LE RETOUR DU SEIGNEUR
« Le Maître viendra… » (Matt. 24. 50)
Les paraboles emploient de nombreuses expressions pour parler du retour du Seigneur : Votre Seigneur vient ; le Fils de l'homme vient ; son Maître viendra ; voici l'Epoux ; le Roi étant entré ; Celui qui t'a convié viendra ; le retour du Samaritain, et d'autres encore.
Dans l'Ancien Testament, les croyants attendaient le matin, la lumière, le matin sans nuage, le soleil de justice. Nous n’attendons pas un événement : une personne est l’objet de notre espérance : une personne connue, aimée, suivie.
Dans les paraboles, aucune distinction nette n’a lieu entre le retour du Seigneur pour enlever les siens et son apparition glorieuse pour établir le règne. Certaines sont plus en rapport avec l'un ou l'autre événement, mais plusieurs s'appliquent aussi bien à l'un qu'à l’autre. Rappelons-nous l'exemple des chaînes de montagnes parallèles qui, à distance, paraissent n'en former qu’une, mais, de près, se distinguent nettement.
1. Son absence
Dans beaucoup de paraboles, le Seigneur est absent.
Dans celle de la croissance (Marc 4.27), il est loin jusqu'à la moisson ; pendant son absence, il s'agit de porter du fruit.
Dans la parabole des noces, le roi n'apparaît pas avant que les invités soient rassemblés. Pendant tout le temps où les esclaves vont et viennent et réunissent ceux qui doivent participer aux noces, le roi est absent. Il en est de même en Luc 14, dans les paraboles des conviés (v. 8 et 16). Pendant son absence, il faut prendre la place de l'humilité, inviter aux noces, chacun pour soi répondre à son invitation. Dans le récit de Luc 10, après avoir amené le blessé dans l'hôtellerie, le Samaritain s'en va ; mais il reviendra bientôt : il n’a laissé que deux deniers pour pourvoir aux besoins de son protégé. En l'absence du Seigneur, les siens ne doivent-ils pas soigner les blessés et, conduits par le Saint Esprit (divin hôtelier), s'occuper de ceux qui sont dans l'hôtellerie ? En Marc 13.34, l'homme qui s'en va hors du pays, laisse sa maison à ses esclaves et confie à chacun son ouvrage. Pendant qu'il est loin, il importe, comme en Luc 12, de veiller et de nourrir ceux de sa maison.
Dans la parabole des dix vierges, l'Epoux n’est pas encore venu. En l'attendant, il faut veiller et tenir sa lampe allumée, être prêt pour son retour. Enfin, dans la parabole des talents, ce n’est que longtemps après que le maître revient régler les comptes avec ses serviteurs. En son absence, il importait de faire valoir ce qu’il avait confié.
2. Son retour
Le moment n'en est pas encore fixé, mais dans diverses paraboles, le Seigneur répète qu'il peut revenir à tout moment : « Vous ne savez pas quand le maître de la maison viendra, le soir, ou à minuit, ou au chant du coq, ou au matin » (Marc 13.35). En Luc 12.38, il pourrait venir « à la seconde ou à la troisième veille ». En tout état de cause, il arrivera tout à coup, à l'heure que vous ne pensez pas. Et comme nous ne savons ni le jour, ni l'heure, notre attitude, selon le dernier enseignement du Seigneur Jésus en Marc, est de « veiller ». Attente constante, qui sait qu'il peut apparaître « peut-être aujourd'hui ». Il n'est pas venu le soir, lorsque les premiers disciples l'attendaient et que l'apôtre Paul pourtant écrivait : « nous, les vivants qui demeurons » ; il n'est pas venu à minuit quand, pendant bien des siècles, on avait plus ou moins perdu de vue son retour, sauf comme roi et surtout comme juge ; il n’est pas venu au chant du coq, quand le cri de minuit (Matt. 25. 6) a rappelé à bien des croyants, il y a plus d'un siècle et demi, que le Seigneur viendrait d'abord enlever ses rachetés auprès de lui avant d'établir son règne, vérité qui s'est beaucoup répandue depuis lors. Quand viendra-t-il donc, si ce n'est au matin ? Moment bien proche, comme le montre en particulier le début du retour d'Israël en son pays.
