GENERATION NOUVELLE

 

 

GENERATION NOUVELLE

 

« Génération qui maudit son père, et qui ne bénit point sa mère !

Génération pure à ses yeux, et qui n’est pas lavée de son ordure. »

(Proverbes 30.11-12)

 

Est-ce dans la communion du Dieu de toute bénédiction que cette génération apprend à maudire celui qui l’a engendrée ? Est-ce aux pieds du Christ de l’amour que, délibérément, elle ne bénit pas celle qui lui a donné le jour ? Est-ce dans la communication de l’Esprit qui convainc de péché et sanctifie, qu’elle se nourrit d’illusion ? Souillée, elle se croit pure ! Leurre de vérité…

L’histoire d’Israël révèle un fait dramatique. La troisième génération est celle de la crise et de l’apostasie. Après la génération de Moïse - celle qui connut la libération de l’esclavage - vint la génération de Josué et des anciens qui lui survécurent : ils furent les hommes de la conquête et de l’héritage de la Terre promise. Mais « il s’éleva après elle une autre génération, qui ne connaissait point l’Eternel, ni ce qu’il avait fait en faveur d’Israël. Les enfants d’Israël firent alors ce qui déplaît à l’Eternel, et ils servirent les Baals. » (Juges 2.10-11).

Les Mouvements de Réveil, nés de l’Esprit, n’échappent pas à ce grave danger. William Booth (1829-1912), fondateur de l'Armée du Salut, le pressentait sans nul doute lorsqu’il écrivit à la fin du 19ème siècle : « Le plus grand danger du vingtième siècle sera une religion sans Saint-Esprit, des chrétiens sans Christ, le pardon sans repentance, le salut sans nouvelle naissance, la politique sans Dieu et un ciel sans enfer. » Que dirait-il de ces deux premières décennies du présent siècle ?

Un grand nombre de prétendus chrétiens oublient leur « mère ». Il s’élève aujourd’hui une génération qui, loin de bénir sa « mère », la méprise, la tourne en ridicule. Le portrait que faisait le sage Agur convient fort bien à notre temps : « Génération démesurément hautaine, aux regards altiers, aux paupières élevées ! » (Proverbes 30.13) ; ce que hait l’Eternel (Proverbes 6.17). On nous dit volontiers que le message de la croix, le péché, la repentance ne sont pas des sujets tabous. Nous voilà rassurés ! « Mais », s’empresse-t-on d’ajouter, « on évite d’en parler pour ne pas repousser les gens ». Le scandale de la croix a donc disparu ! Certaines églises se remplissent d’une race qui se croit pure, mais qui n’est pas lavée de ses souillures. Ces communautés boivent, elles sucent jusqu’à la lie la coupe d’étourdissement. Un pasteur, interviewé par une journaliste de la télévision, disait récemment :  « L’office est un mélange de boîte de nuit au niveau de la musique et de la lumière, de « talk show » au niveau de l’entretien que je mène avec une personnalité invitée, et l’homélie ressemble à un « one man show ». 

Mes amis, l’arche de Dieu est mise à nouveau sur un char neuf ! (1 Chroniques 13.7-11). On se passe volontiers du service des Lévites. Le peuple est là, nombreux, il se réjouit, il chante, il danse de toute sa force devant Dieu, les instruments de musique crachent leurs décibels. Heureux les sourds ! Et Dieu ferme le ciel. Ainsi, l’Eglise singeant le monde, paraît moins ringarde, beaucoup plus attirante. Les âmes impénitentes affluent. D’ailleurs, pourquoi ne viendraient-elles pas ? Rien ne les trouble. Le succès est là, un autre évangile fait recette, mettant son sceau sur une « nouvelle Pentecôte ». Passez donc votre chemin, chrétiens poussiéreux des temps révolus !

La vérité, est que l’Esprit de Dieu ne transperce plus les cœurs. Il s’est retiré, profondément attristé. Mais qui fait ce constat, s’interroge, et cherche Dieu ? 

Ô vous qui ne bénissez pas votre « mère », sachez qu’elle a prié, jeûné, pleuré, proclamé l’Evangile que vous méprisez, piétinez, et travestissez aujourd’hui.

Le demain de l’Eglise est dans l’hier apostolique, dans celui de Jésus-Christ, immuable, puissant, prodigieux. A moins que nous ne revenions dans les anciens sentiers, je crains que, tôt ou tard, les bœufs fassent pencher le « char » et « l’arche », et que nous pleurions sur nos folies et nos extravagances. Je voudrais me tromper. Mais pour être franc, j’en doute.

 

Paul BALLIERE  

 

 

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