ARME DE LA PENSEE DE SOUFFRIR
Tout serviteur de Dieu devrait être disposé à souffrir. Nous lisons dans la première épître de Pierre, chapitre 4, verset 1, les mots suivants : « Ainsi donc, Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi, armez-vous de la même pensée ». Une attitude juste à l'égard de la souffrance est une partie essentielle de l'armure de tout serviteur de Dieu.
Un point de vue assez fréquemment adopté déclare que toute forme de plaisir s'oppose au développement spirituel. Nous rejetons avec force cette philosophie car la Parole de Dieu elle-même proclame que l'hérita¬ge du peuple de Dieu est un héritage béni. Nous lisons au Psaume 84 : L'Eternel donne la grâce et la gloire. Il ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l'intégrité ». Et le Psaume 23 bien connu dit : L'Eternel est mon berger ; je ne manquerai de rien ». Dans la Bible tout entière, les soins prévenants et tendres du Seigneur nous sont clairement dépeints. Et, tout au long des Ecritures, nous voyons le Seigneur fidèlement à l'œuvre pour délivrer les siens de toutes leurs détresses, faisant toujours une distinction entre son peuple et les nations. Même lors du séjour de son peuple en Egypte, il fit reposer une bénédiction toute spéciale sur la partie du pays qu'il occupait.
Par ailleurs, Dieu n'exempte pas ses enfants de l'épreuve et du châtiment. En fait, ils sont nécessaires pour amener leur croissance à maturité. Mais nous aimerions souligner ici cet aspect de la souffrance dont il est souvent question dans la Parole de Dieu : la souffrance choisie délibérément par ceux de ses enfants qui ont le désir ardent d'être entièrement à son service. Il ne s'agit pas d'une souffrance imposée à laquelle ils se soumettent à contre-cœur, mais d'une souffrance qu'ils choisissent délibérément. Les trois hommes vaillants de David n'auraient pas eu besoin de s'exposer au danger pour lui procurer à boire ; mais lorsqu'ils l'entendirent exprimer son désir d'avoir de l'eau du puits de Bethléhem, ils risquèrent leurs vies et passèrent au travers des lignes de l'armée des Philistins pour répondre à son désir (2 Sam. 23.14-17).
Si tel est notre désir, nous pouvons éviter bien des épreuves ; mais si nous voulons être de quelque utilité au Seigneur, par amour pour lui, il est impérieux de choisir volontairement le chemin de la souffrance. No¬tre œuvre ne sera que de qualité superficielle si nous n'acquérons pas une disposition à souffrir pour lui.
Qu'entendons-nous par « disposition à souffrir » ? Faisons tout d'abord une différence très nette entre souffrance et disposition à souffrir. Être disposé à souffrir suppose le choix volontaire d'un chemin de souffrance pour les intérêts de Christ ; cela veut dire que nous avons à cœur d'endurer l'affliction pour sa cause. Il n'est pas question ici de la somme d'épreuves que nous serons appelés à subir, mais de notre attitude à leur égard. Par exemple, le Seigneur peut vous avoir placé dans des circonstances qui vous accordent une nourriture de choix, de bons vêtements et un foyer agréablement meublé. Le fait d'avoir choisi de souffrir pour sa cause ne signifie pas que vous ne puissiez plus continuer à jouir des bienfaits qu'il vous accorde. Il ne s'agit pas de savoir si vos circonstances extérieures sont pénibles ou faciles, mais si, de cœur, vous êtes déterminés à souffrir pour lui. La souffrance ne sera peut-être pas votre part journalière, mais, chaque jour, vous devez vous attendre à passer par l'épreuve.
Hélas ! La plupart des chrétiens, et même beaucoup de serviteurs de Dieu, semblent progresser merveilleusement aussi longtemps que les circonstances sont favorables, mais, aussitôt qu'une affliction les frappe, ils sont immobilisés. C'est qu'ils ne sont pas intérieure¬ment préparés à la souffrance. Si nous avons volontairement accepté la perspective de souffrir pour la cause de notre Seigneur, l'épreuve ne nous prendra jamais au dépourvu. Qu'il juge bon de nous accorder un répit, c'est son affaire ; quant à nous, nous sommes toujours prêts à affronter l'épreuve. Nous l'acceptons comme une chose normale toutes les fois qu'elle se présente à nous. Et, comme nous n'y voyons rien d'étrange, nous ne sommes pas tentés de dévier du chemin, mais nous continuons tout droit notre route. Notez soigneusement ce que dit Pierre : « De même que Christ a souffert dans la chair, armez-vous de la même pensée ». Avez-vous remarqué que la pensée de souffrir est une pièce de notre armure ? Oui, c'est un article de notre équipement spirituel, qui rend le diable impuissant quand il nous attaque en quelque point vulnérable. Nous sommes impropres au combat si nous négligeons de nous munir de cette pièce de l'armure.
