LE TAON
Comme la mouche et le moustique, le taon appartient à l’ordre des Diptères, c'est-à-dire des insectes qui sont porteurs de deux ailes. En réalité il y en a bien quatre, mais seules les deux ailes supérieures sont normalement développées. Les deux ailes inférieures sont réduites à deux pédicules, les balanciers, qui jouent cependant un rôle important dans l'équilibre de l'insecte.
Le taon, dit aussi « tavan », est l'un des plus gros diptères. Il compte près de 3000 espèces fans te monde. De couleur grise, brun ocré ou noire, il vit dans les forêts et les champs dans le monde. C'est par les chaudes journées qu'il se manifeste en bourdonnant bruyamment. Son avidité pour le sang de l'homme et des ani¬maux domestiques, le bétail entre autres, est bien connue. Comme chez les moustiques, c'est la femelle qui pique et se gorge de sang, tandis que le mâle se nourrit du suc des fleurs ou de la sève des arbres.
De l'anatomie du taon, qui n'est rien d'autre qu'une énorme mouche, nous soulignons les trois points suivants:
1. Sa longueur est de 25 millimètres pour une largeur de 1 centimètre.
2. Il est porteur d'une large tête, pourvue de deux gros yeux d’un vert doré éclatant.
3. Les pièces buccales, servant à percer la peau, sont puissantes. Conformée pour aspirer le fluide nutritif, la lèvre inférieure est telle qu'une trompe qui, au repos, est rétractée sous la tête.
Dans les pays tempérés les taons produisent une génération par an, alors qu'ils en produi¬sent plusieurs dans les pays chauds. Les larves sont grisâtres, allongées, fusiformes, vivant en colonies dans la terre ou la mousse, au bord des ruisseaux.
La piqûre des taons des pays chauds est plus irritante et plus dangereuse. Il a été démontré qu'ils peuvent inoculer au bétail le germe de diverses maladies: maladie du sommeil, jau¬nisse dite ictère hémorragique, anémie perni¬cieuse.
N'est-ce pas dans le sens des effets funestes de la piqûre de cet insecte qu’il faut com-prendre la mention du taon au livre de Jérémie, le seul passage de la parole de Dieu où il soit cité: « L’Egypte est une très belle génisse; le taon vient, il vient du nord » (Jér. 46.20) ?
Les derniers chapitres du livre de Jérémie – les chapitres 46 à 51 – font entendre la Parole de l'Eternel en jugement contre les nations: l’Egypte, la Philistie, Moab, les fils d'Ammon, Edom, la Syrie (Damas), L'Arabie (Kédar et Hatsor), la Perse (Elam) et Babylone,
Le chapitre 46 décrit le jugement de la pre¬mière d'entre elles, l'Egypte, par Nebucadnetsar, le roi de Babylone, d'abord vers l'Euphrate (v. 2), ensuite dans le pays d'Egypte même (v. 13). Nebucadnetsar est comparé à un taon, fonçant sur une génisse, se gorgeant de son sang, la faisant même périr. C'est l'image des armées chaldéennes venant du nord, envahis¬sant l’Egypte et l'anéantissant selon qu'il est écrit ailleurs: « Le roi de Babylone avait pris tout ce qui était au roi d'Egypte, depuis le torrent d'Egypte jusqu'au fleuve Euphrate » (2 Rois 24.7). Il est digne de remarque que, d'après la note en Jérémie 46.20, le mot « taon » peut être traduit par « destruction ».
Ainsi la puissance de l'Egypte, livrée par l'Eternel, Le Dieu d'lsraël, en la main du peuple du nord (v. 24), a été brisée. Le taon est venu et a tué la très belle génisse. Mais Nebucadnetsar n'a été qu’un instrument de la colère de Dieu contre l'Egypte. « Ce jour, est-il écrit, est le jour du Seigneur… un jour de vengeance... un sacrifice au Seigneur, l'Eternel des armées... le Roi » (vv. 10, 18),
Le taon vient, il vient du nord! Ce jugement de l’Egypte, si terrible qu'il ait été, n'est encore qu'une faible image des jugements divins qui, bientôt, s'abattront sur le monde ennemi de Dieu. Le livre de l'Apocalypse, a-t-on dit, est le livre de la venue de Christ qui est presque toujours sa venue en jugement (H.R.). Le pre¬mier chapitre déjà parle de Celui qui est, et qui était, et qui vient, le Tout-Puissant, et annonce la venue glorieuse du Seigneur Jésus: « Voici, il vient avec les nuées, et tout œil le verra » (Apoc. 1.4, 7, 8).
Heureux aujourd'hui est celui qui croit, car sur celui qui ne croit pas la colère de Dieu demeure (Jean 3.36). La part du croyant est d'attendre des cieux le Fils de Dieu, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient et, dans cette attente, de servir le Dieu vivant et vrai (1 Thess. 1.10).
P. ROSSEL
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