DAVID ET MEPHIBOSCHETH
Lecture biblique : 2 Samuel 9.1-13
« Si je dois vivre encore, veuille user envers moi de la bonté de l’Eternel ; et si je meurs, ne retire jamais ta bonté envers ma maison, pas même lorsque l’Eternel retranchera chacun des ennemis de David de dessus la face de la terre ».
Dieu avait rejeté Saül, le roi choisi par le peuple, à cause de sa désobéissance et de sa rébellion (1 Sam.15.26). David, un homme selon le cœur de Dieu (1 Sam.13.14), régnait maintenant sur Israël.
L’une des premières actions de David dans son règne fut de s’enquérir : « Reste-t-il encore quelqu’un de la maison de Saül, pour que je lui fasse du bien à cause de Jonathan ? »
Tsiba, un ancien serviteur de la maison de Saül apprit à David l’existence de Mephiboscheth, fils de Jonathan, qui était handicapé des deux pieds.
David envoya chercher Mephiboscheth et lui donna les terres de Saül, avec beaucoup de serviteurs , ainsi qu'une place à la table tous les jours de sa vie.
Nous avons ici une très belle image de la grâce et de la miséricorde de Dieu envers des pécheurs indignes, à cause de Christ. Elle se décompose en sept paroles:
1. « Le roi dit» (v.3). Là où se trouve la parole du roi, il y a puissance, autorité et totale souveraineté. Les conseils, les conférences et le marchandage n'ont pas de place ici. Le roi parla de son trône d’autorité, et ses décrets s'accomplissent.
Notre Dieu est infiniment souverain sur toute sa création. Il règne en toute autorité dans le ciel et sur la terre (Ps.115.1-3 ; Dan. 4:34, 35).
Notre Dieu est souverain en providence (1 Sam. 2:6-8; Esa. 45.5-7 ; 46.9-11). Il peut y avoir des causes secondaires ou tertiaires, mais Dieu est la cause première de toutes choses (Rom. 8.28; Eph. 1.11).
Notre Dieu est souverain dans le salut (Ex. 33.18, 19 ; Rom. 9:15-18 ; Jonas 2.9).
2. «Que j'use envers lui de la bonté de Dieu » (v.3). Le mot «bonté» est « miséricorde». David, le roi était un homme de miséricorde. La maison de Saül s'était opposée à lui jadis, et ses membres ne méritaient aucune miséricorde ou pitié, mais le cœur de David voulait manifester de la miséricorde à l'égard de certains d'entre eux.
Notre Dieu est saint, droit et juste, mais il est aussi miséricordieux. Il prend plaisir à faire miséricorde (Ps. 130.3-7). La race d'Adam gît dans la déchéance, la rébellion, et elle ne mérite aucune miséricorde. Dieu, ne doit rien aux pécheurs, mais il a déterminé de faire miséricorde à certains d'entre eux (Ex. 33.18, 19).
La religion utilise un langage de mérite, de récompenses et de service. Mais le langage de la véritable rédemption est miséricorde. «J’ai obtenu miséricorde» (1 Tim. 1.13-16); « ô Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur» (Luc 18.13).
3. «Il y a… un fils perclus des pieds» (v.3). Tsiba, le serviteur de la maison de Saül, apprit à David que Jonathan avait un fils nommé Mephiboscheth, ¬qui vivait près de Lodebar. Cet homme était maintenant un pauvre estropié à cause d'une chute tragique survenue lors de sa jeunesse (2 Sam 4.4).
Le mot «perclus », à cause d'une chute, ne décrit pas seulement Mephiboscheth mais également notre condition depuis la chute de notre père, Adam (Rom 5.12, 17-19; 1 Cor. 15.21, 22; Eph. 2.1-3). Cette chute a affecté toutes nos facultés et aucun bien n’habite en notre chair (Rom. 3.9-19).
4. «Le roi David l'envoya chercher» (v.5). Il décida de manifester de la miséricorde envers quelqu'un de la maison de Saül. Lorsqu'il entendit parler du fils estropié de Jonathan à Lodebar, David y envoya son serviteur pour le chercher. Le serviteur alla l’appeler et l'amena à David.
Le Seigneur de gloire est amour, et l'amour doit s’exprimer. Le Seigneur de gloire, dans sa miséricorde souveraine, décida de faire miséricorde à une race déchue. Il fixa son amour et son affection sur des pécheurs estropiés et envoya son Fils unique dans le monde pour les sauver (Jean 3.16, 17: Gal. 4.4, 5; Rom. 5.6-10). Christ vint vers nous, s' identifia à nous. Par son obéissance et sa mort, il honora la loi, donna satisfaction à la justice et permit à Dieu d’être juste et de justifier tous ceux qui croient (Rom. 3.19-26 ; 1 Pi. 3.18). Il envoya ensuite son Saint-Esprit pour nous chercher, nous appeler et nous donner le désir de venir à lui (Gal. 1.15; Eph. 1.13, 14; Ps. 110.3).
5. «David lui dit : Ne crains point» (v.7). Mephiboscheth tremblait dans la présence du roi car il appartenait à la famille des ennemis du roi. Aussi, il tomba sur sa face et se prosterna devant le roi. David lui dit : «Tu n'as pas besoin d'avoir peur, j'aurai de la bonté à ton égard.»
L’homme et la femme qui connaissent quelque chose de la sainteté de Dieu, de leur propre nature de péché, et des exigences de la loi et de la justice du roi, ont toutes les raisons de trembler en présence. Dieu punira le péché. «L’âme qui pèche, c'est celle qui mourra» ; «La crainte de l’Eternel est le commencement de la sagesse » (Ezé. 18.20; Ps. 111.10 ; cf Luc 18.13).
6. « Je veux te faire du bien à cause de Jonathan ton père» ( v.7). David lui dit: «Je ne t'ai pas fait chercher pour te détruire, ne crains point. Je te ferai miséricorde (je le veux), à cause de Jonathan, ton père, que j'aime.» Avant la naissance de Mephiboscheth, David avait contracté une alliance avec Jonathan, lui promettant de faire miséricorde aux fils de ce dernier en raison de leur amour mutuel (1 Sam. 20.11-17).
Avant la fondation du monde, Dieu le Père contracta une alliance éternelle de miséricorde avec le Seigneur Jésus-Christ, lui donnant un peuple parmi la race d'Adam, et faisant de Christ le gage et le Rédempteur de ce peuple (Jean 6.37-45 ; 10.24-30; 17.1-3, 9; Eph. 1.3-14 ; 2 Thess. 2.13 ; Héb. 13.20, 21). Dieu montre sa miséricorde et sa bonté aux pécheurs, à cause de son amour pour Christ (Rom. 8.35-39). C'est à cause de Christ (Col. 1.14-18).
7. «Il mangeait toujours à la table du roi» (v.13). David remplit chaque promesse faite à Mephiboscheth, comme Dieu accomplira toutes ses promesses faites à ses élus en Christ. Aucun d'eux ne périra jamais, mais tous seront transformés en l'image de Christ et jouiront de sa présence à jamais (Rom. 8.33-39).
Questions
1. Pourquoi nous est-il essentiel de recevoir miséricorde et de rejeter toute idée de mérite?
2. Que veut dire «la corruption totale» de l’homme ?
3. Au mieux, Mephiboscheth aurait pu être oublié. Au pire, le roi aurait pu le mettre à mort d' une seule parole. Commun le résultat de ce récit nous enseigne-t-il sur la nature de la miséricorde divine?
Henri MAHAN
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