Certains chrétiens endurent la souffrance, mais n'en apprécient nullement la valeur. Ils la traversent sans aucun sentiment de gratitude envers le Seigneur, soupirant uniquement à en être délivrés. Ils n'acceptent pas l'affliction de bon cœur, mais la considèrent comme quelque chose de pénible qu'ils doivent subir. Leur comportement montre qu'ils ne comprennent pas l'utilité de l'épreuve.
Frères et sœurs, s'il en est ainsi pour vous dans les moments de prospérité, vous serez incapables de continuer à servir le Seigneur lorsque l'adversité vous at¬teindra ; mais si vous êtes armés de la détermination de souffrir pour sa cause, vous continuerez fermement à avancer, quelles que soient les circonstances. Ne pensez pas que vous souffrez pour la cause du Seigneur parce que vous êtes dans l'affliction. Il ne s'agit pas de savoir combien vous avez souffert, mais de savoir dans quelle mesure vous vous réjouissez dans la souffrance. Il nous est possible d'endurer un grand nombre de peines et de difficultés, sans avoir en nous cette joie. La disposition à souffrir est quelque chose de profondément intérieur. Soyons bien au clair à ce sujet : il est possible d'avoir un cœur disposé à souffrir, sans avoir, par ce fait, des difficultés matérielles, aussi bien que par ailleurs, il soit possible de passer par beaucoup de difficultés matérielles, sans avoir un cœur prêt à souffrir. Si les chrétiens avaient tous le choix de souffrir ou non, la plupart d'entre eux choisiraient délibéré¬ment l'exemption de la souffrance, et ce, pour la simple raison qu'il leur manque le désir de souffrir pour leur Seigneur. Tout serviteur de Dieu dans la vie du¬quel il y a cette lacune, priera toujours pour que l'œuvre avance au travers de circonstances favorables.
Certains enfants de Dieu semblent avoir peu d'épreuves, tandis que d'autres se trouvent manifeste¬ment dans les plus grandes difficultés. Naturellement, nous serions enclins à conclure que ces derniers con¬naissent sa grâce dans une mesure plus complète que les premiers et qu'ils ont un ministère spirituel plus riche. En fait, l'inverse est souvent vrai ; car lorsque nous examinons plus à fond la situation, nous découvrons, qu'en dépit de leurs épreuves, cette aptitude à la souffrance fait complètement défaut à ceux qui sont éprouvés et qu'ils seraient plutôt enclins à fuir aussi vite que possible leurs épreuves. Leur souffrance ne leur sert à rien et ne leur apprend rien.
Être à l'étroit sur le plan financier est l'une des difficultés que nous sommes peut-être appelés à rencontrer dans l’œuvre. Par moments, il semble que le Seigneur n'a pas pourvu adéquatement à nos besoins et nous décidons que nous ne pouvons plus continuer. Quel doit être le sentiment du Seigneur en face de tel¬les réactions ? Ne l'avez-vous jamais entendu vous poser la question suivante : « Pour quelle raison me sers-tu ? » Oh ! que cette question nous trouve souvent en défaut ! Quel est le serviteur du Seigneur qui peut décider qu'il se mettra au travail s'il fait beau, mais qu'il restera chez lui en cas de pluie ? Rien ne vous découragera si vous avez compris la signification de la souffrance. Vous oserez défier les circonstances ; vous défierez les infirmités physiques ; vous défierez la mort ; vous défierez même les puissances des ténèbres. Mais si vous n'avez pas cultivé cette disposition, face aux difficultés, vous céderez à la crainte, et si vous donnez asile à la peur, vous deviendrez une proie facile pour l'ennemi. Il vous imposera la chose même que vous craignez et vous serez vulnérables à ses assauts du fait que votre esprit ne sera pas sauvegardé par la détermination à souffrir dans la chair comme Christ lui-même a souffert. Lui dirons-nous alors : « Contraint par ton amour, soutenu par ta grâce qui peut toutes choses, je me consacre à ton service quelles qu'en soient les conséquences » ?
Le chrétien ne devrait ni souhaiter, ni rechercher la difficulté, mais, si elle survient, elle devrait le trouver prêt à la supporter avec joie, pour le Seigneur. Dans le cas d'une déficience physique, par exemple, vous avez tout naturellement besoin d'un lit plus confortable qu'une personne en bonne santé ; mais, lorsqu'en partant pour servir le Seigneur, vous vous mettez en tête d'avoir à tout prix un lit confortable, vous serez d'emblée vulnérable aux attaques de l'adversaire. D'un autre côté, si vous êtes prêt à souffrir pour lui, et que vous trouviez un lit bien confortable, vous n'aurez aucun mérite à changer vos habitudes et à aller coucher sur le plancher pour vous endurcir. Ne vous imaginez pas que les chrétiens qui vivent dans des circonstances difficiles soient, de ce fait, plus capables d'endurer les difficultés que ceux qui vivent dans des circonstances plus favorables. Ce sont ceux qui, en dépit des circonstances, favorables ou non, ont mis toute leur confiance dans le Seigneur et se sont armés de la pensée d'avoir à souffrir qui seront capables d'affronter le jour de l'épreuve. Un frère habitué au confort, qui, après avoir fait une expérience très précise avec le Seigneur à ce sujet, aspire à souffrir pour sa cause, disposera d'un potentiel d'endurance supérieur à n'importe quelle au¬tre personne habituée à une vie dure, mais qui ne se serait pas armée de cette pensée.
