AMOUR ET JALOUSIE

      

AMOUR ET JALOUSIE

 

« La jalousie est inflexible comme le séjour des morts ; ses

ardeurs sont des ardeurs de feu, une flamme de l’Eternel. »

(Cantique des cantiques 8.6)

 

La Sulamithe a parlé de l’amour « fort comme la mort ». Immédiatement après, elle s’empresse d’évoquer la jalousie. En effet, la jalousie accompagne inévitablement un amour puissant.

 

 

Comme le séjour des morts

 

La jalousie est « inflexible comme le séjour des morts ». On ne reprend au sépulcre rien de ce qu’il s’est une fois approprié. Il garde ses captifs et les retient fermement, et impitoyablement. Qui peut être plus cruel que le séjour des morts ? Il importe peu qu’une personne soit extrêmement aimable, agréable ou de grande valeur, lorsque le séjour des morts vient en faire sa proie, les larmes, le chagrin ne servent à rien. Le séjour des morts ne connaît ni la pitié, ni la compassion. Il est insensible. Il est cruel.

La jalousie avec laquelle Christ veille sur ses rachetés est forte comme le séjour des morts. Elle ne tolère aucune tache, aucune ride, chez les membres de l’Epouse.

 

Qui n’est pas jaloux d’une jalousie légitime, n’aime pas comme l’on doit aimer.

 

 

La jalousie de Dieu

 

Dieu est jaloux. Depuis le commencement des temps, il a été un Dieu jaloux. Entendez ce qu’il proclame à Israël du haut du Sinaï : « Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux… » (Exode 20.4-5)

 

L’intensité de l’amour de Christ est telle que la moindre pensée d’une rivalité, venant dérober notre cœur, lui est intolérable. C’est parce que Christ nous aime vraiment, fortement, qu’il est jaloux d’une très sainte jalousie. 

C’est pour cette raison que, par amour, il nous fait des reproches, et recherche en nous la perfection. Ses exhortations, ses avertissements, ses injonctions, sa discipline, tout exprime la jalousie de son amour.

C’est pour cette raison aussi, qu’il ne nous permettra pas d’avoir un cœur partagé. Quand bien même nous lui appartiendrions presque entièrement, comment pourrait-il être satisfait ? Non, il ne supporte pas de voir sa bien-aimée, l’Eglise, être salie par le monde ou accaparée par d’autres amours. 

Les apôtres du premier siècle étaient animés de la jalousie de Christ pour son Eglise. Paul écrit : 

« Je suis jaloux de vous d'une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure. Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l'égard de Christ. Car, si quelqu'un vient vous prêcher un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un autre Esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre Évangile que celui que vous avez embrassé, vous le supportez fort bien. » (2 Corinthiens 11.2-4)

Jean écrit : 

« N'aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est point en lui; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. » (1 Jean 2.15-17)

Jacques écrit :

« Adultères que vous êtes! ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu. Croyez-vous que l'Écriture parle en vain ? C'est avec jalousie que Dieu chérit l'esprit qu'il a fait habiter en nous. » (Jacques 4.4-5)

 

Amis chrétiens, puisque nous nous sommes consacrés à Jésus-Christ en tant que « vierge pure », s’il voit quoi que ce soit en nous qui le rend jaloux, il nous commandera de nous en débarrasser sûrement, à tout prix, jusqu’à ce qu’il règne en nous. Toute influence corrompant notre amour pour lui, lui est odieuse.

Qui pourra résister à la jalousie de Christ ? Qui pourra lutter contre elle ? Le Seigneur détruira tous ses ennemis, tous les séducteurs, et tous les obstacles jusqu’à ce qu’il devienne pour sa Fiancée chérie l’unique Seigneur et le Roi incontesté. C’est ainsi qu’elle sera protégée jusqu’à ce qu’elle voie son visage.

 

 

Des ardeurs de feu

 

Les ardeurs de la jalousie « sont des ardeurs de feu, une flamme de l’Eternel ». Littéralement : « Une flamme de Jah ». Jah est une forme abrégée de Jéhovah. C’est le seul passage du livre du Cantique des cantiques où Dieu soit nommé.

Dieu n’est-il pas un feu dévorant ? « C'est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte, car notre Dieu est aussi un feu dévorant. » (Hébreux 12.28-29) Son amour et sa jalousie sont comme un feu qui consume tout ce qui peut être brûlé. Tout ce qui n’est pas éternel, tout ce qui est du monde, de la chair, de la terre, et de l’homme sera brûlé. Mais derrière tous ces exercices spirituels, souvent douloureux, se trouvent toujours les voies divines dans l’ardeur puissant d’un amour inextinguible.  Cet amour est actif contre toutes les influences tendant à nous en détourner. Il les consume et les détruit, afin que nous soyons purs comme l’or passé au creuset, transparents comme le cristal, le jour où nous serons présentés à notre Bien-aimé pour partager son trône. C’est ainsi que, dès maintenant, nous pourrons sans entrave goûter l’amour de Christ et y répondre. 

 

 

L’amour en retour

 

Mes amis, notre cœur n’est ni à vendre, ni à partager. Nous avons donné notre vie à Jésus. Nous lui appartenons. Entièrement. Si quelqu’un d’autre s’approche et frappe à la porte de notre cœur pour nous séduire, nous détacher de Christ, nous entraîner dans un amour ou une passion coupable, qu’il trouve, écrit sur cette porte : « occupé ! » Que notre être tout entier soit toujours consacré à Celui que nous adorons. Ce sera notre sécurité.

 

Paul BALLIERE

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