LE SCORPION

 

LE SCORPION

 

Le scorpion n'appartient pas à la classe des insectes. Comme l'araignée, il appartient à la classe des Arachnides. On en connaît 600 espèces envi¬ron. Le plus petit mesure 3 cm. Le plus grand, le Pandinus, de couleur noire, en mesure 18.

Les scorpions, que l'on rencontre surtout en Afrique, sont gris-roussâtres. Solitaires et nocturnes, ils vivent dans les déserts. Ils peuvent rester de longues périodes sans manger ni boire. Aussi, pour éviter la dessiccation par la chaleur du soleil, vivent-ils sous les pierres ou dans le sol, en des galeries qu'ils creusent eux-mêmes. C'est de nuit qu'ils quittent leur abri, s'avançant rapidement, les pinces tendues telles que des antennes qui leur permettent de pressentir et de découvrir leurs proies. Quand ils se nourrissent, ils doublent alors aussitôt leur volume.

Les scorpions pullulent dans le désert du Sinaï. Ils abondent en certaines régions de Palestine. Une partie de la frontière méridionale par exemple, vers la mer Morte, porte le nom de montée d'Akrabbim (Nomb. 34.4), nom qui est dû à la quantité de scorpions qu'on y rencontrait (« Akrabbim » est un terme hébreu qui signifie « scorpions »). Avant de dresser une tente en ces lieux, il fallait avoir soin de retourner les pierres, si l'on ne voulait pas s'exposer à leurs attaques. Un voyageur, auteur d' « Un voyage autour de la Mer Morte », écrit en 1853: « Je défie que l'on retourne un caillou du Nédjeb, je dis un seul caillou, sans que l'on trouve dessous un de ces désobligeants animaux.»

De petites espèces de scorpions, qui ne sont nullement dangereuses, se rencontrent encore dans le sud de la France, en Espagne, en Italie, en Grèce.

De l'anatomie du scorpion, nous relevons les cinq éléments suivants:

 

1. la tête et le thorax forment une seule pièce;

2. la tête est munie de deux yeux et d'ocelles latéraux, de chélicères telles que des tenailles pour la mastication des aliments et de pédipalpes, armes de défense, représentées par de fortes pinces. Celles-ci sont recouvertes de poils, organes sensitifs par lesquels toute vibration est perçue;

3. l'abdomen, formé de six anneaux, se pro¬longe par une queue portant un aiguillon dit dard paralyseur. C'est de là que s'échappe un venin puissant, agissant tel que le curare, en paralysant les centres nerveux des victimes;

4. comme tout arachnide, le scorpion a quatre paires de pattes (et non trois, comme c'est le cas chez les insectes);

5. c'est par les pinces qu'il saisit les proies de petites dimensions. Il ne se sert de son dard que quand il s'attaque à des animaux plus gros.

 

Il n'est pas nécessaire de dire que les scorpions dont parle le roi Roboam ne sont pas les animaux dont nous parlons. Il s'agit de branches garnies de piquants ou de fouets munis de pointes de fer, ce qui rend évidemment les coups plus douloureux: « Mon père vous a corrigés avec des fouets, et moi je vous corrigerai avec des scorpions» (1 Rois 12.11).

La parole de Dieu, dans les livres de la Loi et des Prophètes, parle à cinq reprises du scorpion. Moïse tout d'abord rappelle le long voyage du peuple dans le désert: « L’Eternel, ton Dieu... t'a fait marcher dans le désert grand et terrible, désert de serpents brûlants et de scorpions, une terre aride où il n'y a point d'eau » (Deut. 8.15).

Lors de la captivité de Babylone le prophète Ezéchiel a eu la lourde mission de parler à un peuple qui n'a cessé d'être rebelle, à « des fils à la face impudente et au cœur obstiné ». Dieu, les comparant à des scorpions, encourage son serviteur: « Et toi, fils d'homme, ne les crains pas, et ne crains pas leurs paroles; car tu as 

près de toi des ronces et des épines, et tu demeures parmi des scorpions » (Ezéch. 2.6).

Quand le Seigneur Jésus était sur la terre, il désigna soixante-dix autres disciples qu'il envoya dans toutes les villes d'Israël. Ils s'en revinrent en se réjouissant de ce que les démons même leur étaient assujettis en son nom. Mais lui de leur dire: « Je vous donne l'autorité de marcher sur les serpents et sur les scorpions», images de la puissance diabolique aux dards enflammés, qui ne leur nuirait nullement. Toutefois ils avaient un sujet de joie plus élevé. Leurs regards sont dirigés vers le ciel: « Réjouissez-vous parce que vos noms sont écrits dans les cieux» (Luc 10.19, 20).

Un peu plus tard Jésus enseigna ses disciples à prier, en les assurant que le Père, qui est du ciel, leur donnerait toujours ce qui est bon. Quoiqu'un scorpion de couleur claire, enroulé sur lui-même, puisse ressembler à un œuf, un père d' « entre nous » ne sera pas dénaturé au point d'en donner un à son fils qui lui demande un œuf. A combien plus forte raison notre Dieu et Père donnera-t-il à ses enfants ce qui leur est utile et non pas ce qui peut leur être néfaste! (Luc 11.12.)

Enfin, au livre de l'Apocalypse, quand résonne la cinquième trompette, nous assis-tons à l'ouverture du puits de l'abîme. Une fumée incandescente s'en échappe, et de la fumée sortent des sauterelles, dont le pouvoir est « semblable au pouvoir qu'ont les scorpions de la terre ». « Leur tourment est comme le tourment du scorpion, quand il frappe l'homme » (Apoc. 9.3, 5, 10). Des angoisses morales indicibles et des tourments mortels seront la part des hommes, quand Dieu, juste juge, frappera cette terre.

L'Esprit de Dieu présente donc le scorpion comme étant l'image expressive de la puissance diabolique qui cherche à nuire, à tourmenter, à détruire. Mais il est une puissance plus forte encore, celle du Dieu qui protège comme autrefois il a protégé le peuple dans le désert, qui soutient dans le service comme autrefois il a soutenu le prophète et encouragé soixante-dix disciples, qui donne toujours à ses enfants ce qui leur est profitable. Aujourd'hui il est celui qui donne l'autorité de marcher sur les serpents et les scorpions. Demain, bientôt, il brisera Satan sous nos pieds (Luc 10.19; Rom. 16. 20).

 

P. ROSSEL

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