Si vous n'avez pas tranché cette question, un jour votre faiblesse sera mise à nu, et, alors, vous vous laisserez aller à l'apitoiement sur vous-mêmes. En une certaine occasion, une sœur, qui avait servi le Seigneur pendant des années, alla trouver une autre sœur pour verser d'abondantes larmes dans un accès d'apitoie¬ment sur elle-même. Cette dernière lui demanda : « Pour qui versez-vous toutes ces larmes ? ». Beaucoup de chrétiens, dotés d'une certaine mesure d'endurance, s'écroulent en face de l'épreuve. Pourquoi ? Parce qu'ils ne prennent pas la précaution de s'armer comme Dieu le recommande dans sa Parole. Ainsi, au moment où leur faiblesse est mise à nu, leur orgueil étant blessé, ils se mettent à pleurer en s'apitoyant sur eux-mêmes.
Une question ne manque pas de se poser : « Dans quelle mesure devons-nous être prêts à souffrir ? » La Parole de Dieu dit : « Sois fidèle jusqu'à la mort » (Apoc. 2. 10). Vous dites qu'il y a là un danger de de¬venir extrémistes. Certes oui ; mais, si vous vous êtes armés de la pensée de souffrir, vous n'essaierez pas toujours de rester dans le juste milieu. Vous pouvez vous fier au Seigneur et à son Eglise pour maintenir l'équilibre dans le cas où vous seriez en danger de le perdre. Votre part est de mettre votre confiance en lui et, s'il l'exige, de souffrir jusqu'à la mort ; la sienne est de vous garder de ce qui dépasserait les forces qu'il juge bon de vous accorder. Si vous vous demandez sans cesse jusqu'où vous devez souffrir, vous n'irez jamais très loin ; mais vous serez pris au piège et vous causerez du tort à l'œuvre en voulant vous ménager. Être prêt à souffrir n'est pas un signe de faiblesse ; au contraire, c'est une attitude virile qui nous rend capable de dire au Seigneur : « Oui, Seigneur, même jusqu'à la mort ! Ma vie est à ta disposition pour que tu en fasses ce qui te paraîtra bon ». Dieu a besoin de serviteurs qui veulent travailler avec lui et qui n'hésiteront pas à renoncer à tout, même à leur vie, pour at¬teindre ce but. Abandonnons donc tous nos prudents calculs et cette crainte paralysante d'aller trop loin et soyons entièrement du côté du Seigneur pour le servir à tout prix, soit « jusqu'à la mort ».
Dans le livre de l'Apocalypse (12. 11), il est dit des vainqueurs : « Ils l'ont vaincu à cause du sang de l'Agneau ; et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort ». Si vous remplissez les mêmes conditions, les assauts que Satan dirigera contre vous seront vains. Il est incapable de vaincre quiconque est prêt à perdre sa propre vie. Satan riait à la pensée que Job pût servir Dieu d'une manière totalement désintéressée ; aussi, dit-il à Dieu : « Tout ce que possède un homme, il le donne pour sa vie. Mais, étends ta main, touche à ses os et à sa chair, et je suis sûr qu'il te maudit en face » (Job 2. 4-5). Satan savait qu'il pouvait vaincre Job, à condition que celui-ci recherche un intérêt personnel quelconque ; aussi, demanda-t-il la permission de l'éprouver. Cet épisode du livre de Job, comme celui de l'Apocalypse, montre l'impuissance de Satan à vaincre celui qui ne fait aucun cas de sa propre vie. Il y a une limite à notre souffrance. Puisse-t-il ne point y en avoir à notre détermination de souffrir ! S'il en existe une, tôt ou tard, Satan nous éliminera du combat.
Permettez-moi de terminer par une question : Qu'est-ce qui importe : nos affaires ou l'œuvre du Seigneur ? Le salut des âmes ou la sécurité de nos vies ? La sauvegarde de nos intérêts personnels ou le témoignage du Seigneur sur la terre ?
Oh ! puissions-nous, chacun, nous débarrasser de tout amour de nous-mêmes. Répondons au Seigneur qui, tout à nouveau, nous presse de le servir, en ne poursuivant que ses intérêts. Si nous nous livrons entièrement à lui, nous connaîtrons la plénitude de sa bénédiction.
Watchman NEE
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Adrien Konan (jeudi, 08 juin 2023 09:37)
Merci pour ce message clair nous devons porter notre croix chaque jour et chercher les intérêts de notre Seigneur Jésus.
Patrac (jeudi, 08 juin 2023 14:12)
Oui pour le vraix evangile set in grase de soufri pour lui magnifique ���❤️���
Jose (lundi, 12 juin 2023 03:41)
��❤️