Il peut venir à n'importe quelle heure pour le jugement, en vue ici, ou pour l'enlèvement. La nuit, lorsque deux seront sur un lit : l'un sera pris et l'autre laissé ; le matin, quand deux femmes moudront à la même meule : l'une sera prise et l'autre laissée ; ou pendant le jour quand deux hommes seront aux champs et l'un sera pris et l'autre laissé.
Dans la parabole des dix vierges, le Seigneur rappelle l'importance vitale d’être prêt. Les prudentes avaient de l'huile dans leurs lampes : celles qui en manquaient, n'étaient pas seulement imprévoyantes, mais folles. Quelle folie, en effet, de refuser l'évangile et de s'exposer à se trouver un jour devant une porte fermée, où l’on aura beau supplier : « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! » Il répondra : « En vérité, je vous dis : je ne vous connais pas ! »
Tant que les dix vierges attendaient l'époux, on ne notait pas de différence entre elles. Toutes étaient sorties, toutes avaient une lampe, toutes dormaient. Au moment de son arrivée, la distinction s'est faite. Trop tard pour aller acheter de l'huile ! Le retour du Seigneur s'opérera en un instant, en un clin d'œil ; il ne sera plus temps de se convertir.
Pour ceux qui ne sont pas prêts, il ne viendra pas comme le Sauveur ou l'Epoux, mais comme le voleur dans la nuit, ainsi qu'il est répété sept fois dans le Nouveau Testament (Matt. 24.43 ; Luc 12.39 ; 1 Thess. 5.2, 4 ; 2 Pierre 3.10 ; Apoc. 3.3 ; 16.15).
3. Le jugement
Les paraboles présentent trois sortes de jugement : le jugement discriminatif, qui opère une séparation entre les sauvés et les perdus, jusque là mélangés dans la profession chrétienne ou la profession juive ; le jugement distributif, qui donnera des récompenses à ceux qui ont été fidèles ; enfin le jugement rétributif, qui rendra à chacun selon ses œuvres.
a) Le jugement discriminatif.
Dans sept paraboles de Matthieu, ceux qui, jusqu'au retour du Seigneur, étaient mêlés, sans qu'on puisse souvent distinguer clairement qui a la vie et qui ne l'a pas, sont alors définitivement séparés. Dans la parabole de l’ivraie, le froment est assemblé « dans mon grenier », tandis que l'ivraie est brûlée. Dans celle de la seine jetée dans la mer, les bons poissons sont mis dans des vaisseaux — les mauvais sont jetés dehors.
Aux noces, à l'entrée du roi, celui qui n'avait pas de robe de noces, est jeté dehors dans les ténèbres, tandis que les autres jouissent avec le roi de la communion et de la joie de la fête.
En Matthieu 24, le fidèle esclave est établi sur tous les biens du maître ; le méchant, qui prétendait être un esclave, a sa part avec les hypocrites.
Les vierges sages accompagnent l'Epoux aux noces ; les folles restent à toujours devant une porte fermée. Ceux qui ont fait fructifier leurs talents, entrent dans la joie de leur maître ; l'esclave inutile est jeté dans les ténèbres de dehors.
Enfin les brebis héritent du royaume et de la vie éternelle, alors que les boucs sont jetés dans le feu éternel.
b) Le jugement distributif.
Le serviteur fidèle entre dans la joie de son maître ; l’esclave qui a répondu à la responsabilité confiée, reçoit l’autorité sur plusieurs villes. Seule l'appréciation du maître fixe la récompense, non la durée ou la qualité apparentes du service.
c) Le jugement rétributif.
[l atteint ceux qui sont encore dans leurs péchés et en ont conservé le fardeau. Ceux qui ont cru au Seigneur Jésus, qui sont lavés par son sang, ne viennent pas en jugement (Jean 5.24) : l'Eternel a mis sur lui l’iniquité de nous tous.
En Matthieu 22.7, la ville des conviés qui ont refusé l'invitation du roi et persécuté ses esclaves, est détruite ; en Luc 13. 9, le figuier définitivement stérile est coupé ; et en Matthieu 21.41, les vignerons qui ont gardé pour eux le fruit de la vigne et ont fait mourir le fils qui leur était envoyé, périssent à leur tour.
« Voici, je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon que sera son œuvre » (Apoc. 22.12). Devant le grand trône blanc, quand les hommes seront jugés selon leurs œuvres, chacun recevra la rétribution que mérite sa conduite (Matt. 11.22-24).
G. ANDRE
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