que dix mille paroles en langue. »

Par contre, le don appelé « la diversité des langues » (1 Corinthiens 12.10), différent du signe initial du baptême du Saint-Esprit (et j’expliquerai ci-après en quoi il est différent) s’exerce en public si, dans l’Eglise, il est accompagné du don appelé « l’interprétation des langues » ; et ce, pour que l’Eglise en reçoive de l’édification. 1 Corinthiens 14.5-6a, 7-12 : « Je désire que vous parliez tous en langues, mais encore plus que vous prophétisiez. Celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins que ce dernier n'interprète, pour que l'Église en reçoive de l'édification.

Et maintenant, frères, de quelle utilité vous serais-je, si je venais à vous parlant en langues… Si les objets inanimés qui rendent un son, comme une flûte ou une harpe, ne rendent pas des sons distincts, comment reconnaîtra-t-on ce qui est joué sur la flûte ou sur la harpe? Et si la trompette rend un son confus, qui se préparera au combat? De même vous, si par la langue vous ne donnez pas une parole distincte, comment saura-t-on ce que vous dites? Car vous parlerez en l'air. Quelque nombreuses que puissent être dans le monde les diverses langues, il n'en est aucune qui ne soit une langue intelligible; si donc je ne connais pas le sens de la langue, je serai un barbare pour celui qui parle, et celui qui parle sera un barbare pour moi. De même vous, puisque vous aspirez aux dons spirituels, que ce soit pour l'édification de l'Église que vous cherchiez à en posséder abondamment. »

 

 

3ème question : « Si c'est uniquement quand on parle en langues que l'on est baptisé du Saint-Esprit, cela revient à dire que tous les frères de Corinthe parlaient en langues, puisque Paul dit dans 1 Corinthiens 12.13 que nous avons tous été baptisés dans un seul esprit. »

 

A propos de ce texte, bon nombre de commentateurs soulignent, à juste titre, une différence dans les expressions employées par l’apôtre : « baptisés dans un seul Esprit » et « abreuvés d’un seul Esprit ».

Voici la traduction littérale du texte grec : « En effet, en un seul Esprit nous tous, en un seul corps, nous avons été baptisés, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres, et tous, d’un seul Esprit, nous avons été abreuvés ».

La première expression fait référence à l’action régénératrice de l’Esprit. Jésus a dit : « Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3.5). C’est dans cette même pensée que Paul écrivit plus tard : « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas » (Romains 8.9b). Il ne s’agit pas ici du baptême dans le Saint-Esprit. En effet, il n’est pas nécessaire d’être baptisé dans le Saint-Esprit pour être sauvé. Il faut avoir été régénéré par le Saint-Esprit, et avoir scellé l’engagement dans cette nouvelle vie par l’obéissance du baptême d’eau. Cette action du Saint-Esprit a pour conséquence l’unité du Corps de Christ, l’Eglise.

La seconde expression – « abreuvés » – se rapporte au baptême du Saint-Esprit. Jésus avait dit : « Si quelqu’un a soif qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui croit en moi, comme dit l’Ecriture, des fleuves d’eau vive couleront de son sein. Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore1, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié » (Jean 7.37-39). Cette action du Saint-Esprit a pour conséquence la diversité et la complémentarité des membres dans le Corps de Christ et ce, par les divers dons distribués selon la volonté de l’Esprit (voyez 1 Corinthiens 12.14-26). 

Si nous prenons à la lettre 1 Corinthiens 12.13b, nous pouvons en conclure que tous les Corinthiens parlaient en langues (signe initial du baptême dans le Saint-Esprit). A moins qu’il faille rattacher le mot « tous » à l’expression « un seul Esprit » et que l’apôtre ait voulu dire que la source de l’ « expérience de Pentecôte » (ayant pour signe le parler en langues) est la même pour tous les croyants (Juifs, Grecs, esclaves, libres)…

 

 

4ème question : Où est la différence claire entre le don de « la diversité des langues » et le signe (le parler en langues) prouvant que la personne a reçu le Saint-Esprit ? Aussi est-ce le seul signe qui montre qu'un homme a été baptisé du Saint-Esprit ?

 

Le parler en langues est, sans aucun doute, le signe initial du baptême dans le Saint-Esprit. Au jour de la Pentecôte (Actes 2), les disciples furent tous remplis du Saint-Esprit et cette expérience fut mise en évidence par le fait qu’ils parlèrent en d’autres langues. L’expérience fut la même par la suite : voir Actes 10.44-46 ; Actes 19.6 ; Actes 9.17 et 1 Corinthiens 14.18). Il est clair que Dieu veut montrer la réception du Saint-Esprit par la même manifestation du parler en langues. Jésus l’avait annoncé : « Voici les miracles qui accompagneront ceux [et non pas quelques-uns, ou certains, ou plusieurs] qui auront cru : en mon nom…ils parleront de nouvelles langues… » (Marc 16.17).

Mais il faut noter que si le « parler en langues » est le signe initial, évident, premier, du baptême dans le Saint-Esprit, il n’est pas le seul (voyez par exemple Actes 2.42-47)

 

 

5ème question : Quelle est la différence entre l’expérience initiale du parler en langues et le don appelé « la diversité des langues » ?

 

Citons Howard Carter : « Lorsqu’une personne reçoit pour la première fois le Saint-Esprit, le signe initial est le commencement de l’expérience. On doit continuer à l’exercer dans les dévotions privées. Nous devons continuer à jouir de la grande bénédiction de la communion avec le Seigneur apportée par ce signe initial. C’est pour l’usage privé et personnel. Parler en langues dans l’Eglise est donné à ceux qui sont employés spécialement dans ce but. L’apôtre pose la question : « Tous parlent-ils en langues » (dans l’église), c’est-à-dire en public ? La réponse est négative. Néanmoins, tous peuvent parler à Dieu en privé, aussi bien par l’esprit que par l’intelligence. 

Nous ne pouvons pas appeler cela un don distinct du signe initial du baptême du Saint-Esprit. C’est une autre manifestation du même don, une manifestation publique… Tous parleront du Seigneur aux autres, mais tous ne sont pas appelés à prêcher… Certains sont appelés de façon précise à prêcher publiquement »

 

Ainsi, quiconque est baptisé dans le Saint-Esprit a-t-il reçu le don des langues ? Si par le don des langues nous entendons seulement la faculté de parler à Dieu dans une « langue inconnue », alors nous pouvons répondre par l’affirmative. Si par le « don » nous voulons parler de la faculté de s’exprimer en langues publiquement (prière, louange), nous dirons alors « non ».

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

1. C’est-à-dire, n’était pas encore répandu, comme cela eut lieu après la glorification de Jésus. 

 

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